[Explication] Le regard des chiens

Florence85
Florence85

Bonjour à tous,

Je suis tombée par hasard sur cette vidéo explicative d'Emerick Caron. À tous les propriétaires de chiens, pouvez-vous confirmer ces propos qui me paraissent tellement beaux :

https://komodo.tv/o/Content/co8647/des-chiens-aux-yeux-revolver

Merci :)

103 réponses
Energiesolaire
Energiesolaire

Ou tiens, parlons génétique.

Selon Mark Derr, notre génétique fut modifiée par le chien, et nous avons modifié sa génétique. Donc, et allant dans le sens de la théorie du gène égoïste, j'avoue que serai plus à l'aise à défendre la thèse selon laquelle nous avons modifié leur génétique.

Maintant la question que tu te pose, c'est Charles mais que vois-tu donc dans la vidéo du golden, qui t'excite tant et comment ose-tu prétendre qu'on a pas accès à ça?

La réponse est dans le livre. Faut l'avoir lu, pour ne plus jamais voir les coucous de la même façon. Point. Un biologiste qui connait ces théories, s'excitera toujours bcp plus qu'une personne n'ayant pas ces connaissance, à la vue d'un nid d'oiseaux infesté d'un tout petit coucou, tellement petit que monsieur madamme tout le monde peut à peine comprendre qu'il n'est pas de la même espèce.

La relation entre l'humain et le chien, donne lieu à un phénotype étendu, de l'humain vers le chien.

Et la capacité que démontre ce golden, un tel niveau de connexion, réalise-t-il que cet enfant est anormal? oui selon moi. Il réalise qu'il est différent, pas anormal, mais différent. Il s'adapte parfaitement à son univers affectif.

Possible que si toi, tu aurais tenté d'approcher ce gamin, possible qu'il se serait mis à pleurer. Tu n'as pas la moindre idée, de comment il aurait réagit à sa vue, et tu ne sais pas non plus, si tu aurais pu t'adapter à son univers affectif.

Personnellement, je les trouve impénétrables. je ne possède pas cette forme d'empathie. Je ne comprends pas qu'on ne s'émerveille pas devant ça tu sais? Absolument pas. Les roulades sur le dos, il donne la patte oui, mais pour communiquer pas pour jouer. Il la "suggère", on le sent bien.

On sent les mauvaises vibes de la part du petit. Le clip est coupé. Ça ne s'est probablement pas toujours bien passé pendant tout le tournage. Je n'ai pas la moindre idée, de comment ce petit se sent. Je me souviens très bien mes 4 ans, mes 5 ans, mais je ne peux pas, me mettre dans la peau de ce petit. S'il s'était mis à pleurer, ou même à manifester un incomfort en sa présence, j'aurais échoué.

Ce chien finit par le convaincre. C'est seulement quand le gamin lui fait un hug, qu'on sent que toute cette délicatesse et cette sensibilité a payé.

Ça ma chère, c'est de l'anthropomorphisme. Mais tu sais quoi? C'est également étudié, pour les chiens de thérapie, de l'épilepsie jusqu'aux problèmes d'ordre émotionnels, les troubles border line, etc.

Et oui. Y aura toujours des déflationnistes pour ramener ça au comportement. Le chien lit un comportement. Mais bon, si y avait pas de débat, ces sujets deviendraient vite ennuyeux.

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Energiesolaire
Energiesolaire

Tiens on va en essayer un autre:

https://www.youtube.com/watch?v=LA6MJqYvjSg

Sur ces images:

La mère de ce chiot, voyant qu'elle était à court d'option, a laissé l'homme s'approcher.

Elle l'a jugé, elle a jugé de sa compétence a prendre cette situation en charge. Pour ça, elle l'a reniflé, et elle l'a observé.

Lorsque l'homme a fait mal au chiot, elle aurait normalement du décrocher. Il est tout à fait anormal de la part d'un être sans une profonde intelligence, de laisser un étranger, faire mal à son enfant. Et le chiot crie tellement lorsque l'homme le manipule, que la chienne se met à crier par pure contagion émotionelle.

Là ici Lorna, c'est simple, c'est la première poupée russe en plein centre. Et la chienne tente de tous ces efforts, de basculer en sympathie. Elle tente de se convaincre que ce n'est pas elle qui a mal (émotionnellement je veux dire). C'est, très très très très très très dur à ce moment. Mais elle fait confiance à cet homme, ça j'en suis sur.

Ensuite, elle le laisse s'éloigner avec son petit. Je n'irai pas jusqu'à affirmer qu'elle "prédit" le reste. Mais elle s'en détache, elle s'éloigne volontairement pour ne pas voir l'homme charger le chiot dans le camion, mais non pas sans l'avoir escorter, ce qu'une bonne mère doit faire.

Là, là où on dépasse tous les records: Lorsque l'homme lui ramène le chiot, elle s'en souvient. Cette chiennen vient donc de vivre l'épisode le plus hallucinant d'altruisme réciproque. Elle connecte les points. Elle sait.

Cette chienne sait quelque chose, que bien des chiens n'apprendront jamais.

T'es d'accord? Je m,excite pour rien? T'es cynique?

Car j'ai droppé un email à bekoff un mercredi soir à 23h, et il publiait ça le lendemain, confirmant ainsi 2 choses: la lecture est bonne, et c'est tout à fait halluciant.

Et tu sais quoi? J'ai le même feeling, sur le clip du golden. Deep deep theory of mind, deep deep cognitive empathy.

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Energiesolaire
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Et en passant, ce qui confirme ma théorie, c'est le sit avant la main levée! Le chien nous a donné un sit automatique.

Ce sit, n'est abolument pas naturel. En fait, j,ai mentionné que ce chien avait probablement reçu un dressage, j'peux pas croire qu'un vrais chien feral se serait rendu aussi loin.

Mais cette chienne, oui. Elle a tout processé, tel que j'ai décrit. Jugement, retenue, compréhension, abandon, repossession, wow.

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Energiesolaire
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Et pour le gène égoiste, pour ceux qui ne l'auraient pas lu...

Y a un gène, permettant au chien de mettre sa patte sur l'épaule d'un humain qui pleure.

Ce gène, est en réalité une version d'un gène, un allele. Il n'est pas présent dans tous les chiens, mais il y a fort à parier que l'humain qui se sent ainsi consolé, s'attache à son chien n'est-ce pas?

Ce gène ne pilote pas le chien. Il n'est pas responsable du fait que le chien pose sa patte sur l'épaule, et qu'importent les raisons pour lesquelles il le fait, ça n'a aucune importance. Le gène programme le chien dès sa naissance, à développer cette capacité, cette plasticité. Encore une fois, selon cette théorie très froide, y a pas de place aux émotions. Pas d'empathie, on s'en fiche. Le comportmement, ne nous intéresse que comme interface permettant de comprendre l'action du gène.

Le gène ici est défini comme un morceau de chromosome, qu'imorporte combien de gènes il comporte en réalité, qui se réplique. Un individu qui reçoit cette allele à la naissance, a de bonnes chances de développer ce comportement à un moment dans sa vie. Un autre, va chanter lorsqu'il entend un camion de pompier (autre gène).

Si l'humain s'attache particulièrement à ce phénotype, un phénotype explique un trait physique ou de personalité, il risque de faire reproduire ce chien. Il risque de le garder longtemps, et d'en être fier, d'en parler en bien. Il y a 10000 ans, les chiens passaient pas chez le vet. On pratique la sélection artificielle depuis très très longtemps.

Ce gène a de bonnes chances mathématique de se propager. La capacité à donner la patte, sans égard à ce qui se cache derrière, témoigne de la propagation de ce gène, de sa disponibilité dans le bassin de gènes. Plus on voit de chiens faire ça, plus on peut dire de ce gène qu'il a du succès.

Plus ce processus se répète de génération en génération, plus on parle de mutation génétique persistante, surtout lorsqu'un équilibre évolutionnairement stable est atteint.

Donc, oui, si on part du principe qu'un loup est très différent, ce qui intéresse la recherche scientifique, c'est l'effet visible de ce processus de mutation génétique, que je crois bien, si je ne fais pas erreur, Dawins (l'auteur de cette théorie) qualifierait de phénotype étendu.

Le chien est différent avec nous de s'il n'avait jamais vécu avec nous, et ça inclut tous les chiens de la terre, même ceux qui ne vivent pas en ce moment avec nous. Y a des sceptiques, qui pointent du doigt et c'est bien correct, c'est ok. Mais bien sûr qu'il y en a qui s'excitent.

Vous comprenez que j'aie un peu plus de mal avec le "cynisme". Soi on se dit "bien sûr qu'ils sont comme ça", soit on devrait trouver cool que la science confirme non? Sauf si on croit pas en ces données? Enfin, désolé d'exprimer ma passion ainsi, je suis excité comme une puce comme dirait mon ex.

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Regardez comme Diogène était déjà bien accompagné

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Energiesolaire
Energiesolaire

Il semble que le gène de la patte qui console n'avait toujours pas évolué à l'époque lol

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Energiesolaire
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"the progress of science has seemed to mean the enlargement of the material universe and the diminution of man's importance. The result is what one may call the growth of naturalistic or positivistic feeling. Man is no lawgiver to nature, he is an absorber. She it is who stands firm; he it is who must accommodate himself Let him record truth, inhuman tho it be, and submit to it!" William James.

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" Empathie cognitive = Premier neurone: Contagion émotionnelle. Tu n'aimeras pas ce que je vais écrire ici, mais c'est pourtant ça. On parle de la détection de "l'énergie". Point. "

Non, pourquoi veux-tu que je n'aime pas ça ?

Ça ne me dérange pas cette définition, elle est juste différente de ce que je connais.

Alors, dès qu'on est alerté par un bruit émanant d'un être d'attachement (où de son bébé par exemple, car tu as aussi parlé de ça), c'est de la "contagion émotionnelle" ?

Pourquoi pas… dans ce cas, le terme me semble trompeur. Car "contagion" suggère que tu choppes un sentiment similaire (chopper le fou rire, chopper cette sensation de "vide" lors d'un deuil, chopper les larmes, la tristesse, la colère), pas que tu t'inquiètes de ce que tu entends (ou n'entends plus) parce que tu perçois qu'un truc cloche/n'est pas habituel (le cri de détresse/alerte, un bébé qui ne bouge plus/ne respire plus, c'est quand même assez universel).

Déf. « La contagion émotionnelle ou contagion affective est le transfert des émotions d'une personne émettrice vers une personne réceptrice. »

Pourquoi un pleur de bébé est stressant ? Probablement parce que c'est ce qui permet aux espèces de survivre depuis la nuit des temps (en déclenchant le nourrissage, les soins, la mise à l'abri du danger).

Si une maman s'inquiète que son bébé hurle ou qu’on lui enlève son bébé, c'est pas forcément parce qu'elle comprend les émotions du bébé. Il est très fréquent (source de stress pour les jeunes maman avec leur premier), de ne pas comprendre au juste pourquoi le bébé pleure, crie, etc. et ce dont il a besoin exactement. La maman s’alarmera tout pareil.

C'est hormonal, c'est une logique de survie qui veut que bébé absent/qui crie/qui bouge plus = ALERTE ROUGE, on a un problème.

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Même pour une maman humaine, qui a pourtant toute sa logique rationnelle pour mitiger ses instincts primaires, qui sait pertinemment qu'on lui prend son bébé pour lui faire des soins bénéfiques par exemple à la clinique, ben quand tu lui enlèves ça fait mal, c'est un stress énorme.

Je me souviens avoir apporté des pizzas à une amie à la clinique pendant que son bébé recevait des soins, elle était incapable de quitter cet endroit une minute pour aller se nourrir. Je l'ai à peine reconnue tant son visage était défait... ça m'a mis un coup de poing en plein cœur de la voir comme ça (en revanche, si sa chienne avait vu son visage à ce moment là, elle n'aurait pas pris le coup de poing comme moi. Elle aurait, par contre, perçu le stress de sa maîtresse olfactivement, entre autres)

Et pour avoir dû assister à la séparation des veaux de leur mère dans un de mes précédents stages, je peux te dire que c'est une des choses les plus atroces que j'ai dû faire de ma vie. La vache devient littéralement folle de douleur, je ne comprends même pas comment le fermier en question peut faire ça au quotidien et arriver à dormir ensuite.

Moi jusqu'ici, j'avais toujours appelé ça l'instinct de survie, l’instinct maternel. Dois-je redéfinir et appeler ça de la contagion émotionnelle ? Je ne sais pas.

Dans certains cas de bébés non viables par exemple, ou intolérants au lait de leur propre mère (ça existe), les cris incessants du bébé en question peuvent mener la mère dans un tel état de détresse qu'elle en viendra à éliminer/tuer ce bébé pour mettre fin à cet enfer (qu'aucun des soins qu'elle lui prodigue ne semble pouvoir apaiser). Instinct de survie ? Contagion émotionnelle ? Empathie ?

Le fait est qu'une maman sait reconnaître quand les choses se déroulent normalement ou pas pour son bébé, instinctivement.

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Et un peu dans le même registre selon moi, ma chienne sait capter (en partie de façon innée et en partie grâce à ce qu'elle a appris en m'observant) si je "fonctionne" normalement ou pas.

Ça ne signifie pas qu'elle ressent les émotions qui m'animent, et encore moins qu'elle les comprend.

C'est juste cet instinct de type "ya un truc qui cloche là-dedans", qu'on développe d'abord pour sa propre espèce (et sa propre progéniture), et qu'on peut éventuellement développer pour des individus d'autres espèces avec lesquels on a tissé suffisamment de liens (et qu'on a suffisamment observé, les chiens sont champions pour ça).

Si un chaton d'une portée est apathique, sa mère va le saisir, le lécher, tenter des trucs pour voir si elle peut le refaire "marcher" correctement. S’il crie, elle va s’alarmer et changer sa position instinctivement pendant la tétée, ou bien venir le voir pour l’apaiser si elle n’est pas avec lui.

Si ma chienne m'entend sangloter ou me voit "dysfonctionner" d'une manière ou d'une autre (me rouler par terre en gémissant par exemple), un peu comme dans l’exemple de la maman chat, elle va capter qu'un truc cloche chez moi et elle va probablement tenter des choses. Des coups de pattes/museau, du léchage, voir si on peut remettre sa maîtresse "en route" quoi. Ça ne signifie pas qu'elle a compris mes sentiments ou qu’elle les ressent elle-même. C'est un instinct beaucoup plus ancien et profond que ça je pense, indissociable du fonctionnement même de l’univers et du vivant.

Donc ce truc de venir voir ce qui se passe, de réagir à un truc pas normal, c'est l'instinct primaire "alerte, ya un truc qui cloche" (désolée, je sais pas comment l’appeler autrement). À l'inverse, ressentir une réelle tristesse en voyant mes larmes, détourner le regard tellement ça lui fait mal par procuration de me voir me transpercer la main avec un couteau de cuisine et perdre mon sang, ça oui, c’est ce que j’aurais appelé de l'empathie. Pour moi, il y a une nuance.

Demain je peux revenir avec un bras en moins, le crâne rasé et un œil crevé. Si je fonctionne normalement, aucun souci, ma chienne n'en ressentira pas le moindre stress. Limite ça la stresserait davantage que je me mette à porter du Chanel.

Or, pour moi, je vous confirme que la perte du bras et de l’œil serait plus difficile à vivre que le spray de Chanel.

Donc on est bien d'accord, l'instinct "ya un truc qui cloche" (chez mon bébé, mon ami, etc.) est certainement lié à l'empathie, c'est certainement un prémisse de l'empathie telle qu'on la construit dans notre esprit humain (ça rejoint le truc des poupées russes).

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