Demande conseil beauceron 3 mois

Et dernier point sur lequel je voulais revenir, le jeu, qui est quand même une façon simple et généralement efficace pour motiver un chiot : c'est quand même rare qu'un chiot ne soit pas joueur. L'insistance avec laquelle il "attaque" tes enfants me laisse à penser qu'il l'est quand même un peu.

Bien souvent, quand les maîtres pensent que leur chiot n'est pas joueur, c'est simplement que le chiot n'est pas très intéressé par les jouets (balles, cordes, etc). Il jouerait sans problème avec d'autres chiots par exemple, mais comme les humains ne lui proposent que des interactions autour d'un objet,il préfère ne pas jouer avec eux.

Bref, il ne faut pas hésiter à jouer avec un chiot "sans interface", de façon plus "canine" : course poursuite (dans un sens ou dans un autre, il te court après, tu lui cours après), jeux de corps à corps gentillets, sauts, etc. Beaucoup de maîtres n'osent pas parce qu'ils pensent qu'ils vont ainsi donner de mauvaises habitudes à leur chien (si je joue à lui courir après il ne viendra plus au rappel, si je joue à la lutte avec lui il va croire qu'il peut me mordre, etc) : c'est dommage, parce que le jeu est un formidable moyen de poser des limites justement, si on fait attention à être expressif (l’intonation, la posture, doit permettre au chiot de comprendre quand il s'agit d'un jeu / quand il s'agit de quelque chose de sérieux) et à ne pas laisser le chiot monter trop haut (stopper quand ça va trop loin).

Pour la question de la motivation. Faut vraiment considérer cette question au cas par cas. A part quelques "basiques" qui marchent presque à tous les coups comme la bouffe, on ne peut pas dresser une liste de ce qui motive le chien "à tous les coups", quelque soit le contexte.

C'est impossible qu'un chien ne soit motivé par rien d'autre que par la bouffe. Sans motivation, un chiot ne se lèverait pas et passerait strictement tout son temps couché. Dès que ton chiot se lève et marche, à priori, c'est qu'il est motivé par quelque chose.

Il est beaucoup plus efficace, à long terme, de chercher en continu un moyen de motiver son chien de façon "naturelle" (avec l'environnement), que de dégainer systématiquement des friandises (ou un jouet) qui devraient être réservés aux séances de "dressage" (limitées dans le temps) ou comme "jocker" quand on veut vraiment marqué le coup et qu'on a rien de mieux.

Pour le panier par exemple, comme évoqué plus haut, le plus simple est de rendre ce panier attirant.

Ne pas oublier le principe de Premack. On demande au chien de réaliser un comportement qu'il n'a a priori pas envie de réaliser (obéir à un ordre qui a peu d'intérêt pour lui) pour lui permettre ensuite d'accéder à une activité pour laquelle il a une motivation naturelle.

C'est un formidable levier pour créer de la "collaboration" avec son chien : prendre le contrôle de ce qui motive naturellement le chien (ça peut être le fait d'accéder au jardin, d'aller à la rivière en balade, etc), et ne permettre l'accès au chien qu'après avoir répondu à une demande.

Ce sentiment de collaboration, c'est ce qui fera que ton chien aura de plus en plus de chance d'obéir avec plaisir sans avoir à jouer la carte de l'autorité, et sans qu'il n'y ait de monnaie d'échange en jeu.

Je sais bien que ça parait un peu théorique vu comme ça :) Cela a pourtant de vraies applications pratiques, par contre il faut un peu de temps, pour avoir le declic qui permette de trouver la façon optimale de motiver le chien dans une situation donnée, chaque situation étant unique.

Encore une fois, si tu as l'impression de trop insister, aller au conflit, demande toi ce que tu pourrais changer pour le motiver davantage.

Pour l'histoire du panier, avant même de parler de récompense pour avoir obéi : ce panier, il l'aime ? Est ce qu'il y a des moments où il y va avec plaisir ?

Si non, demande toi pourquoi : pas assez confortable ? trop bas (beaucoup de chiens aiment les couchages en hauteur, on gagne alors à leur construire un petit promontoire) ? trop chaud (je vis dans le sud, à cette période de l'année, les chiens n'acceptent déjà plus de dormir autre part que sur le carrelage ?) ? parce qu'il préfère le contact de vos pieds (dans ce cas passez un peu de temps avec lui juste à côté de son panier) ? as tu essayé d'associer ce panier à quelque chose de positif, par exemple lui donner quelque chose à ronger, et ne pas le laisser se poser autre part que dans son panier pour le ronger (pour que son panier soit enfin vu comme un "refuge") ?

Et enfin : pourquoi ne pas le laisser se poser à vos pieds ?

C'est votre droit le plus stricte si cela vous incommode de l'avoir à vos pieds, ce que je veux dire, c'est qu'il ne faut pas se sentir obligé de respecter une discipline "militaire" (chien qui n'a pas le droit de dormir ailleurs qu'au panier), si on n'est pas incommodé par le contraire.

Ici les chiens dorment où ils veulent, canapé compris, ça ne me gêne aucunement, en fait, je partage même avec plaisir, c'est l'occasion justement de moments "câlins". Je ne demande à personne de suivre cet exemple, comme on dit "my house, my rules" : c'est toi qui vois, mais ne te sens en tout cas pas obligé de faire respecter telle ou telle règle par "principe" (parce qu'on t'a toujours dit qu'un chien ne devait pas monter sur le canapé au risque de devenir dominant, ce genre de choses).

Voilà c'est exactement ça. C'est ce compromis que j'ai du mal à doser. J'ai l'impression d'être toujours en conflit. Avec calme et sérénite mais toujours en conflit. A titre illustratif, ce soir encore, il vient se coucher aux pieds du canapé. Il est mort, il ne veut juste que dormir mais ne veut pas aller à son panier alors qu'il est à 2 mètres de notre canapé et qu'il nous voit. Je l'appele, lui donne l'ordre au panier et il ne bronche pas alors qu'il connaît très bien l'ordre ... soupir ... je l'ai porté 3 fois au panier. Il lutte en permanence même quand il est à bout de force. On en revient je pense à la nécessité de savoir ce qui le motive et à part la bouffe, je ne vois pas. Les caresses, ça le met dans une position inconfortable. Enfin au moins de mon point de vu. Après, il y a pleins de points positifs, il est beaucoup plus calme avec nos poules et nos chèvres, il obéit bien au assis, couché, il revient plutôt pas mal au rappel mais il ne lâche rien sur d'autres choses comme attaquer (gentiment) mes enfants, aller dans la cuisine ou pour le panier.

Je me répète mais merci encore 🙂

" Est-ce que ce n'est pas contre-productif de le pousser à ce comportement (mais en même temps, on m'a toujours dit qu'il fallait que j'aie le dernier mot ...) ?"

Dans ce cas là, oui, je pense que c'est contre productif.

Oui, construire son autorité nécessite d'avoir la plupart du temps le dernier mot..

Si tu dis au chien de ne "pas toucher" aux chaussettes que tu viens d'étendre, et que tu le laisses partir avec une chaussette en gueule sans rien dire, évidemment, tu n'es pas crédible. Si tu lui dis de ne pas rentrer dans la cuisine parce que tu ne veux pas l'avoir dans les pattes quand tu cuisines, 1 fois, 2 fois, et que la 3e fois tu le laisses rentrer parce que finalement ça te saoule de le sortir à chaque fois, idem, tu n'es pas crédible.

Mais... l'autorité doit aussi se construire avec intelligence. Il y a un moment, faut juste prendre conscience de ce qui ne marche pas et trouver une solution alternative :)

Si vous avez besoin de vous lever * fois pour faire respecter un ordre, au point que votre chiot s'excite, la question n'est pas tant de savoir s'il faut continuer à insister à ce moment T, mais plutôt, comment, à l'avenir, gérer plus facilement la situation.

Quel outil pourrait aider (exemple : barrière pour bébé ? jouet d'occupation pour qu'il se focalise sur autre chose) ? Quel autre ordre serait plus facile à faire respecter (exemple : demander au chien de laisser les enfants, mais sans forcément lui demander de s'asseoir) ? etc.

Bref, faut trouver un juste équilibre entre : j'ai demandé quelque chose je veux que ce soit respecté pour ne pas perdre la face, quitte à rentrer en "conflit" avec le chiot

et : je fuis toute situation conflictuelle en évitant de confronter mon chiot aux situations où il risquerait de fauter (en détournant toujours son attention autre chose, en le maintenant en laisse quand il est dehors, etc), au risque de n'avoir jamais la moindre autorité sur celui-ci.

Mais bon finalement, j'imagine que c'est un peu pareil avec les enfants :) On peut pas se contenter de fuir en permanence les problèmes, mais on doit aussi s'adapter à leur âge, leur caractère, le but n'étant pas de les pousser en permanence dans leurs retranchements.

Peut être l'as tu précisé plus haut mais pas vu : ils ont quel âge les enfants ? Sont ils assez grands pour être capable de présenter la bonne attitude (suivre une ligne de conduite déterminée et s'y tenir) face au chiot qui mordille ? que ce soit, par exemple, eux qui lui demandent de s'asseoir, tout en restant parfaitement calme (pas de mouvements erratiques, cris, etc), pour ne pas exciter le chiot ?

Je conçois tout à fait que "dans la vraie vie", surtout avec une petite famille, ce soit parfois très compliqué et fatigant de gérer un chiot.

Faut trouver des astuces pour se faciliter la vie :)

On n'a pas forcément la possibilité, la patience, de faire de l'éducation 100% du temps, surtout quand on a 2 enfants à gérer un plus.

Une barrière pour bébé, par exemple, c'est un formidable outil qui vous permet d'avoir le chiot avec vous (il peut vous voir au travers de la barrière, vous pouvez lui parler, etc, mais il ne peut pas mordiller) sans avoir à vous lever toutes les 2 sec pour le renvoyer à sa place parce qu'il mordille...

Donc pendant les repas par exemple... mettez le dans la pièce voisine de celle où vous mangez, juste fermée par la barrière. C'est quand même plus pratique que de se lever toutes les 10 secondes quand on mange pour le renvoyer à son panier.

Commence par travailler "le panier" dans des moments plus simples, pour toi (où tu es dispo à 100%) comme pour lui (moins de tentations que le contexte du repas). Le reste du temps, ne culpabilise pas d'utiliser l'environnement (barrière pour bébé ++, kong farci/tapis de fouille pour l'occuper, etc) pour le gérer.

J'essaye au maximum de séparer les séances d'apprentissage comme tu le suggères de la vie quotidienne mais il se trouve que j'ai 2 enfants et la vie quotidienne, c'est une part importante de notre journée. Je passe donc beaucoup de temps à lui interdire de rester sous la table quand on mange. Comme je le disais, il est toujours très attiré par mes enfants dont il veut mordiller les chaussettes, le t-shirt, tous les vêtements qui pendouillent ... Bref, je passe beaucoup de temps à lui "interdire" des choses. Même si je le récompense quand il se désinteresse des enfants, est-ce que ce n'est pas aussi pour ça qu'il est moins réceptif ? Par exemple, à table, il revient systématiquement sous la table pour mordiller leur pyjama (c'est vrai que c'est marrant ceci dit), donc je le fais sortir (toujours calmement), je le ramène au panier ou dehors (sans fermer la baie vitrée, je ne veux pas qu'il prenne ça pour une punition) et au bout de la 3ème, 4ème fois, je sens qu'il est stressé, il se fige, tente de me mordiller à mon tour ... Est-ce que ce n'est pas contre-productif de le pousser à ce comportement (mais en même temps, on m'a toujours dit qu'il fallait que j'aie le dernier mot ...) ?

Sinon, je ne tente pas de le faire asseoir n'importe où, j'essaye de faire en sorte que ce soit à un moment où il est réceptif et je fais attention de lui donner des ordres cohérents en utilisant toujours les mêmes mots. Sur ce point, j'ai l'impression de bien faire mais comme c'est mon premier chien, je ne suis pas sûr non plus de bien saisir son ressenti. Je vais essayer le clicker. J'ai réussi à apprendre à un lapin à faire un tour sur lui-même avec mais un lapin, c'est quand même beaucoup plus souple qu'un chien 😁.

Merci encore pour vos réponses.

Je réponds en 2 fois car message trop long.

D'abord désolé de répondre un peu tardivement. Entre le boulot, l'école des enfants et le chiot à qui je consacre beaucoup de temps, l'emploi du temps est chargé 🙂

@Kainate pour la voiture, il accepte facilement de poser ses 2 pattes sur le coffre avec une friandise mais ne réussit pas à monter. Au lieu de sauter, après avoir posé ses 2 pattes avant, il cherche à pousser avec une patte arrière et glisse tout le temps (le coffre est un peu haut). Je suis donc passé sur le siège arrière et là c'est mieux, il est monté dans la voiture hier. Aujourd'hui, nous sommes montés avec mes enfants et j'ai fermé la porte 1 mns, toujours moteur éteint évidemment. On va recommencer demain un peu plus longtemps. Je repousse le moment où je vais démarrer le moteur 😁

Pour la motivation, tu as complètement raison, je ne vois pas trop ce qui le motive à part les friandises. Il n'est pas friand de caresses sans jeu de mot. Pour le jeu, j'ai fait des tresses avec de vieux vêtements, j'ai des balles qui font du bruit ou pas. Il n'est pas très enthousiaste, pour le tire-tire, ça dure 1 mns et il abandonne alors que je ne cherche vraiment pas à lui montrer que je suis champion du monde à ce jeu 🙂. Par contre, je lui donne une bouteille trouée avec des friandises à l'intérieur ou un kong, il est à fond ... mais encore de la nourriture.

Pour l'apprentissage de la voiture par exemple ? (Je suis partie du principe que pour le moment le chiot n'acceptait même pas de grimper dans la voiture, je ne sais pas si c'est le cas ?)

Il y a plein de solutions envisageables pour apprendre à ce chiot à grimper dans le coffre, la plus simple étant le leurre. Mais oui l'utilisation du clicker ET du shapping (donc : découper le comportement final qui est de monter dans la voiture en micro-comportements qui seront validés au fur et à mesure) peuvent être une bonne façon d'enseigner rapidement ce comportement chez un chiot qui manque de motivation/de persévérance.

Evidemment pour cela, comme pour tout outil, il faut savoir s'en servir correctement, et prendre le temps de le "charger" en dehors de cet apprentissage qu'est la voiture. On peut par exemple commencer à lui apprendre à poser une patte avant dans une boîte en carton en shapping/clicker, et une fois que le chiot a bien compris le concept et pris goût à relever ce genre de petits défis, lui apprendre à monter dans le coffre.

Il faut évidemment prendre le temps de visionner quelques vidéos sur le sujet avant de se lancer tête baissée. La maîtrise du clicker pour des apprentissages simples comme celui là n'est pas très compliquée et peut se faire sans l'aide d'un professionnel, c'est l'utilisation du clicker pour la réeducation d'un chien (par exemple agressif) qui est à prendre avec des pincettes à mon sens.

Ah oui, et quand je parle de clicker, finalement, je parle juste de marquer les bons comportements avec un son bref et stéréotypé : moi j'ai toujours cliqué à la bouche sans clicker :)

Plus que le clicker lui même, c'est l'approche par shapping qui est vraiment intéressante pour avancer quand le chiot présente un blocage !

Bonjour Kainate

Dis moi , le clicker est il pertinent dans ce cas de figure ? je ne l'utilise pas personnellement mais son utilisation m'a intéressée , cela me semble répondre à une utilisation très précise qui doit être apprise avec une personne compétente ,

Voila , à part ce point qui m'interroge , ton approche et tes conseils tes conseils sont judicieux , tu ne mets pas les chiens dans des cases avec des réponses stéréotypées

👍