Et si, nous nous rendions compte...

Utilisateur anonyme
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(Mise en scène, dans le but de faire passer et comprendre des messages)

Un humain est sur le point d’acquérir un chien/chiot, très heureux, il regarde son nouvel animal et s’exprime.

L'humain - Tu sais, j’adore les chiens, et je ferai mon maximum pour te rendre heureux, que tu es une belle vie. Je souhaite que l'on soit de très bons amis.

Il l’accueille ensuite dans sa maison et lui explique, quelle sera sa vie de chien, dans le monde des humains.

L'humain - Pour être accepté et vu comme « un bon toutou » dans notre société, il va falloir que tu apprennes et respectes certaines Obligations comme Interdictions. Restes attentif.

Tes Obligations :

* Tu te dois de porter un collier. C’est surtout important pour les balades en laisse.

* Du coup, obligation également d’être en laisse pour te déplacer à l’extérieur, surtout en ville. Tout est question de sécurité pour les gens, pour les autres chiens et toi-même.

* Tu es obligé de t’adapter aux balades en ville, c'est-à-dire à te déplacer au milieu d'individu inconnu, chiens comme humains. Car c’est important que tu tolères tout être vivant, c’est ta prochaine obligation !

* Tu es donc obligé de tolérer chaque être humain, chaque chien. Tu n’aboies pas, tu ne montres pas les dents, tu ne grognes pas, tu ne pinces pas, tu ne mords pas. Tolérance, sans exception. Sinon ça peut être dangereux pour tous, de plus tu seras mal vu comme toutou et moi aussi comme propriétaire. Bonjour les conséquences.

* Tu es obligé de te retenir d'uriner ou de marquer à l’intérieur de la maison, pour le faire seulement à l'extérieur. Tu comprends marcher ou vivre dans la *****, ou encore la nettoyer, c’est embêtant.

* Oui, car tu es obligé bien sûr, de vivre fermé. Nous, nous ne vivons pas dehors avec beaucoup de liberté et d’espace constant, mais abrité sous un toit, délimité et protégé par des murs.

* Très importants, les contacts sont obligatoires avec tout le monde, chiens comme humains. Tu dois te laisser regarder, approcher et surtout toucher et caresser par tout être vivant. L’humain adore rentrer en contact avec les chiens des autres, c’est comme ça. Si tu ne le fais pas, tu seras encore mal vu comme toutou et moi aussi comme propriétaire.

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37 réponses
Jador
Jador

Energiesolaire, ce sont toutes les mêmes questions qui pèsent sur le monde humain...

C'est vrai qu'un chien ça aboie, j'en ai bien conscience, en même temps, ça me gave d'entendre celui de mon voisin brailler toute la nuit? Je l'empêche de vivre sa vie de chien à vouloir le faire taire, suis-je mauvaise de m'en plaindre, dois-je tout supporter?

Nous sommes en société et comme vous dîtes, la liberté s'arrête... Tout ne serait qu'anarchie et règlement de compte si un minimum de savoir vivre n'existait pas. Le chien fait partie de la vie des humains depuis des lustres. D’antan, il vivait près de l'homme car il avait une réelle utilité (garde, chasse, troupeau). Le chien vivait sa vie de chien en fonction de la nature de ses instincts. Une fois son utilité terminée, il était laissé de côté par l'humain jusqu'à attendre la prochaine mission d'utilité.

L'évolution de notre société, quittant le rural pour la cité, on a changé notre vision du chien. D'outil, il est passé compagnon, ami, confident... Depuis ce temps, nous lui en demandons certainement trop rapport à sa nature profonde. Faut-il alors arrêter d'avoir des chiens s'il ne s'agit pas de les "utiliser" ou faut-il leurs apprendre malgré tout à s’intégrer dans notre société?

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Utilisateur anonyme
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Je m'étais déjà posé ces questions. Et j'en étais venue à me dire qu'au final, nous sommes aussi en tant qu'humains soumis à ces règles non-naturelles. Enfant, on passe par les mêmes apprentissages : "sois poli, sociable, dis bonjour, marche sur le trottoir, ne crie pas..". Et on est pas tous dépressifs pour autant ! Sans société, sans codes, sans règles, il serait impossible de cohabiter et de communiquer, ni avec notre espèce, ni avec les animaux.

Et puis, je me dis qu'au final, sauvage ou pas, le chiot est soumis aussi à des règles de "société" apprises par la mère : "ne mords pas trop fort, ne m'embête pas quand je dors.."

Est-ce qu'en éduquant un chiot, finalement, on ne se substitue pas à sa mère, en lui enseignant simplement des choses différentes pour qu'il soit adapté à son environnement ? Car sinon, le chiot est perdu dans un monde qui n'a pas de limites ou de consignes, non ?

Enfin, ce que je veux dire c'est qu'on oblige pas le chien à marcher sur le trottoir et bien s'entendre avec ses congénères pour notre plaisir à nous. En revanche, on lui apprend à être intégré à son environnement, à la société dans laquelle il vit, pour son bien-être et sa sécurité. L'idéal, selon moi, aurait été que l'Homme ne considère jamais le chien comme sa propriété, et qu'il le laisse vivre en tant qu'espèce indépendante. Mais pour ça, oups, trop tard.

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Utilisateur anonyme
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L'idéal, selon moi, aurait été que l'Homme ne considère jamais le chien comme sa propriété, et qu'il le laisse vivre en tant qu'espèce indépendante. Mais pour ça, oups, trop tard.

Pas mal oui :)

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Energiesolaire
Energiesolaire

Comment statuer sur "l'idéal", sans pouvoir quantifier, comparer, donc étudier. Ces idéaux demeurent très subjectifs.

J'ignore si c'est une mauvaise chose que le chien soit une création de l'homme. Objectivement, on ne peut pas dire qu'il est sous son contrôle, puisque la grande majorité des chiens ne vivent pas au sein de nos foyers.

Un chien feral, ça correspond à votre idéal. Est-il plus heureux pour autant? Quel est la valeur des visites chez le vet qu'on leur procure? Ce n'est qu'un exemple. Je comprends la valeur de ce questionnement. Personnellement, je continuerai à chercher mes réponses à quelque part parmi les nuances de gris.

À court terme. Je pense que le mieux qu'on puisse faire pour nos animaux solitaires, c'est de leur trouver des compagnons, soit de leur espèce soit d'une autre espèce, pour éviter des années de souffrances causées par la solitude. Pour ça, il n'est pas trop tard. Je salue les éducateurs Français pour oser questionner le fait de mettre un chien dans une cage de transport 8h/j 5j/7. Minimalement, se donner le mal (car on a les moyens) de filmer notre animal adoré pendant toute la durée, afin de détecter le cas échéant des épisodes de détresse. Je crois au principe que c'est perçu comme un lieu de repos, et que tout baigne, mais à condition de filmer quelques jours. Après tout, calculé sur une espérance de vie de 15a, louloup passera 3.5a en cage (20% de sa vie).

Sinon bon. Je pense que le chien domestique a le bonheur assez flexible. Pas difficile de rendre un chien relativement heureux. Et faut pas mettre la barre trop haute non plus. Il y a bien sûr l'élite, qui prend un husky pour faire des sports de traction, un border collie pour lui faire faire du herding, qui vit une grande passion canine. Mais il y a l'amie de ma mère, qui a une vision fort différente de son implication comme maîtresse. Et c'est bien correct.

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Energiesolaire
Energiesolaire

J'suis désolé pour mon ton un peu rabas-joie. Je suis en manque de ce genre de discussion je crois. Tellement de questions demeurent à régler. Et le monde de l'éducation canine semble tellement sûr d'avoir toutes les réponses. Je vous jure. Au Québec, "Non ne signifie rien pour un chien, ça ne peut rien signifier. C'est le néant. On ne dit jamais non à un chien. On doit plutôt lui donner des alternatives pour chaque chose." @ 125$/hr.

Or, les chiens ne se disent-ils pas non entre eux? Non ne serait-ce pas une des premières choses qu'un chiot apprend de sa mère? La négation en général, qu'importe le véhicule ou la forme.

La vie sans négation est elle en équilibre? N'est-ce pas là une erreur monstre?

Non pour un chien signifie, "tu sais fido la mauvaise idée dans laquelle tu t'apprête à te commettre? Oublie là, retiens-toi". C'est générique. Lorsque bien maitrisé, ça s'applique à des situations et contextes jamais entrainés. Pour réaliser l'équivalent sans négation. On doit trouver et entraîner un ensemble de correspondances, et faire le switch mentalement.

Pour travailler sur les 2 tableaux simulatanément. J'aime dire non, et ensuite proposer. Tout simplement. Mais je vous assure qu'un chien dans l'impulsion du moment réagit bcp plus spontanément au code le plus simple, celui qui l'inspire à ne "pas" faire la chose.

Réalisez-vous combien on a besoin de philosopher??

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Energiesolaire
Energiesolaire

Energiesolaire, ce sont toutes les mêmes questions qui pèsent sur le monde humain...

C'est vrai qu'un chien ça aboie, j'en ai bien conscience, en même temps, ça me gave d'entendre celui de mon voisin brailler toute la nuit? Je l'empêche de vivre sa vie de chien à vouloir le faire taire, suis-je mauvaise de m'en plaindre, dois-je tout supporter?

À cette question je dirais clairement non. Ohhh que ohhhh que ohhhhhh que non.

Et ici au Québec, on appelle la police et elle intervient. Le sommeil est un besoin vital. En période de dépression nerveuse avec troubles d'insomnies, les conséquences peuvent être mortelles. Qu'on se le dise.

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Energiesolaire
Energiesolaire

Et sur le sujet principal, faut pas oublier les immenses écarts liés à la race.

Les besoins d'un Poméranien diffèrent pas mal de ceux d'un Berger Allemand qui diffèrent pas mal de ceux d'un Chow Chow ou de ceux d'un Huksy. Donc également à court terme, s'informer pour choisir un chien qui correspond à notre style de vie. Disons ça comme ça.

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Annchanteuz
Annchanteuz
Fan d'animaux, de nature, cavalière, randonneuse!

Je lis vos réfléxion avec grand intérêt car en lisant le post de départ, je me suis pris un grand coup de culpabilité dans la tronche!

J'ai souvent cette réfléxion mais du côté de mon cheval. Là la question est bien plus facile: monter à cheval c'est un plaisir d'HUMAIN, le cheval n'a pas un corps conçu pour monter dessus, c'est un animal qui n'est pas fait pour marcher sur du goudron (l'apparition des fers) c'est un animal qui a besoin de marcher en liberté 30km/j et pas etre enfermé dans une boite de 4x4.

Alors prendre un cheval c'est donc uniquement un plaisir humain?

Pour le chien, la question se pose, mais j'ai le sentiment que la vie qu'on lui impose est moins contraignante que celle d'un cheval, d'une vache, d'un cochon.

L'état sauvage resterait le meilleur élément pour les animaux dans tous les cas.

Après faut-il imposer notre mode de vie fait de papouilles, de promenades, de jeux ou faut il le laisse dans une cage de SPA? Dans un appart de 12m2 a se faire tabasser par un malade.

Tout est relatif comme dirait l'autre.

Mais il faut accepter je pense, qu'on ne peut et ne doit pas avoir un total controle sur nos animaux. Chien, chat poissons que sais-je!

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Bonjour,

Bon... même si je trouve le texte de départ un peu gnagnan, la réflexion qu'il suscite est très importante ; essentielle même. Je peux même aller jusqu'à dire que cette réflexion est à la base de mon choix de devenir comportementaliste canin plutôt qu'éducateur. D'éduquer les propriétaires de chiens en leur disant ce qu'est vraiment un chien plutôt que de dresser le chien à être ce qu'il n'est pas.

Ça me rappelle d'ailleurs un sujet que j'ai lu ici, pas plus tard qu'hier, et où son auteure se demandait si une bonne éducation pourrait compenser le comportement instinctif de son futur chien.

Cette simple question d'apparence anodine est pour moi effrayante dans ses implications.

La plupart des propriétaires de chiens passe un temps considérable a exiger de leur chien qu'il adopte des comportements qui ne lui sont pas naturels et à être en opposition avec ce que la nature a fait de leur compagnon à quatre pattes. Tout simplement parce que la plupart des gens ignore ce qu'est vraiment un chien. Ou, plus grave encore, ils le savent mais le chien est considéré comme un être inférieur qui doit se plier aux exigences et caprices de son maître. Car oui, dans la plus pure tradition esclavagiste, ce type de personnes aime à se qualifier de maître vis-à-vis du chien et à envisager la relation homme-chien comme celle du dominant ayant tout pouvoir, toute autorité et pouvant agir en toute impunité sur le dominé.

Quand un chien se met à grogner, à aboyer, à mordiller, à tirer en laisse ou à détruire, les humains se demandent avant tout comment ils peuvent punir ces comportements plutôt que de chercher à comprendre leur cause/motivation profonde.

Le chien est alors qualifié de "malade" ayant des troubles du comportement ; et c'est sur le chien qu'il faut intervenir pour régler ça.

C'est si facile de le rendre coupable plutôt que de faire l'effort de mieux le comprendre et de se remettre en question. Si facile et si lâche...

Et quand il ne s'agit pas de comportements que nous n'acceptons pas chez nos chiens, c'est sur leur intégrité physique que nous agissons en allant jusqu'à les mutiler. Par préférence esthétique ou convenance, le plus souvent.

On leur coupe les oreilles, on leur coupe la queue et on les stérilise même ; tout en se disant que c'est bien évidemment anodin et que ça ne pourra leur faire que du bien. Ça n'a pourtant vraiment rien d'anodin !

Vous êtes-vous demandé quelles femmes et quels hommes nous serions si on nous faisait subir ce que nous faisons subir à nos chiens ?

" Comportementaliste canin "
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Utilisateur anonyme
Utilisateur anonyme

Humeur-de-chien : vous seriez pour ne jamais stériliser un chien ?

Est-ce que les "contraintes" listées dans le message d'origine vous sembleraient légitimes sous certaines conditions ou est-ce que selon vous il faudrait les abolir complètement ? Et donc abandonner l'idée de vivre avec des chiens pour la plupart d'entre nous.

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