Il y a des chiens, comme Molène, ou comme mon Léon, qui peuvent se passionner de différentes activités, qui sont très sensibles à l'enthousiasme du maître : avec eux, le lien sera en effet davantage renforcé par des interactions ludiques que par de la bouffe !
Ce que décrit Lorna, je le fais pas mal avec Léon. Bon, on s'adapte à notre biotope, lui je lui apprends à sauter sur des tables de ping pong et des bancs, à slalomer entre les poteau ^^' Effectivement, ça le motive 10 fois plus que la nourriture.
Il y a d'autres chiens, qui ne sont motivés par pas grand chose autre que leur ventre. C'est comme ça. C'est pas moins bien ou mieux. A nous de faire en sorte que cette motivation soit pourvoyeuse de lien, de transférer l'intérêt pour la nourriture en intérêt pour le maître qui devient pourvoyeur de nourriture, et ne pas devenir de simples distributeurs de nourriture sans âme.
Il est fort probable que, comme pour Léon ou Molène, la nourriture ne soit pas non plus le nec plus ultra pour ta chienne. C'était un des sens de mon autre message, sur ton post sur la fermeté, à propos de "la récompense ultime" : je soupçonne que tu n'aies pas encore réussi à trouver ce qui faisait totalement vibrer ta chienne, ou en tout cas réussi à t'en servir à des fins éducatives.
Personnellement, j'ai fait d'énormes progrès avec Léon quant à son soucis de poursuite de joggeur depuis que je lui ai appris à poursuivre, sur demande, quelqu'un qui court, et à s'arrêter sur demande de le faire, bref, depuis que j'ai pris part intégrante à sa passion pour la poursuite, et que j'en suis devenue pourvoyeuse. Et je commence, petit à petit, à pouvoir, avec une efficacité déconcertante, lui dire, alors qu'il est en pleine course après quelque chose : "ne course pas ça, mais plutôt ça". L'objectif final étant d'arriver à "ne course rien du tout, ce n'est pas le moment, on jouera à courser plus tard, dans un autre lieu" - bref, de réussir à différer son besoin de poursuite, en en devenant la pourvoyeuse ultime.
L'important dans tout cela, c'est que si on veut que la récompense renforce le lien (quelque soit la récompense : de la nourriture, une balle, un jeu inventé de toute pièce, une caresse), il faut que ce soit le maître "qui donne accès à", et éviter toute robotisation, toute mécanisation de l'accès à la récompense.
Une caresse, si elle est donnée de façon mécanique, sans même s'être intéressée aux points de pression qui font réellement vibrer le chien (c'est fou le nombre de gens qui ne savent pas caresser leur chien !) ça ne renforce pas plus le lien qu'une poignée de croquettes jetée négligemment au sol.