Bonjour,
Pour plutôt bien connaître les écrits de Joël Dehasse et même pour l'avoir déjà rencontré une fois, le concept de hiérarchie qu'il décrit ne se limite pas à dire : le chien a besoin d'une structure hiérarchique claire.
Voici notamment ce qu'il précise dans son livre Tout sur la psychologie du chien (extrait du chapitre Le chien ne vit pas spontanément en hiérarchie).
"On a longtemps cru - et j'y ai longtemps cru et je l'ai écrit - que le chien vivait en hiérarchie, comme certains loups. On a décidé que puisque le loup gris nordique vivait en hiérarchie, le chien, son descendant, vivait lui aussi en hiérarchie. On a oublié que le chien n'est pas un loup.
Pourtant, sur cette fausse croyance, on a décrété que le modèle hiérarchique était le seul valable et on a analysé tous les comportements et problèmes psychologiques du chien à travers cette vision. Ce modèle étant un dogme tautologique, on trouvera toujours à le confirmer et jamais à l'infirmer. Dès lors, depuis des années, les chiens sont obligatoirement soumis à leur propriétaire qui doit jouer le dominant, le maître. Ce modèle a fait son temps ; il est temps d'en changer."
Quand on commence à aborder le sujet de la hiérarchie et à se servir de l'éthologie pour cela, il faut bien définir ce que sont les concepts de meute, de dominance et de hiérarchie de dominance.
J'ai déjà beaucoup écrit là dessus, sur ce forum et ailleurs ; je ne vais pas recommencer à tout développer. Les points importants à retenir sont :
- Le chien domestique ne vit pas ni en meute ni en hiérarchie de dominance
- Le chien domestique n'a pas de comportements spécifiques de meute (coopérer pour chasser et pour élever les petits).
- Le chien domestique peut faire preuve de dominance en tant que comportement de compétition pour l'accès ou la garde d'une ressource.
- Le chien domestique ne vit pas instinctivement* en hiérarchie de dominance en tant que structure sociale stable et durable régie par des relation dyadiques de dominance/subordination.
- Le modèle social de la famille peut très bien être transposé à une relation homme-chien. En ce sens que le chien, à l'instar d'un enfant, a pour référent et pour guide son être d'attachement.
*ce modèle peut lui être imposé par l'homme. Dans le cas contraire, le chien s'en passe très bien.