Ca me fait penser cette histoire à d'autres animaux que j'ai eu : les rats.
Pendant + de 10 ans j'ai élevé des rats, j'avais une 20 aine de reproducteurs (répartis dans 2 immenses volières en fonction du sexe) et quelques portées. Je m'investissais dans la "communauté" des ratouphiles qui possédait, comme pour le chien, son lot d'associations, de forums, etc.
Et donc, là aussi, il y avait une "culture", une culture qui dictait ce qui était acceptable comme conditions de vie et ce qui ne l'était pas.
Donc par exemple, le "kit" de survie du débutant pour ne pas se faire lyncher d'entrée de jeu sur le forum :
-ne jamais avoir un rat seul (car animal grégaire) mais combien de personnes prodiguant ce conseil de façon pour le moins... musclées... avaient chez elles un chien, sans autre compagnon canin, laissé seul toute une partie de la journée ?
-leur offrir une cage assez grande (au moins 0,05m2 par rat)
-les sortir de leur cage au moins 1h par jour
Rien que cela, j'ai toujours trouvé cela assez drôle, car j'avais une "copine de forum" à l'époque, qui faisait vivre ses rats en liberté chez elle. De temps en temps il y avait un soucis, genre un rat qui mangeait le tuyau d'évacuation de la machine à laver, ou qui tombait du balcon (et la fille te racontait alors comment elle avait passé sa nuit à le chercher dans la résidence jusqu'à le retrouver), mais tant pis, c'était la vie. Tout mais pas la cage.
Or cette personne a toujours porté un regard bienveillant sur nous, qui mettions nos rats en cage. Pourtant, les conditions de vie de ses animaux étaient du coup bien supérieures à celles qu'on leur offrait nous, mais comme elle avait conscience d'être en minorité, d'être au delà du consensus acceptable, elle ne se la ramenait pas.
Il y avait un autre gros morceau pour avoir le droit de prétendre au titre de bon maître quand on avait des rats. C'est les frais vétérinaires. Fallait être près à aligner les biffetons, sinon c'est que tu n'étais pas digne.
Donc, j'ai vu quantité de gamins de 14 ans, se faire lapider sur la place publique parce qu'il n'avaient pas les moyens de dépenser 200 euros pour faire opérer leur rat d'une tumeur (rat qui avait déjà 22 mois sur une espérance de vie de 24 mois). Ok d'accord, mais là encore, on la situe où la limite ?
La médecine vétérinaire fait de perpétuels progrès vous savez. Les technologies aux quelles ont a accès se multiplient. Mais les couts vétérinaires aussi. Quand je suis partie du monde du rat, certains vétérinaires ont commencé à faire passer des scanners aux rats, ce genre de chose. Donc prendre un rat, c'était être près à lui payer un scanner à 400 euros, potentiellement. La limite on la situe où ?