Pour le débat sur les stéréotypes de races, je ne savait pas du tout que des gènes pouvaient être activés par l'alimentation. C'est fou la génétique.
Je réessaye de répondre, en espérant que je ne vais pas être déconnecté.
Il ne s'agit pas d'activer. Il faudrait plutôt dire que l'environnement peut favoriser l'expression de certains gènes ou séquences de gènes, et défavoriser l'expression de certains autres. Quand on y pense, c'eszt assez logique. Pour reprendre l'exemple de l'alimentation, selon la nourriture consommée, l'équilibre entre diverses substances pourra être totalement différent, et donc les réactions chimiques au sein des cellules seront aussi différentes selon qu'il y ait un manque de ceci, un excès de cela ou la dose idéale d'autre chose.
La génétique pure et dure, ça n'existe pas. Deux gènes identiques, au même endroit, dans deux cellues identiques, ne vont probablement pas influencer la même caractéristique de la même manière. Le grand public a une conception de la génétique très "déterministe", quasiment copiée sur l'informatique, où une ligne de code donnera toujours exactement le même résultat sur un ordinateur compatible. Cette conception a longtemps perduré chez les spécialistes de la génétique aussi, mais il y a maintenant un bon moment que la majorité d'entre aux en sont revenus. Les connaissances actuelles sur le sujet mettent en évidence une grande variabilité de l'expression des gènes.
Sachant que les caratéristiques génétiquement déterminées sont avant tout des caractéristiques physiques, comme la forme de la tête, des oreilles, la couleur des poils et de la peau, il est totalement illusoire de penser que choisir quels chien accoupler est une science exacte qui va donner des résultats uniformément identiques. Ce" n'est déjà pas le cas pour les caractéristiques déterminées majoritairement par les gènes, ça l'est encore moins pour des caractèristiques majoritairement déterminées par l'environnement, comme les comportement ou le caractère.
L'ennui, c'est que les connaissances du grand public ont beaucoup de retard sur les connaissances réelles des spécialistes, et que certaines personnes refusent catégoriquement d'accepter que ces connaissances évoluent au fil du temps. Dans le cas de l'élevage des chiens s'ajoutent des considérations commerciales : quel éleveur aimerait dire à de futurs qu'aucun des chiots à naître ne sera un exemplaire idéal et exactement conforme au standard de la race ? C'est pourtant une réalité qu'il vausrait mieux accepter.
Tous les chiens savent pister ! A des degrés variables, selon la race, parce que les chiens au museau plat on globalement un moins bon odorat que les chiens à museau long. A des degrés variables selon les individus, même au sein d'une même race, parce que aucun chien n'est rigoureusement identique à un autre. A des degrés variables selon les facteurs environnementaux, puisque selon son habitat, le mode de vie de sa famille, les horaires des promenades qui se font en laisse ou en longe ou en liberté, et j'en passe par dizaines, de ces variables, un chien n'acquérera pas la même expérience qu'un autre, n'aura pas la même motivation, et j'en passe aussi.
Les chiens sont tous issus de la même espèce, des prédateurs dont l'environnement a conditionné l'évolution depuis des millénaires, favorisant l'expression de certains gènes ayant déterminé avant tout des caractéristiques physiques. Il est illusoire, et même prétentieux, de la part des humains, de croire qu'ils peuvent produire des chiens exactement identiques. Si l'insémination articficelle et même le clônage n'y arrivent pas, des accouplements décidés sur base de quelques critères, dont certains non génétiquement transmissibles, qui plus est, y arrivent encore moins.
Un chien, ce n'est pas une race. C'est un individu.
(édité)