[Explication] Le regard des chiens

Les capacités, comme l'empathie, sont partagées entre les espèces en continuité, et non distribuées en discontinuité. Par contre, elles existent à divers degré. On peut ou pas mettre une limite minimale, ce qui à mon sens crée des trous inutiles.

Des couches il y en a, mais pas tant que ça dans le fond. Les plus importantes sont au centre. Donc dans le modèle des poupées russes (de Waal), les plus importantes capacités sont au centre, donc la plus petite poupée.

Lui démarre avec la contagion émotionnelle, je préfère débuter au commencement avec la conscience de soi, mais c'est un détail. Démarrons avec la CE. Si elle n'y est pas, y a pas d'empathie. Si le chat (sur mes images), n'est pas incommodé par une bouffée de contagion émotionnelle, il n'agit pas par empathie. Il pourrait agir par simple curiosité (si c'est ce que ton ressenti suggère).

La contagion émotionnelle a ceci de particulier qu'elle active les mêmes zones de douleurs. C'est une capacité imposée. Si tu marche dans la rue, et que t'es témoin d'un accident de vélo, le cycliste se brise une jambe, et un os gros comme ça tout rouge et cartilagineux lui transperce la peau. Y a pas de raison, Lorna, pour que tu souffre toi aussi. Pourtant, il est possible que tu doive détourner le regard régulièrement pour t'en soulager.

Selon De Waal, aider ce cycliste revient à t'aider toi-même à t'affranchir de cette douleur que cette scène t'impose. Tout le reste, donc appartient au spectre des poupées russes. De la CE, tu développe de la sympathie.

Personne ne peut aider quiconque sur la CE. On se retrouve avec 2 victimes. Il faut que le sujet (donc toi dans cet exemple) passe ce cap, et se mette dans la peau de l'autre. Si tu te mets à réfléchir, là tu développe une prise de perspective plus complexe. Et plus tu participe à la solution, plus ton empathie devient cognitive. Donc là oui on ajoute des feuilles aux mille-feuilles.

Ça ça en est une très bonne: J'ose proposer que "non" en fait. La capacité, telle que décrite dans cet intéressant texte en Français, http://revuephares.com/wp-content/uploads/2015/04/Phares-XV-06-Felix-Aube-Beaudoin.pdf

Se développe en intra spécifique. J'ai tellement à dire à ce sujet, mais je devrai attendre.

Concernant les chats je pense que cela dépend. Mon premier chat je ne pense pas qu'il était capable d'empathie. Mais j'ai l'impression que Lili en est capable. Chaque fois que je me sens mal elle vient se blottir contre moi. Après ce sont souvent pour des maux de ventre et le côté bouillotte et ronron soulage vraiment la douleur.

Même si je suis pas fan d'Emerik Caron pour pleins de raisons par ex sur cette video on voit qu'elle est très orientée: l'animal sympa, généreux et l'homme bourrin qui ne fait aucun effort même si c'est parfois vrai je pense qu'on arrive à voir un chien en détresse, heureux ou triste. Après oui le chien a évolué en relation avec l'Homme et pour cette relation.

Ce qui les as rendu un peu inapte à la vie en sans l'Homme pour une majorité mais même si c'est moins le cas maintenant dans certaines régions la vie de l'homme sans chien n'aurait pas était possible. C'est un échange de bons procédés et il convient à l'Homme de chérir cette relation privilégiée.

Pour qu'il y ait empathie (toujours selon le bouquin), il faut deux étapes :

1) reconnaissance de ce que l'autre ressent

2) entrer en résonance/s'identifier à ses émotions

M. Ricard différencie l'empathie de la contagion émotionnelle (ex. : rire ou pleurs contagieux).

(@Energie, ce bouquin pourrais te plaire... Ricard évoque bon nombre des tes thèmes de prédilection et s'intéresse aux comportements altruistes chez l'homme et les animaux.)

Mon "diagnostic" sur mes propres animaux :

Est-ce que j'observe des comportements que j'interprète comme de l'empathie chez mes chats ? Absolument pas. Avec mes chats on s'aime, on adore se faire des shoots d'ocytocine en se regardant longuement dans les yeux et en se blottissant les uns contre les autres, comme toute une flopée de mammifères l'a toujours fait.

Mais non, mes chats n'entrent pas en résonance avec mes émotions, ils ne sont pas tristes de me voir pleurer, ni heureux de me voir rire, et encore moins dans l'identification cognitive en mode "quelle mauvaise journée elle a du avoir".

D'ailleurs Energie, l'exemple de Petrouchka qui accoure lorsque tu chantes ne m'apparaît pas comme un signe évident d'empathie. Lorsque tu chantes, tu ressens probablement différents états émotionnels. Or, Petrouchka ne reconnaît pas ton émotion, elle est juste intriguée car tu fais un bruit bizarre.

Encore une nuance selon moi : s'inquiéter d'entendre un être familier faire un bruit bizarre ou se comporter étrangement, n'est pas synonyme d'empathie.

Bref, ici il me semble plus juste de parler simplement de lien social et affectif plutôt que d'empathie, ce n'est pas tout à fait la même chose (bien qu'on puisse, selon le cas, établir des liens entre les deux).

Dans son "Plaidoyer pour l'altruisme" (de seulement 900 pages^^), Mathieu Ricard dit ceci :

"L'empathie peut être déclenchée par une perception affective du ressenti de l'autre ou par l'imagination cognitive de son vécu."

Puis concernant l'empathie AFFECTIVE :

"elle survient donc spontanément lorsque nous entrons en résonance avec la situation et les sentiments d'une autre personne, avec les émotions qui se manifestent par ses expressions faciales, son regard, le ton de sa voix et son comportement."

Je pense que la nature du chat, non-envahissante, observatrice et curieuse, est idéale pour cette petite et lui permet par identification de développer sa confiance.

Côté chat, la plupart des moments que l'on voit dans la vidéo correspondent juste au paradis sur terre pour un félin social.

Au programme : siestes et douceurs avec sorte de petit lutin adepte de livres de contes, de marches rêveuses dans la nature (les photos, waouh^^), d'activités méditatives en tous genre (on la voit ranger des cartes, faire des bulles)... Mes chats adoreraient cette fillette !

Pas forcément par empathie, mais parce que cette fillette est un rêve pour chat ambulant.

Je veux dire, s'il n'y avait pas le commentaire, par moments ça pourrait être une vidéo ASMR tellement c'est relaxant 😁

En passant, tourner les pages d'un bouquins est un déclencheur systématique de ronrons chez un de mes chats. Il suffit que je sorte un bouquin pour qu'il accoure... regarder et écouter le frottement des pages qu'on tourne le met en extase. Parfois, il pose sa patte en marque-page et semble avoir un mini-orgasme au simple contact de ses coussinets sur le papier.

Ah l'empathie... là on touche à un vrai mille-feuille je crois. Et quand on commence à soulever les premières couches, c'est sans fin.

Je ne suis même pas persuadée que ces vidéos se prêtent particulièrement à l'étude de l'empathie (sans même parler des 56 définitions et nuances possibles).

Il est très fréquent de voir un chat lassé des caresses ou dérangé/alerté par un son, lécher soit la main qui jouait/caressait, soit l'individu qui produisait le son (ou autres stimuli que le chat souhaite faire cesser). Ma chatte avait exactement le comportement du chat de la première vidéo pour calmer ses chatons lorsqu'ils pleuraient, la mordillaient ou s'excitaient.

Léchage intense donc, avec tendance à saisir la partie léchée entre les pattes. Ensuite le petit garçon commence à caresser le chat, qui se met probablement à ronronner et à envoyer des coups de tête comme le font tous mes chats lorsque je les caresse et leur donne accès à ma tête.

Quant à la deuxième vidéo, c'est une super histoire entre une gamine et son chat, comme il en existe tant entre divers animaux et enfants, qu'ils soient autistes ou non.

Mais est-ce que qu'il y a vraiment matière à parler d'empathie ici ? Je ne sais pas, je ne vois pas d'expressions d'empathie directes et évidentes, dans ces contenus.

Ce que je vois dans l'histoire de la petite fille et du chat, ce sont deux individus (une petite fille avec troubles autistiques et un Maine Coon ultra-social emmené au meilleur de son potentiel) qui apprécient être en compagnie l'un de l'autre, tout simplement.

L'une (la petite), à mon sens, parce que l'énergie de cet animal et son côté non-envahissant (contrairement au chien dont la maman a également "testé" les effets) lui conviennent particulièrement, l'autre (le chat) parce que tout son monde est construit autour de cette gamine et de ses activités, activités particulièrement agréables et ludiques.

@Energiesolaire

Pas pu encore voir la seconde vidéo, mais pour le première, je pense que nous sommes face à un cas particulier. Et finalement, on en revient à ce que je dis souvent : il est difficile de placer les gens dans des cases.

Les animaux sont comme l'être humain : on peut décrire un comportement "type" mais dès qu'on s'intéresse aux individus, les théories volent en éclat.

Ce chat est un individu exceptionnel, peut être plus proche du comportement du chien. Mes bases d'observation personnelle actuelles sont uniquement des chats proches de leurs instincts "primaires", je n'ai pas de "chat/chien" dans mon entourage proche. Ces chats ne montrent que peu d'empathie et c'est déjà une victoire que de les voir apprécier le contact de certains humains, ou comme c'est le cas avec notre loulou, nous faire suffisamment confiance pour accepter des actes pour lesquels beaucoup de chats se débattraient (ça fait des mois qu'on galère avec ses problèmes de digestion, il est à nouveau sous pansement gastrique, et bien maintenant il nous suit - de mal gré mais il nous suit ^^ - quand on lui dit que c'est le moment du médicament.

J'en viens à penser que si l'évolution de notre monde le permet, d'ici quelques centaines d'années, les chats auront un comportement plus proche de celui des chiens car ils sont de plus en plus intégrés dans les familles avec le même statut que les chiens.

Ceci ouvre un questionnement intéressant : est-ce le contact avec l'être humain qui a développé l'empathie des chiens et qui amène certains chats à faire de même ?

Impossible c'est en anglais (j'ai trop de mal à supporter les sons de cette langue, lol)