Agressivité ?

Dommage? Non j'crois pas. Enfin, c'est un peu philosophique tout ça, mais il n'y a jamais de mal à inviter ou inspier un chien à partager notre réalité. Dans ce cas, j'crois pas que ce soit lui manquer de respect.

En fait, je sens que vous en êtes là dans votre relation.

Si tu l'avais brimée trop tôt, là ça aurait pu faire obstacle à sa sociaisation (carrément). Mais à 2 ans, on atteint maturité émotionelle à autour de 3 ans, ce serait le temps.

Pour moi, ses 2 ans marque le signal de départ du dernier droit au niveau éducation. On y arrive dans quelques semaines.

Ah mais non seulement je le pense mais j'en suis sûre ! Lol

C'est clair comme de l'eau de roche. Je perçois très nettement ces "bulles" en présence d'autres maîtres et chiens (pas seulement de berger d'ailleurs). On peut le ressentir physiquement si on y prête vraiment attention. Si tu observes les allers retours d'un chien qui quitte sa bulle et y reviens 10 fois, 20 fois de suite, tu percevra des tas de petits signaux à chaque entrée/sortie. Il y a une modification instantanée des signaux chaque fois que le chien quitte ou rejoint une bulle.

Le chien est toujours sous influence, et l'équation change parfois si vite que le maître loupe le coche. Mais le chien lui, il ne se pose pas de question, il catalise l'énergie et hop il s'harmonise. Ça peut paraître un peu ésotérique tout ça, mais nous aussi on a cette capacité si on apprend à se détacher suffisamment de notre esprit rationnel pour revenir à un fonctionnement plus instinctif.

Peur, j'crois pas en passant.

Délicieuse incertitude.

L'incertitude n'est pas toujours amère, bien au contraire. Elle serait habitée d'une certaine timidité quand on s'approche vers elle. Mais le fait qu'elle aboie pour justement demander un rapprochement suggère l'incertitude plus que la peur selon moi.

Ah peut-être

@Energiesolaire, en fait je trouve qu'elle est disposée +++ à travailler depuis ses 1 an et demi. Avant ça, je galérais vraiment, et depuis quelques mois elle progresse vraiment sur ses lacunes. C'est aussi pour ça que c'est maintenant que je me pose des questions là-dessus, parce que j'ai besoin de la comprendre pour savoir comment l'aider à être plus adaptée au monde autour d'elle. Du coup oui, on est en plein boulot en ce moment :)

Par contre, je vois quand même de la peur. Modérée, mais quand même présente. Elle se dissipe assez vite, mais je vois pas de l'incertitude lui provoquer ces réactions (fuite et kaï kaï quand elle est en liberté trop près d'un chien). Je pense qu'elle navigue entre peur et excitations de rencontrer un pote.

@Lorna, je ferais attention aux prochaines balades. J'ai jamais fait gaffe à ces signaux, sûrement parce que j'y prête attention uniquement quand je vois un élément susceptible de perturber la promenade.

Du coup, je me demande si l'habituer à être plus "souple" par rapport à sa bulle ne pourrait pas aider un peu aussi. En tout cas, je vais essayer de noter les changements sur ma chienne quand elle s'éloigne ou se rapproche, et d'être plus présente émotionnellement

Je cherchais un exemple pour illustrer le champ d'influence de ces bulles et les nuances d'intégration que perçoit le chien. J'en ai trouvé un : une soirée pyjama chez un berger allemand.

Ma pote Lorie invite Marie a une soirée, son BA, très gardien, est en déplacement avec son mec. Cette nuit là, Marie dors sur un matelas dans le salon, quand elle ouvre les yeux, elle découvre avec surprise qu'un gros BA la fixe intensément. Oups...

Il est rentré dans la nuit mais les présentations n'ont pas été faites. Ou plutôt si : son maître lui a présenté Marie, uniquement en position horizontale.

Devinez ce que Marie a fait, instinctivement, sans réfléchir.

Elle a reposé sa tête sur l'oreiller et à fait semblant de dormir ! Jusqu'à ce que les maîtres se réveillent.

Pourquoi ? Parcequ'elle à immédiatement compris que si elle se levait, elle changerait la donne, elle sortirait de la bulle et se ferait engueuler.

Le BA avait accepté une Marie endormie en rentrant avec son maître, mais pas une Marie debout. Pour lui présenter Marie debout, il fallait que les maîtres soient egalement présents.

Je pense voir ce que tu veux dire. Un peu comme si le chien avait une image de la réalité, si l'image change, la réalité du chien change et ça demande au chien de s'adapter à cette nouvelle réalité, ce qui est pas forcément agréable. Dans la réalité du chien, Marie est allongée, si elle se relève ça bouleverse la réalité et le chien manifeste son désaccord face au changement. J'ai juste ?

Avec ton exemple, j'arrive à faire le lien avec plein de situation que j'ai vécu avec ma chienne et qui correspondent parfaitement. En tout cas, ça me donne plein d'idées pour bosser tout ça !

Cet exemple montre comment le chien intégre de nouveaux "objets" à la bulle maison en présence de son maître, puis passe en mode protection en son absence. Le chien avait accepté Marie allongée, mais pas Marie debout. Si elle s'était levée, elle aurait tout bousculé, tout modifié. Elle serait devenue un nouvel objet non admis dans la bulle, et il y aurait eu un os...

Je ne dis pas que le chien se serait jeté sur elle, mais le connaissant il aurait clairement fait une scène.

C'est très important de comprendre ces nuances parceque en tant qu'humain, on a une capacité de généralisation que le chien n'a pas.

Pour nous, c'est évident que si papa estime que c'est OK que Tom dorme dans le salon, il estimera aussi que c'est OK que Tom aille aux toilettes où se faire un café. Pas pour le chien !

À fortiori pour un BA. Pour lui, papa a dit que c'est OK que Tom dorme dans le salon. Point. Ça s'arrête là. Papa m'a pas expliqué que Tom pouvait aussi se lever, se déplacer dans la maison ou toucher des objets ! Je vais donc bien surveiller que Tom reste allongé jusqu'à ce qu'il revienne m'expliquer comment ça se passe avec Tom et ce qu'il peut faire ou pas :-)

Le chien évite ce qui lui fait "peur", mais pas ce dont il est incertain. Mais bon à partir de là ça devient un débat sémantique (lequel deviendrait vite stérile).

Remarque que ces idées (cette perspective) est loin d'être incompatible avec le concept de bulle.

Je l'ai expérimenté à nouveau récemment avec un chien craintif avec les hommes. Il entrait et sortait de ma bulle. Si ce chien avait carrément eu peur de moi, il m'aurait évité. On est en liberté. L'espace est vaste. Mais il s'approchait (donc pénétrait dans ma bulle), et en ressortait. Après s'être remis de ses émotions il revenait.

Je me suis presque rendu jusqu'à la prise d'une friandise entre mes lèvres. Il mangeait de ma main, acceptait mes appels au jeu, mais il devait constamment sortir de ma bulle pour souffler un peu, avant d'y revenir. Tout au long, j'ai eu droit à une fanfare d'aboiements.

La peur paralise, et elle peut se transformer en agression. Pas l'incertitude. Mais enfin.. C'est juste de la sémantique. Pour moi la nuance demeure importante, car on doit aller dans le sens des incertitudes. Elles sont comme des fruits murs. Mais on tenter de transformer les peurs en incertitudes justement. Car l'incertitude intègre la curiosité, le désir du chien d'aller vers, au lieu d'éviter. Majeur.