Quel "protocole" face à un congénère non sociable (ou maître réticent)

Ma chienne est un tantinet différente. D'abord elle ne se lance jamais sur un chien. On a jamais d'approche enthousiastes. Elle approche à la japonaise. Et elle est sélective. Donc si un maitre veut pas, on s'en contre-fiche tous les 2. Bien sûr vu son format et son index de mignonerie, il est rare qu'elle soit crainte. C'est plutôt les maitres de chiens réactifs qui veulent nous éviter, pour ne pas que ça dégénaire.

Je leur ai toujours systématiquement offert une rencontre. Même avec un Pitbull présumé très dangereux. En général, on refuse. Si on accepte (la dernière fois c'était un Malinois), bon elle a droit à une petite ruade, quelques aboiements, ensuite ça passe et ils peuvent faire compagnie. Bien sûr Sana n'insiste pas pour faire ami ami avec de tels chiens.

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Sur le dossier (un peu HS) des mâles non castrés, et du fait qu'ils provoqueraient la réactivité chez les mâles castrés. On a là un bel exemple je crois, de conditionnement accidentel négatif. Un maître qui craint la rencontre d'un mâle non castré en vient à enseigner à son chien à les éviter et même à les détester.

Ton défi Lorna serait donc de lui faire comprendre, ou à tout le moins "sentir", au fil des mois des années, que ces chiens ne valent pas la peine d'être rencontrés. On ira pas jusqu'à lui enseigner à les détester (j'espère, car y a pas de raisons), mais au moins l'éduquer au fait que tous les chiens n'en valent pas la peine. C'est un bon défi!

Personnellement, après y avoir réfléchi encore un peu. Je commencerais à conditionner un mot, un code qui veut dire "Bah ce chien vaut pas la peine". Et la meilleure façon de le conditionner, c'est de le prononcer quand les choses tournent mal. Quand il y a une rencontre agonistique. On lance le code "Ce chien ne vaut pas la peine". Et petit à petit, il se pourrait que ce code puisse être compris pour carrément éviter / décourager une rencontre.

SVP, n'hésitez pas à confronter mes idées, surtout en lien avec cette distinction entre éducation et dressage.

Pour la métaphore bancaire, j'ai réalisé hier soir que je ne suis pas millionnaire. Bon les circonstances sont particulières en ce moment au Canada, et entre nous Sana et moi. On traverse une des pires vagues de froid de notre histoire. Pendant l'été, nous nous sommes construit de belles petites routines, évoluant autour du jeu. Bref, j'étais très présent dans sa vie pendant nos marches, elle me sollicitait énormément. Bien sûr, ce sont des dépôts. Quand elle revient pour du jeu, et qu'il y a du jeu, je dépose une bonne somme.

Or, la venue de l'hiver m'a grandement inquiété cette année. J'ai eu un blues. J'ai eu peur de ne pas pouvoir l'alimenter en agrément. Car à -30, disons qu'on s'habille multi-couches, que je ne peux pas ramasser une branche au sol pour la lui lancer. Si il y a trop de neige, on peut pas jouer à la balle, etc...

Je l'ai donc "Éduqué" à s'éloigner de moi, à compter un peu moins sur moi, à porter son attention sur l'environnement. Euhhh, bon là ça a trop bien fonctionné. Avec un impact détrimental sur le rappel. Mais bon, rien de grave.

Toi et Misanthrope soulevez un point très juste : c'est souvent le maître en face qui invente un problème là où il n'y en a pas ! C'est pourquoi lorsque je disais "un chien non sociable ou un maître qui refuse le contact" je voulais en fait surtout parler de ces maîtres qui tirent systématiquement leur chien en arrière en disant "ah non, non, non, il aime pas les autres chiens".

Moi en mon for intérieur, je sais bien que de toute façon ma chienne respecte les codes et ne sautera pas sur un chien qui n'a pas envie ! Mais c'est l'attitude du maître stressé en face qui me force à la rappeler/ rattacher. Sincèrement certains maîtres son en panique ! C'est désolant et je les plaint car la ballade ne doit pas être agréable pour eux ni pour leur chien.

Il y a une dame qui me fait systématiquement le coup à l'entrée de ma rue... Elle est là à faire la girouette quand je passe avec ma chienne. À tirer sur la laisse non stop (ce qui bien sûr rend son teckel totalement hystérique), et ce sans même prendre la peine de communiquer avec son chien ou avec moi ! C'est vraiment l'archétype de la maîtresse qui a baissé les bras, genre son teckel qui hurle c'est une fatalité, c'est immuable. L'autre soir elle était carrément au téléphone pendant toute la scène... Elle m'a à peine regardé. Elle s'est contentée comme d'habitude de traîner son chien à l'écart. C'est vraiment agaçant ce genre de comportement de déni ! Pour elle, son teckel qui pète un câble ne vaut même pas la peine d'interrompre son coup de fil. On a envie de lui dire "heu, vous êtes au courant que c'est un être vivant que vous avez la pendu au bout de la laisse madame ?" Le pire c'est qu'elle recule mais reste quand même dans un rayon assez proche pour que les chiens aient envie de se sentir... Et donc c'est aux autres de s'éloigner. Mais fait un choix quoi ! Soit tu t'éloignes vraiment soit tu AGIT. Ça m'agace les maîtres "mous" comme ça qui se foutent de tout.

Juste là-dessus pour nuancer un peu : "nonnonnon, le mien n'est pas sympa", je l'ai dit plus d'une fois avec mon vieux ***, donc j'me sens un peu visée.

Papy est un Dob, même dans sa prime jeunesse ça a toujours été un vieux schnock grognon.

Il est sociable, hein, mais il n'est pas forcément tolérant.

Il joue tous les jours avec d'autres chiens une fois les présentations bien faites.

Et on s'applique sur les présentations, parce que si l'autre en face fait un truc qui le chiffonne (et il est susceptible : une patte sur le poitrail, une approche frontale ou trop rapide, la truffe au dessus de son dos), il va envoyer bouler l'autre direct.

Perso, je m'en contrecarre de ce genre d'esbrouffe, si tu voyais comme il a fait valser la petite à son arrivée, ça ne me fait ni chaud ni froid, ça reste sa façon de s'exprimer (et c'est super utile pour l'éducation des chiots en tandem).

Sauf que bon nombre de fois, quand il a remis un autre chien en place (ça reste impressionnant), le maître de l'autre est catastrophé, hurle au meurtre, au mieux mon chien "est un taré qui agresse les autres chiens", au pire ça excite le chien de l'autre et il y a un risque que ça parte en pugilat.

Donc maintenant, quand je ne connais pas (le maître, surtout), "mon chien n'est pas sympa" pour éviter tout malentendu.

Je sais Energie mais comme tu dis parfois je ne sais pas quelle attitude adopter! Est-ce à moi de traverser la rue, ou dois-je supporter les réflexions comme quelquefois " c'est pas un chien, c'est un veau" "Quelle idée d'avoir un monstre pareil!"" Ne dites pas qu'il n'est pas méchant cela reste un énorme chien!""Tous les gens disent que leur chien est gentil et je me suis fais déjà mordre!" Heureusement qu'il y a des centaines de personnes qui font confiance et n'hésitent pas à s'approcher pour poser des questions ou demander à la caresser! Tient çà aussi çà me gonfle! Le nombre de gens qui en passant à côté de lui lui tape sur la tête ou le dos, d'un air de monter aux autres" Vous avez vu, moi j'ai pas peur" Même pas la politesse de demander avant, ou ceux qui s’accroupissent devant moi me forçant à m'arrêter pour le prendre en photo Résultat je vais de moins en moins en ville ou dans les lieux bondés car je sais que mon pauvre chien ne va pas passer un moment agréable Je me réfugie dans les bois qui ne manquent pas au moins il n'est pas emmerdé ni moi.

"Mais Charles, comment fais-tu pour savoir?"

Nous sommes des disciples, faut pas l'oublier. La crème de la crème. Le niveau de discussion /philosophie / connaissances que démontrent beaucoup de gens ordinaires ici excède de beaucoup, celui de présumés professionnels.

Il faut donc être clément pour tous ces gens qui ne fréquente pas Internet pour apprendre ce qu'est un chien.

En bons disciples, on doit éduquer, calmement.

Le mot à la mode ces temps-ci: Réactivité.

Un espèce d'immense panier de crabes dans lequel on enfouit tout et son contraire.

Tu as encore raison Energie, Moumouth se fout royal de tous les étrangers. Ils peuvent l'appeler, sauter, taper dans les mains il ne se retourne même pas. Il continu son chemin sur le même rythme et cherche le bar dans le coin qui lui plaît le mieux pour faire une pause. C'est à dire généralement les pubs anglais pour la moquette, et les assiettes apéro. Je pense que c'est moi qui pense qu'il n'est pas bien et je stresse pour lui. Je le surprotège de tout et je trouve que je ne lui en donne jamais assez. J'arpente les magasins, internet, toujours à la recherche tous les jours de ce qui pourrait lui plaire. C'est une addiction, une folie, de l'amour, je pourrais donner ma vie pour le sauver. Tout dans l’exagération et cela ne fait qu'empirer! Je l’emmène à la montagne avec le camping-car que je lui ai acheté, je fais 400 bornes et une fois sur place je vois que cela ne lui plaît pas, je fais demi-tour pour changer quitte à refaire autant de kilomètres. Et bien d'autres choses inavouables! Je suis dingue de mon chien comme on peut l'être pour un enfant. Je n'envisage pas la vie sans lui! Si tu trouves quelque chose pour me guérir dis-le moi tout de suite car en fait je suis malheureuse!

Désolée d'être hors sujet et de m'être lâchée mais je partage rarement mes faiblesses et là j'ai craqué dans l'élan.