Nouvelle intervention sous tension à Ranguevaux, en Moselle (57). Ce vendredi 6 juin 2025, la gendarmerie est intervenue au sein du refuge L’Arche de Bouba, sur décision du juge des libertés et de la détention.
Cet établissement, déjà connu de la justice pour des faits similaires, a été la cible de nombreux signalements ces derniers mois.
Un refuge multirécidiviste
En milieu de matinée, les gendarmes de la brigade de la commune de Fameck sont arrivés sur les lieux, accompagnés d’un vétérinaire et de plusieurs membres d'associations de protection animale. Sur place, ils ont procédé à la saisie de 22 chiens, parmi les 44 dénombrés dans les enclos. Selon une source proche de l'enquête qui a été interrogée par Le Républicain Lorrain, les animaux vivaient dans un état d’hygiène déplorable.
Compte tenu de son historique, ce refuge faisait l’objet d’un suivi renforcé depuis plusieurs mois, et était la cible de signalements récurrents dénonçant des conditions de vie très préoccupantes pour les animaux. Une procédure judiciaire avait été ouverte et une enquête administrative déclenchée, menant à cette nouvelle intervention sur décision du juge.
Selon plusieurs témoignages rapportés par France Bleu Lorraine Nord, le sol de certaines cages était jonché d’excréments, et les abris n’étaient ni nettoyés ni adaptés aux besoins des chiens. Des chiens de grande taille, tels que des Malinois ou des Dogues Argentins, cohabitaient dans des box trop étroits et sans séparation appropriée. Deux ânes et plusieurs chats ont également été aperçus sur les lieux.
Les animaux saisis ont été transférés à la fourrière de Moineville, située à une trentaine de kilomètres du lieu de l'intervention. En plus de ses propres animaux, L'Arche de Bouba offrait un service de pension et plusieurs chiens de particuliers ont été découverts sur place : leurs propriétaires seront contactés afin qu'ils viennent les récupérer. Pour les chiens qui sont restés sur place, la situation s'annonce délicate : la SPA locale, déjà saturée, ne serait pas en mesure de prendre le relais.
Jean-Claude Toppeta, le gérant du refuge, est loin d'être un inconnu dans la région : en 2023 déjà, L’Arche de Bouba avait fait l’objet d’une fermeture administrative pour des faits similaires. Mais le passé judiciaire du propriétaire des lieux remonte bien plus loin... En août 2014, une première saisie de grande ampleur avait été effectuée par la Cellule anti-trafic de la SPA, avec le soutien de la gendarmerie, et plus de 70 chiens et 20 chats avaient été récupérés. Un an plus tard, une nouvelle intervention avait dû être faite, et 13 chiens, 9 chats, 2 ânes et 2 chèvres ont été retirés du refuge. Malgré un dossier déjà bien lourd et les nombreuses actions intentées par les différents acteurs de la protection animale de la région, aucune mesure définitive ne semble mettre un frein aux activités de cet établissement.
Aujourd’hui encore, Jean-Claude Toppeta nie toute négligence. Entendu sur place, il a contesté les faits, et doit être auditionné plus en détail dans les prochains jours par la gendarmerie. Cette nouvelle intervention soulève une question qui dépasse le seul cas de ce refuge : comment expliquer que des structures signalées à répétition puissent continuer à fonctionner ? Pour le moment, compte tenu de ces récidives incessantes, le sort des chiens saisis, et de ceux restés sur place, reste incertain...