Bonjour Balista,
Oui, c'est une situation commune. Les relations entre chiens ne sont pas toujours harmonieuses, à fortiori aux yeux d'un humain (notre notion de ce qui est "juste" ou non ne correspond pas franchement à celle d'un canidé).
Il s'agit donc d'observer et de déterminer si la relation entre les chiens reste "saine" ou non, ce qui peut demander une certaine pratique en effet, car ça ne saute pas forcément aux yeux d'un novice.
Par exemple, on peut avoir un chien très soumis qui, en apparence, se fait "malmener" par un congénère, mais que l'on verra tout de même revenir chercher ce congénère constamment, comme pour en redemander.
C'est le cas de la chienne de ma pote qui séjourne chez nous depuis deux semaines et qui est particulièrement soumise (que ce soit face aux congénères ou aux humains). Elle se fait souvent retourner et dominer par mes chiens, avec tous les simulacres qui vont avec. Ma chienne peut la chopper, grogner, se mettre sur elle, et Lina va montrer les crocs, mimer une action défensive, claquer les dents, etc.
Puis vient la pause (comme dans toute séquence d'interaction), où les chiens restent immobiles en position dominant-dominé.
En assistant à cette scène on pourrait être tenté d'intervenir pour que mes chiens soient moins bruts avec Lina. Mais en fait, une fois que les chiens se séparent, Lina reviendra aussitôt leur faire des appels au jeu ou leur courir sous le nez pour faire repartir l'action.
Lina et mes chiens sont en fait en train de jouer, et aucun ne souhaite que l'action cesse en réalité (il s'agit de simples simulacres).
Autre exemple : Lina souhaite aller faire un câlin à sa maîtresse (mon amie) et ma chienne Molène s'amuse à la bloquer pour l'empêcher d'accéder au contact avec sa maîtresse.
Ici, je vois que Lina est embêtée (son attitude montre qu'elle n'est pas en mode jeu, mais voulait simplement aller se poser au calme, auprès de sa maîtresse). Ma chienne s'amuse (posture fière, queue qui frétille, regard espiègle), mais pas Lina. Par conséquent, j'interviens immédiatement en demandant à ma chienne de débarrasser le plancher.
Dans le premier cas on a une action particulièrement violente en apparence, et je n'interviens pas. Dans le second on a une action très peu intense en apparence (juste un chien en travers du passage) et j'interviens immédiatement.
Ceci pour montrer que ce n'est pas tant l'apparente intensité de l'interaction qui doit motiver l'intervention des humains, mais plutôt l'équilibre relationnel entre les chiens.
Les nuances relationnelles étant quasi infinies, il n'y a qu'en connaissant bien ses chiens qu'on saura quand laisser faire et quand intervenir, quand l'interaction est saine (communication efficace) et quand elle ne l'est plus (communication rompue, état d'esprit incompatible entre les chiens).