Pour protester contre la récente inscription de la tauromachie au patrimoine immatériel français, les associations de protection animale appellent à un grand rassemblement le 28 mai 2011 à Paris. Une manifestation soutenue par la Fondation 30 Millions d’Amis.
A l'initiative du collectif "Non à la honte française", plus de 150 organismes de défense des animaux, parmi lesquels la Fondation 30 Millions d’Amis, se rassemblent pour protester contre la tauromachie et sa récente inscription au patrimoine culturel français, décidée par le ministère de la Culture. Tous les opposants à la corrida ont ainsi rendez-vous dans la capitale le 28 mai 2011 à partir de 15 heures, place du Palais-Royal (Ier arr.)*, à quelques encablures du ministère de la Culture et du musée du Louvre, lieu emblématique de la culture artistique française, dont la magnificence est bien loin de l’image barbare véhiculée par la corrida.
Culturel la torture ?
En catimini et sur décision d’une commission composée de personnes favorables à la tauromachie, le choix du ministère a provoqué un véritable tollé. Il fait également de la France le premier pays au monde à inscrire la tauromachie à l’inventaire de son patrimoine immatériel, aux côtés de spécialités culinaires et d’objets artisanaux ! Pourtant, comme le rappelle Reha Hutin, Présidente de la Fondation 30 Millions d’Amis, la corrida n’est rien de moins qu’un « spectacle sanglant véhiculant la culture de la mort et le goût pervers de la souffrance ».
Cette décision a également suscité l’ire de nombreux parlementaires de toutes sensibilités. 50 députés ont récemment réclamé « le retrait immédiat de cette inscription inique ». Quant à la députée Muriel Marland-Militello (UMP) - auteur d’une proposition de loi visant à interdire la corrida sur le sol français - elle a demandé, au moyen d'une question écrite publiée au Journal Officiel, à Frédéric Mitterrand de rendre officiel le caractère nul et non avenu de cette inscription. L’élue des Alpes-Maritimes pointe en effet sa « totale contradiction avec la convention du 27 octobre 2003 pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel […] » qui souligne « le rôle inestimable du patrimoine culturel immatériel comme facteur de rapprochement, d'échange et de compréhension entre les êtres humains ».