Aiken-Ka, concernant ce fameux concept de RESSOURCE.
J'avoue que ce terme commence à me barber. lol
(Rien de personnel je précise, comme tu sais c'est un terme omniprésent dans le jargon)
Les mots sont juste des symboles que nous utilisons pour décrire des choses très diverses en fonction de notre interprétation propre ... Et je trouve qu'on l'utilise un peu à toutes les sauces en comportement canin.
Dès qu'un chien fait la tronche, c'est alerte à la "protection de ressource", avec tout le charabia qui va avec.
Si on va par là, tout est ressource dans la vie :-)
Trouve moi une seule chose qui ne pourrait potentiellement être une ressource à un moment donné pour un être vivant quelconque.
Le simple fait de se déplacer dans l'espace et d'être mu pas divers instincts et aptitudes fait de tout être vivant un être de ressource. Quand un voisin me raconte sa vie et que je n'arrive pas à le stopper alors que j'ai autre chose à faire, ça m'agace, le temps est ma ressource si tu veux, ou peut-être ma tranquillité car j'aurai préféré écouter les piafs ce matin là. Quand un énième ado passe en moto cross dans la ferme et que ça me saoule, mes tympans sont ma ressource. Tout comme ma chienne de nature silencieuse peut être fortement incommodée par les aboiements frénétiques de certains bergers croisés en ballade.
Et ainsi de suite.
On appelle cela l'humeur, l'ambiance, c'est la chimie de l'existence.
Et honnêtement, pour avoir observé d'innombrables bébêtes dans tous leurs états, je dirais que dans n'importe quel groupe de mammifères, les tatanes qui partent toutes seules, ça arrive :-)
Car tout individu a ses priorités et ses humeurs du jour... même les chiens feraux.
Ceci dit... D'un point de vue génétique et comportemental, il y a un monde entre les parias indiens et un joyeux mélange de staffs, huskies, berger allemand et fox terrier sortis en ballade.
D'une part ce ne sont pas les mêmes chiens, pas la même constitution, très loin de là. D'autre part, quand on vit dans la rue on s'économise... Pour des raisons évidentes.
Or, nos chiens comme tu le mentionnes justement, n'ont pas besoin de s'économiser.
Nous mettons en contact des races aux patrons diamétralement opposées, bien portants, en pleine forme, qui mangent bien à la cantine, full of themselves comme disent les anglais.
Imaginer qu'ils vont présenter la finesse d'un paria indien à chaque coin de rue est vraiment illusoire je pense.
En gros, tu avances que "l'absence de ressource à défendre" va créer une harmonie solide entre chiens.
Je dirais plutôt l'inverse, car l'absence de ressource est une vue de l'esprit. Par les truchements immémoriaux de l'univers, lorsqu'un individu a répondu à ses premières priorités, d'autres les remplacent indéfiniment... Ainsi va le monde, et c'est pareil chez les humains.
Si avoir un toit et de quoi bouffer rendait pacifique, ça se saurait.