Incarner ce qu'on veut enseigner à l'animal

Utilisateur anonyme
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Notion simple mais pas toujours facile à mettre en pratique. J'essaie de l'appliquer un maximum au quotidien. Je pense que bien souvent on se focalise sur les moyens, les techniques, les méthodes d'éducation, et on en oublie la communication la plus directe et la plus puissante : les émotions.

En effet ce matin j'ai encore croisé un chien agressif par peur. Dès qu'il a commencé à aboyer, sa maîtresse l'a traîné derrière elle en poussant des petits cris suraigus (Non non non ! N'aie pas peur ! Non non !). Il y a plein d'exemples dans tous les registres : le maître qui a toujours craint les inconnus et dont le Berger allemand devient un vrai danger public. Le chiot adopté pendant les vacances qu'on a papouillé et pourri gâté non stop, et voilà qu'il supporte mal la rentrée et se met à tout détruire, etc.

Au final, le plus productif avant même de s'armer de méthodes en tous genres reste sûrement un travail sur soi, pour révéler comment notre comportement et nos émotions affectent l'animal. Le plus frappant, c'est que la cause du problème saute souvent aux yeux de l'observateur extérieur, mais le maître y reste hermétique. Les sentiments humains aveuglent.

Ça peut sembler tiré par les cheveux, mais je suis persuadée que ma chienne perçoit la différence d'intonation lorsque je la rappelle "pour pas grand chose" (en mode détente ya pas le feu) et lorsque je la rappelle avec une appréhension. Dans le premier cas elle revient direct, et dans le second elle prend le temps de regarder autour, elle cherche la source de cette appréhension en fait. Le rappel m'a demandé de gros efforts. Je me suis aperçue qu'il fallait que je prenne l'air de rien pour que ça fonctionne ! Parceque moins on est pressé, plus elle revient vite :-) et vice-versa.

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36 réponses
Energiesolaire
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Labrador, mais bon, chui biaisé chui canadien.

C'est géant ce progrès que tu as réalisé sur 6 mois, faisant bien ressortir que ces intentions de communications plus complèxes, qui sont moins naturelles pour l'animal compte tenu sa personalité, prennent un temps à être intégrées.

Rien de pire que faire la queue de veau: "J'ai essayé pendant 5 jours!! Ça n'a pas fonctionné donc je change entièrement mon fusil d'épaule, et j'essaye le contraire pendant 5 autres jours!!"

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En fait j'ai songé a prendre un toutou en famille d'accueil pour cette raison, mais là ou ça se corse : il faudrait que ce dernier soit OK chiens et chats et plutôt calme, mais sans être trop vieux ou effacé au point de se faire "écraser" ma la mienne. Profil assez rare en refuge, mais bon sait-on jamais :-)

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Oui son côté brute je le relativise, je me dis toujours "il vaut mieux un chien qui aime trop les autres que pas assez". Je sais que peu à peu elle apprend à se modérer, il y a déjà une énorme différence entre aujourd'hui et il y a 6 mois. Mais je suis aussi convaincue que pour une chienne hypersociable comme elle, l'apprentissage du calme passe par des échanges les plus fréquents et les plus longs possibles avec ses congénères. Et en ce moment d'ailleurs je suis un peu frustrée parce qu'il fait un temps terrible et beaucoup de chiens ne sortent plus... Il arrive qu'on en croise seulement un ou deux en une heure. Donc heureusement que j'ai mon petit vagabond local :-) Je n'ai plus aucun doute sur le fait que pour Molènne, ce serait idéal de vivre avec au moins un autre chien.

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Energiesolaire
Energiesolaire

Je m'intéresse beaucoup à l'imperfection sociale chez le chien, à la façon dont elle se distingue du point de vue du chien, versus du point de vue de l'humain.

Vos chiens ont ceci en commun (du moins il semblerait) qu'ils sont socialement imparfaits. Parfois un peu bourrins. Mais en même temps, ce qui frappe c'est combien le chien lui même, c-a-d les autres, semblent pardonner, donc intégrer ces petits défauts sans aucun problème.

Le cas le plus frappant est certainement cette Malamute trop rude avec Sana. La mienne ne semble jamais lui en tenir rigueur. Par contre un grognement de la part d'un autre du même groupe, grognement qui véhicule une énergie malsaine, malveillante, et c'est la commotion.

Je le dis souvent, nous sommes des disciples. Et j'adore répéter aux gens que leur chien, malgré les petites imperfections sociales, est très bien comme il est. Pas moi qui décide, ce sont les autres chiens.

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Il est évident que la confiance engendre la confiance, et la méfiance engendre la méfiance (cercle vertueux/cercle vicieux). La méfiance est ennemie de la cohésion (entre chiens comme entre humains), et donc ironiquement ennemie de la sécurité ! Quel est le quartier le plus "sûr" ? Celui dont les habitants se font confiance et se serrent les coudes, ou celui où chacun imagine l'autre comme un potentiel criminel ?

Et en effet ni le dogo ni Marley ne sont "dressés", il ne faut pas espérer qu'ils obéissent à des ordres :-) mais au final, à quoi bon obéir quand on a un comportement fondamentalement bon ?

En comparaison ma chienne est une petite délinquante (on parle juste de sauts occasionnels et de jeu un peu bourrin). Si je ne craignait pas la route je la confierait à Marley sans hésitation. Mais c'est d'ailleurs aussi pour bénéficier de cette influence que je fait en sorte qu'ils se promènent ensemble autant que possible. Marley est un peu le "parrain" qu'on a pas à la maison.

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Tadaaa, me v'là!

100% d'accord avec toi Lorna, combien de bagarres de chiens en laisse sont déclenchées par la main qui se tend à l'autre bout de la corde?

J'en suis moi-même un exemple avec Papy, qui comme tout le monde le sait est un vieux c0n à ses heures perdues. Quand je stresse parce qu'on se fait foncer dessus par un profil qui risque de ne pas lui plaire, son seuil d'impulsion qui est déjà très bas va arriver à zéro. Donc avec le temps j'ai appris à respirer, et ça se passe mieux.

Bon ça reste un vieux ronchon, ça ne sera jamais un bisounours, mais il sera moins extrémiste dans sa réaction si je suis zen.

Par contre je pense que les méthodes d'éducation aident beaucoup les maîtres novices, comme tous les rituels qu'on met en place du style pas de canapé, le chien mange après nous et compagnie sont absurdes pour moi du point de vue du chien si on y regarde de plus près, mais ça aide à rassurer et à discipliner le maître.

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Energiesolaire
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Voilà. Je suis à cette adresse. On s'entend trop.

Allez les autres, venez foutre le bordel un peu.

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Oui c'est sûr qu'un jour par malheur, il n'est pas exclu de tomber sur un chien vraiment sociopathe qui attaque de nulle part sans prévenir. Mais voilà de toute façon ça, on y peut rien. C'est vrai aussi pour les humains d'ailleurs, demain un fou peut débarquer et me poignarder dans le dos devant la boulangerie du village mais bon, je choisis de quand même aller me promener et de faire confiance à mes voisins :-)

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Energiesolaire
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Car n'est-ce pas celà un "vrai" chien au naturel finalement ? J'en suis de plus en plus convaincue.

Le drame Lorna, et c'est pour ça que je grogne tant sur les médias sociaux. Le drame, c'est qu'au niveau éducation canine, on ne prèche pas ça. On ne prône pas ça.

On ne sait ni d'ève, ni d'adam, ce que devrait être un vrai chien.

Mon article sur éducation vs dressage avance. J'ai telllemenent hâte de partager tout ça. Ce processus m'a permis de mieux comprendre, et surtout respecter la position de Michel Chanton.

Ce dogo, me semble bien éduqué. Est-il bien dressé, on s'en fiche. Lui s'en fiche, ta chienne s'en fiche, tu t'en fiche, je m'en fiche, et Chanton espère que son maître s'en fiche un peu.

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Energiesolaire
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Il ne peut en être autrement, sinon les meutes vivant ainsi s'entre-tueraient constamment.

C'est ce détachement que j'essaie d'incarner quand je me promène avec ma chienne. Et bon, peut-être que j'ai beaucoup de chance et que ma chienne est particulièrement facile, mais en tous cas quel que soit le chien en face, je suis persuadée qu'il n'arrivera rien de mauvais. Et cette simple conviction joue probablement un rôle. Il n'arrive effectivement jamais rien de mauvais.

Oui mais question.

Sommes-nous trop naifs? Peut-il arriver quelque chose? Forcément oui.

Cette question, je me la pose régulièrement. Je me force à rester un tant soit peu vigilent.

Même si honnêtement, le pire risque qu'encourent nos chiennes (surtout que ce sont des femelles), c'est l'attaque surprise venue de nul part. Quand je lis des histoires d'horreur, souvent c'est ce qui s'est produit.

Sur ce point, mon chef spirituel est Millan c'est sûr. Et lui, garde tout de même un fond de méfiance (normal compte tenu sa clientèle).

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