"Delta connaît le non , et je lui dit parfois aussi , toujours en ajoutant le comportement désiré derrière ."
Mais pourquoi ce besoin de proposer SYSTEMATIQUEMENT un comportement à réaliser à Delta, après un "non", plutôt que lui faire confiance sur sa capacité à trouver d'elle même un comportement plus adapté ?
Il me semble que c'est un approche extrêmement contrôlante - et par là, finalement peu respectueuse de l'autonomie et de l'intelligence du chien.
Reprenons l'exemple de Lorna : l'interdiction du potager.
Tu es au jardin avec Delta, tu souhaites lui interdire l'accès au potager, que tu n'as pas la possibilité de cloturer (mettons que tu es en vacances chez mamie, que ce n'est donc pas ton jardin).
C'est la seule chose que tu souhaites lui interdire, à part ça, elle est libre d'aller se poser où elle veut, de jouer, ronger une branche d'arbre, etc.
Que lui dirais tu alors ? "non" (ou laisse, ou pas toucher, peu importe, tu lui exprimerais d'une façon ou d'une autre l'interdit), et ensuite ? Pourquoi faudrait il, d'après toi, lui demander un comportement particulier (comme aller se poser dans tel ou tel coin du jardin), alors que la seule chose que tu souhaites c'est le respect de cet interdit ?
Cela peut parfois avoir un intérêt de proposer des comportements alternatifs pour aider au respect d'un interdit, par exemple si cet interdit est très compliqué à respecter pour le chien, mais en faire une règle systématique ? je vois pas.
"Le hic c’est qu’on peut pas mal appliquer le conditionnement opérant dans pas mal de situations.
Donc ça reste une bonne théorie ."
Bien sûr que la compréhension des principes du conditionnement opérant est utile pour éduquer un chien.
Mais, premièrement, le conditionnement opérant inclue aussi les notions de R- et P+ : adhérer aux théories behavoristes n'implique donc pas spécialement d'exclure cette partie du spectre. L'utilisation consciente du conditionnement n'est absolument pas le propre des "approches positives".
Ensuite, la plupart du temps, les mécanismes en jeu dans le conditionnement opérant se mettent en place tout seul, naturellement, agissent en "tache de fond" sans qu'on ait besoin d'y penser (comme dit, un sourire, un froncement de sourcils, sont autant de renforçateurs/punitions qu'on va emettre sans avoir à intellectualiser/disséquer tout cela).
Y penser, se prêter en permanence à une sorte de casse tête mental comme le font beaucoup de "positifs" conduit à se comporter de façon extrêmement peu naturelle avec son chien, souvent même à transmettre beaucoup de stress (car le chien sent bien que ça s'agite dans la tête de son maître), et apporte à mon sens beaucoup plus de confusion qu'autre chose.