@kainate "En fait, tu sembles persuadée que l'homme et le chien apprennent de façon fondamentalement différentes. C'est là que tu es assez gravement dans l'erreur à mon avis." Non je n'en suis pas persuadée, c'est la théorie que le chien agit par interet qui est la source du conditionnement opérant qui en est persuadée.
Mais quelle espèce, au juste, n'agit pas essentiellement par intérêt ?
C'est juste une condition nécessaire à la survie, et dans notre patrimoine génétique à tous, de la larve à l'homme en passant par le chien.
Jamais compris cette obsession de désigner le chien comme un "animal opportuniste" qui "agit exclusivement par intérêt", comme si ça le distinguait particulièrement de notre espèce.
Il ne s'agit pas de nier le rôle du conditionnement dans l'apprentissage chez le chien. Je suis persuadée que c'est un mécanisme d'apprentissage élémentaire essentiel mais... autant chez le chien que chez l'homme !
Alors pourquoi ressent on le besoin, chez le chien, de théoriser pendant des heures sur ces histoires de R+/R-/P+/P-, de décortiquer tout apprentissage en unités élémentaires "conditionnables" (apprendre son chien à aller au panier au bout de 46 clicks, pour reprendre l'exemple de Lorna, même si j'ai bien compris que ce n'était pas quelque chose que tu pratiquais toi), alors qu'on ne le ferait pas avec un jeune enfant ?
Pourquoi n'arrive t-on pas à faire confiance, quand il s'agit d'un chien, à la capacité de l'environnement (le feu ça brûle, par exemple) et de notre communication naturelle (un sourire une caresse, un froncement de sourcil) à apporter des conséquences positives/négatives permettant à l'individu d'adapter naturellement son comportement, sans avoir à en faire quelque chose de totalement artificiel (dont l'apogée serait probablement le clicker).
Que ces outils et concepts puissent trouver leur place dans un cadre précis (dressage du chien de sport par exemple), je l'entends bien, mais dans l'éducation de tous les jours, ça me dépasse.
Et ensuite, quitte à vouloir utiliser le conditionnement de façon consciente et artificielle, pourquoi se limiter à la moitié du spectre (R+, P-) ? Le conditionnement "naturel", celui qui se passe de grandes théories et permet juste à un individu de s'adapter à son environnement, fuir le danger et rechercher le confort, passe par toute la surface du spectre.
On en revient à ma question posée plus haut :
S'il y a bien quelque chose que j'aimerais comprendre, de la part de ceux qui ont adhéré à cette philosophie, c'est cette obsession à vouloir éviter à tout prix à son chien des "émotions négatives" (dans la mesure du possible en tout cas, on se doute bien que les éviter totalement est impossible) : stress, peur, frustration, etc.
Par peur que le chien soit malheureux ? Par peur qu'il n'aime pas, perde confiance en son maître ?