Livre ''penser son éducation autrement''

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Bonsoir tout le monde, Je recherche ''désespérément'' le livre suivant :''penser son éducation autrement'' de André Escafre. Je ne le trouve ni en librairies ni en points de vente ni en occasion sur le bon coin. Je tente ma chance ici. Merci.

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Concernant le bouquin d'A.Escaffre, j'en ai lu une bonne partie et je trouve son propos fort pertinent, voire carrément essentiel dans le paysage actuel (sur le conditionnement "bête et méchant" et la bête dépendance sur laquelle trop de gens font reposer leur approche, il a 1000 fois raison !).

J'avoue même que c'est assez jubilatoire à lire par endroits, car tout ça vient valider mes propres observations du quotidien. J'essaie souvent de mettre en garde les maîtres accrocs du jouet ou de la friandise (tâche ardue voire impossible, tant que le maître n'est pas mis face à ses limites par l'expérience directe, cf. chien harceleur compulsif ou autre) sur l'addiction qu'ils créent ainsi chez leur chien, addiction qui finit parfois malheureusement par éclipser la relation (en fait, non seulement elle l'éclipse, mais elle en annule l'utilité même, puisque le maître se satisfait d'avoir un chien "sous contrôle" sans chercher aucune forme de communication véritable, aux fondations profondes et solides).

Je trouve déplorable et bien triste que l'on s'extasie encore devant des vidéos de chiens surexcités, les yeux hagards, totalement obsédés du boudin de mordant ou de l'objet aportable, comme si c'était là l'image même du chien équilibré et "bien éduqué".

La véritable relation homme-chien doit bien évidemment s'enraciner ailleurs que dans les leurres et les subterfuges, et j'avoue que ça me déprime quand je songe que certains ne l'ont pas encore découvert par eux mêmes... (comment est-ce possible en passant ? Je l'ignore, mais ça existe bel et bien)

Finalement, je retrouve dans les écrits d'Escarffe cette distinction dont je parle souvent entre jeu véritable et obéissance/travail. J'ai toujours dit qu'obéir n'était pas jouer, contrôler par une addiction n'est pas jouer.

J'ignore pourquoi cette confusion est si ancrée dans l'univers du chien... Lorsqu'on fait effectuer un parcours à son cheval, on ne dit pourtant pas que son cheval "joue" et on a raison, c'est du bon sens.

Un chien qui joue, c'est un chien qui est dans la détente, dans la simulation. Ça se voit a son attitude, les mouvements sont souples, l'expression est détendue, souvent la gueule est ouverte. Rien n'est figé dans le jeu, le chien passe rapidement d'une attitude a une autre, d'un rôle a un autre dans le groupe, etc.

Les actions de jeu auront peu ou pas de conséquences, alors que les mêmes actions pourraient avoir de lourdes conséquences dans un contexte hors jeu. Comment peut-on encore croire qu'un berger prêt à cartonner quiconque s'approche de sa balle est en train de jouer ? C'est sidérant.

Nous mêmes sommes des mammifères qui apprenons par le jeu, on devrait facilement ressentir cette différence... le jeu c'est assouplir les contours, ne pas se prendre au sérieux. C'est totalement distinct de l'obéissance et du travail.

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Il est évident que si nos enfants effectuaient en réalité les actions qu'ils simulent dans le jeu, ils se retrouveraient rapidement en hôpital psychiatrique ou tout simplement blessés ou morts ^^

Je trouve assez fou qu'on puisse aussi mal distinguer ce que signifie le jeu pour l'animal qu'on est précisément censés si bien connaître, le chien.

Pour moi, c'est sensiblement là-dessus que l'auteur nous met en garde, en utilisant simplement une terminologie différente - la terminologie "populaire" si on veut, puisque les gens sont pour la plupart persuadés de jouer avec leur chien en exigeant simplement qu'il exécute une série d'ordres en échange d'une balle ou d'une friandise. (le gamin qui récite ses tables de multiplication contre un bon point, pas sûr qu'il ait l'impression de jouer ^^)

Escaffre prend donc le parti de sensibiliser son public aux dérives du "jeu", mais au sens "activité de leurre addictif", cette nuance est importante à saisir.

Du coup, je ne perçoit pas cette "interdiction de jouer avec son chien" forcément dans le sens où tu la présentais Kainate. Finalement le message de fond, c'est de se focaliser un peu moins sur le résultat rapide et superficiel que malheureusement trop de gens recherchent à travers les leurres et subterfuges, pour s'intéresser un peu plus à l'équilibre basique de la communication et de la relation.

Et ça, c'est très important. Pas mal de gens ont déjà un chien accroc à la balle ou à la croquette avant même de le connaître ! Combien seront capable d'évoluer au-delà de ça, de s'aventurer un peu ailleurs ? D'aller vraiment à la rencontre de leur chien et de son potentiel ?

Je trouve malheureux que la préoccupation première soit de "contrôler" avant même de connaître, même face à une machine on se montrerait parfois plus curieux que face à son chien.

C'est comme jouer le même accord indéfiniment, aveuglément, sur tous les instruments qui passeraient entre tes mains, sans jamais chercher à découvrir toutes les gammes possibles.

Heureusement que certains chiens sont suffisamment complexes pour briser un peu ces automatismes et obliger les humains à s'interroger.

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Kainate
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Oui, des cas de vétérinaires. C'est pour ça que j'ai demandé si un l'avis d'un spécialiste du comportement - et non pas d'un vétérinaire qui bosse dans son cabinet - avait été pris. Et apparemment c'est le cas. Je me suis posée les mêmes questions que toi ceci dit, mais j'avoue qu'à ce stade, d'après ce que j'ai lu, je pense que ce chien va être très difficile à amener dans un état à peu près gérable au quotidien.

Mais, Lorna, des vétos comportementalistes qui prescrivent une médication a un chien juste observé en consultation, il y en a.

Là à la lecture des messages je n'arrive pas à savoir si quelqu'un s'est déplacé pour observer le chien dans son environnement, notamment en balade ?

On parle quand même à un moment d'un pro qui conseille l'euthanasie sur la base d'un entretien téléphonique. Ca me semble quand même assez hallucinant non ?

Même en considérant que les propriétaires du chien ont expliqué la situation aussi bien qu'ils le pouvaient, avec bonne foi, en tant qu'educateur normalement tu as conscience que les proprio de chiens peuvent parfois mal interpréter certains comportements, certaines situations, ou rentrer dans des dynamiques délétères, donc tu ne te satisfaits pas que d'un témoignage mais tu vas voir le chien par toi même. Surtout avant de conseiller l'EUTHANASIE ! Je sais pas mais moi ça me choque beaucoup.

J'ai relu le témoignage de l'auteur du post, alors peut être, encore une fois, que c'est incomplet, et que la situation est bcp plus grave que ce qu'il n'y parait.

Mais juste sur la base de ce témoignage, je suis bcp, bcp moins pessimiste que toi Lorna. Ce chien me semble cumuler plusieurs problématiques, à des niveaux assez élevée (ce qui explique totalement les difficultés rencontrer par les proprio que je ne minime pas) mais rien non de totalement atypique et insurmontable.

Qu'est ce qui te fait penser, Lorna, que ce chien va être difficile à faire progresser ?

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Kainate
Kainate

Par rapport au livre de A.Escafre, je suis en train de le lire, donc je te donnerais mon avis plus tard.

De façon générale, comme je l'écrivais plus haut, la philosophie globale de l'approche Escafre me semble assez sensée dans une certaine mesure.

C'est l'application rigide de la méthode qui en découle qui me pose soucis.

Ce que je dénonçais plus haut est en rapport avec la façon dont les adeptes de cette méthode la mettent en pratique (actuellement, donc avec de possibles évolutions depuis le décès de A.Escafre), pas en rapport avec le livre, que je n'ai encore jamais lu, faute d'avoir réussi à me le procurer.

Par rapport à ton message, je dirais quand même un truc : attention quand même à faire la différence entre éducation / re-education (prise en charge d'un problème comportemental précis).

Faudra que je revienne en détail un jour sur la façon dont j'ai appris à Léon à se canaliser face aux joggeurs/cyclistes/etc. Mais je peux d'ores et déjà dire un truc : j'ai pas mal miser sur la balle, l'addiction à la baballe. On parle de traiter une addiction (à courir compulsivement après tout ce qui bouge), en en utilisant une autre (la baballe). Ce n'est peut être pas "propre" sur le papier, mais ça a le mérite de marcher, là où 2 ans de longe ont échoué (et où, potentiellement, d'autres semblent proposer l'euthanasie, mais je vais laisser l'auteur du post préciser le cas de son chien avant de partir dans mes élucubrations ^^).

Dans l'ensemble, à te lire, je crois que je suis bcp moins frileuse vis à vis de l'utilisation des friandises et du jeu que toi. Même si j'ai conscience en même temps des dérives actuelles qu'il peut y avoir autour de cela.

" puisque les gens sont pour la plupart persuadés de jouer avec leur chien en exigeant simplement qu'il exécute une série d'ordres en échange d'une balle ou d'une friandise. "

Ah bah alors je plaide coupable, je joue parfois à l'obé avec mes chiens, et j'ai bel et bien l'impression qu'ils jouent.

Ils ne sont pas sur-excités, pas totalement fixés sur la friandise. Ils ont cette même attitude détendue dont tu parles. C'est surtout visible chez Basile qui a toujours le smile, la gueule grande ouverte. Chez Léon c'est parfois plus douteux, il semble prendre les choses avec plus de sérieux, la frontière jeu/addiction/travail est très poreuse chez lui, que ce soit dans ces jeux avec moi ou avec les autres chiens, mais je crois que c'est plutôt le type de chien qui veut cela, ses caractéristiques neuro psychologiques, que le fait que nous jouons ou non.

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En effet, les réponses apportées par Hben me font penser qu'il s'agit d'un cas difficile et pas commun, c'est aussi un ressenti par rapport à l'investissement de cette famille. J'ai l'impression qu'ils ont quand même pas mal creusé.

Hben dit avoir consulté un véritable expert du comportement, en dehors de son vétérinaire.

Je ne pense pas qu'un expert du comportement sérieux irait suggérer une euthanasie s'il n'avait pas détecté de pathologie grave sur laquelle il y a peu de moyens d'action.

Ou alors ce n'est pas un comportementaliste... au choix (je ne suis pas devin).

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Kainate
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(le gamin qui récite ses tables de multiplication contre un bon point, pas sûr qu'il ait l'impression de jouer ^^)
Bin justement tu vois, je serais bcp moins radicale que toi sur ce point. C'est l'état d'esprit dans lequel on fait les choses et l'importance des enjeux qui font que cela peut tendre vers le jeu ou non (plus les enjeux sont importants plus on s'écarte du jeu j'ai l'impression). Un gamin peut très bien prendre ses tables de multiplication pour un jeu si tu lui présentes comme cela, que tu rajoutes un plateau de table et quelques pions colorés, et que tu crees quelques challenges autour de cela (chaque fois que tu réponds juste, ton pion avance d'une case).

Ce sont les notions d'obligation (impossibilité de se retirer du jeu) ou l'importance des enjeux (risque de redoublement et de décevoir les parents), qui vont empêcher l'enfant de considérer cela comme un jeu.

Essentiellement, je crois que Léon a tendance a voir de gros enjeux là où il n'y en a pas, prend la vie bcp trop au sérieux, et que c'est cela qui lui nuit.

Il s'est bcp amélioré par le jeu pour cette raison je pense.

J'aurais préféré qu'il apprenne à voir la réalité comme elle est plutôt que manipuler son esprit pour fausser ses représentations internes dans un sens qui me convient mieux, mais forcée de constater (après 2 ans à aller dans cette direction quand même) qu'il n'est pas capable d'assez de nuances pour y parvenir.

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Je n'ai aucun doute que tu saches observer tes chiens Kainate, mais ce n'est pas le cas de tous et Escaffre en était bien conscient.

Je pense que l'ambition de ce monsieur était juste d'encourager une prise de conscience chez un maximum de personnes : l'essentiel est ailleurs, on ne peut pas construire une relation à base de subterfuges, en lançant les balles et les friandises à qui mieux mieux comme des petits soldats, sans jamais être vraiment être en lien avec l'animal.

Il voulait encourager chacun à être curieux, ouvert, à apprendre par l'observation (l'observation tient une place énorme dans son propos).

Après, ça ne nous empêchera pas, toi et moi, de savoir qu'une petite séance de conditionnement tout bête ne va pas soudainement balayer la relation qu'on a avec nos chiens ;-)

L'essentiel, c'est que cette relation précède au reste, et soit suffisamment solide pour ne pas être éclipsée par les choses plus superficielles.

Je ne suis absolument pas "frileuse" par rapport au jeu, ni par rapport à la friandise... je suis surprise que tu me sortes ça parce qu'on en a déjà pas mal discuté sur d'autres sujets :-)

Je joue beaucoup avec ma chienne et j'adore ça. Quant à la friandise, c'est un outil de conditionnement, ça s'arrête là.

La partie importe étant "ça s'arrête là".

J'adore ce que l'auteur racontes sur l'initiative et la coopération, ça ce sont de véritables pilers pour moi.

Je suis convaincue que beaucoup trop de chiens sont totalement privés de toute initiative.

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Ton dernier point concernant Léon, j'allais y venir...

C'est un peu les limites que je perçoit chez Escaffre si on voulait vraiment en faire une "méthode".

Je pense qu'on peut poser de bonnes bases avec la plupart des chiens en respectant ses grandes lignes... mais c'est évident qu'on ne peut pas boucler le chantier sur ce mode là avec tous les chiens.

En effet, son principal levier est la capacité du chien à s'auto-réguler. Or, il y a tout simplement des chiens qui, de par leur sélection, ne sont pas fait pour s'auto-réguler de cette façon ^^

C'est aussi mon propos quand je dis qu'on ne peut pas juste "mettre un couvercle sur les instincts du chien et attendre que ça passe".

Non, certains chiens de travail SONT génétiquement programmés pour être obsessionnels, donc on ne va pas éteindre ça en se gardant de lancer une balle, c'est évident.

On est totalement raccord là-dessus.

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Kainate
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"Je ne suis absolument pas "frileuse" par rapport au jeu, ni par rapport à la friandise... je suis surprise que tu me sortes ça parce qu'on en a déjà pas mal discuté sur d'autres sujets :-)"

Bin justement, ton précédent message m'étonnait et ne me semblait pas totalement cohérent avec ce que tu as pu écrire par le passé, mais je comprends mieux ce que tu voulais dire.

Et je te rejoins totalement sur ce point "L'essentiel, c'est que cette relation précède au reste, et soit suffisamment solide pour ne pas être éclipsée par les choses plus superficielles."

J'ignore quelles étaient les intentions exactes de A.Escafre en écrivant ce bouquin, s'il s'agissait seulement d'ouvrir les yeux aux néophytes.

Mais le fait est qu'actuellement, ceux qui vont vers cette approche sont au contraire des gens dotés d'une grande sensibilité et d'un bon sens de l'observation. Je trouve donc ça dommage que ces personnes s'interdisent tout un tas de choses (jouer à un jeu excitant comme un lancer de balle, régler occasionnellement une situation en utilisant le leurre parce que c'est la façon la plus simple de s'en sortir) par peur que cela vienne "corrompre" leur relation, totalement déséquilibrer leur chien, alors que je pense que leur relation est depuis longtemps au dessus de cela.

Vraiment, ce n'est pas le propos en soit qui me pose problème, mais l'ampleur que cela a pris dans l'esprit de certains. On parle d'une condamnation presque totale de la friandise, des jeux divers et variés, etc. Pas juste de se dire "on ne va pas faire reposer notre relation juste sur cela, évidemment". Mais peut être que la mouvance actuelle dépasse totalement le propos tenu par A.Escafre à l'époque.

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J'aurai adoré savoir ce que Dédé aurait répondu mais malheureusement plus de ce monde... RIP.

Il devait être sacrément doué, c'est sûr.

Une approche peut aussi devenir un peu fantôme quand son "penseur" n'est plus.

Je suis convaincue que dans ce domaine là, chacun développe aussi son propre style, comme en musique ou en arts martiaux. On ne peut pas juste lire 3 pages et partir bosser, ça ne marche pas (sinon on deviendrai tous virtuose en trois coups de baguette magique).

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