Alors oui, je comprends tout à fait qu'un terme "fourre-tout" puisse poser problème et qu'on cherche à s'en détacher, dans le sens où il insciterait les gens à rester en surface plutôt que d'aller rechercher l'origine du comportement observé. D'ailleurs ce que tu décris Be Cool m'agace également.
Mais en même temps, il y aura toujours des gens pour faire des raccourcis qui les arrangent et se chercher des excuses pour ne pas agir.
Et qu'on utilise ou un mot ou non, ça ne change pas grand chose à ça. Utilisez-en un autre et il finira forcément par être mal interprété/déformé/élargi au fil du temps, c'est la vie.
Après, quand je dis à monsieur tout le monde que tel chien se montre dominant, il voit rapidement le tableau comportemental dont je parle, je pourrais aussi bien décrire minutieusement la posture haute de ce beauceron, le positionnement de ses membres, ce subtil fléchissement dans ses mouvements, etc. ça prendra juste plus de temps.
De la même manière, c'est plus simple de dire "tiens j'ai croisé machin, il avait l'air content", plutôt que de raconter comment les commissures de ses lèvres étaient subtilement relevées et étirées, comment sa démarche était fluide et détendue, son regard éveillé, sa main tendue vers l'ami qui s'approchait (bref, un roman).
D'où l'intérêt d'une terminologie Humeur-de-chien. Quand vous dites "Plutôt que de proposer une autre terminologie, il est encore plus simple de purement et simplement oublier ces mots (...) c'est aussi bête que ça", ben non, c'est pas tout simple tout bête, au contraire.
Je ne pense pas être la seule à faire la différence entre l'image simple d'un comportement de dominance, et une analyse poussée de ce que le chien exprime, de ses perceptions, des causes profondes de ses réactions, etc. On est quand même pas des bœufs ^^
De la même manière, quand on dit qu'un enfant fait des caprices ou qu'il ne tient pas en place, on décrit ce que l'on voit et ça parle à tout le monde. Après, chez le psy ou dans le cadre d'un thérapie familiale on utilisera des mots différents et on tentera une analyse. Il y a des niveaux de langage quoi.
Jusqu'à présent, il m'arrive de parler trivialement de dominance et je m'entends très bien avec mes interlocuteurs sur l'attitude que ça désigne. Est-ce que pour autant ça me rend aveugle à tout le reste ? Bien sûr que non. Je vois beaucoup de chiens qui sont sur la défensive par manque d'interaction avec leurs congénères, par crainte d'y perdre un accès prioritaire à sur telle ou telle chose, etc. Si c'était mon métier de venir en aide à des maîtres, ça me viendrait pas à l'idée de dire "ah ben votre chien est dominant, toutes mes condoléances." Évidemment que j'irai au-delà dans la compréhension de mes clients/patients.