L’affaire avait éclaté un dimanche soir, le 6 novembre 2022, sur les réseaux sociaux. Un enregistrement de 57 secondes, capté par un voisin effaré et publié sur Snapchat, montrait un homme maltraitant violemment un jeune chien devant la gare de Montargis (Loiret).
Sur ces images, on voyait l’individu suspendre son chiot par la laisse, le soulever dans les airs, puis lui asséner de nombreux coups. À ses côtés, un second chien appartenant au même maître se joignait à l’attaque en mordant le pauvre animal. Relayée rapidement sur Facebook par le refuge animalier de Nargis qui en avait pris connaissance, cette vidéo a provoqué une vague d’indignation. Après plusieurs alertes auprès des autorités et de la municipalité, le maire de Montargis, Benoît Digeon, a saisi la police municipale. Grâce aux images, le propriétaire de l'animal a pu être identifié sans délai, et dès le lendemain des faits, les forces de l'ordre sont intervenues et ont saisi le chiot, nommé Tempête.
Le début d'un long combat judiciaire
Après un bref passage chez un voisin, il a été confié à l’association Joli Dog à Ervauville, qui a aussitôt annoncé son intention de déposer plainte pour maltraitance. Heureusement, malgré la brutalité des coups (douze au niveau de la tête, quatre dans les flancs, un coup de poing) Tempête ne présentait aucune blessure apparente. Le maire de la ville s’en était félicité sur les réseaux sociaux, affirmant que le jeune chien allait bien. Mais une fois l’émotion passée, la bataille judiciaire s’est engagée, et allait devenir longue et complexe...
Seule à porter le dossier en tant que partie civile, la Fondation Assistance aux Animaux s’est heurtée à la mauvaise volonté du prévenu : absent aux convocations, introuvable lors de la proposition de composition pénale, et invoquant ne pas avoir reçu les courriers officiels... Il aura fallu plusieurs mois de relances pour qu’une audience soit finalement fixée.
Le jour venu, l’homme a choisi, une fois de plus, de ne pas se présenter devant le tribunal. Mais la justice, cette fois, est allée jusqu’au bout : début juin 2025, le tribunal correctionnel de Montargis l’a reconnu coupable de sévices graves envers un animal. Il a été condamné à une amende de 1 000 euros, interdit de posséder un animal pendant 10 ans, et surtout, la confiscation définitive de Tempête a été prononcée : « La chaîne qui le liait à son bourreau est brisée pour toujours », a commenté la Fondation Assistance aux Animaux dans un communiqué. Elle salue « une décision forte », obtenue au prix d’une persévérance de chaque instant. Tempête, désormais protégé, a enfin tourné la page de la violence.