Les ordres de position (assis, coucher)... ne font pas partis de mes indispensables. Je connais d'ailleurs un éducateur, assez hostile à tout ce qui touche à la robotisation du chien, qui refusait totalement d'apprendre cela à ses élèves. Alors, bien sûr, c'est extrême : aucun chien n'a jamais développé de trouble psy parce qu'on lui demande de s'asseoir ou se coucher, et ça peut quand même être utile à l'occasion, ce serait bête de s'en passer. Mais l'idée sous jacente de cet éducateur n'était pas débile : il considérait ces ordres de position comme une sorte de tromperie/manipulation du chien, de nature à nuire à la sincérité de la relation.
Il est vrai que 90% du temps quand on demande à un chien de s'asseoir, ce n'est pas vraiment le fait qu'il pose ses fesses au sol qui est réellement attendu : ça peut être qu'il se stoppe avant un passage piéton, qu'il reste calme au restaurant, qu'il ne saute pas sur un invité, etc... Demander "assis" plutôt que "stop" "calme" etc, revient du coup à une forme de détournement.
Surtout, d'un point de vue pratique, c'est régulièrement un mauvais choix pour faire comprendre réellement au chien ce qui est attendu. Faire s'asseoir Léon quand il est totalement focus sur quelque chose, n'a jamais permis de le sortir de son obnubilation, de le faire changer d'état d'esprit. Vous pouvez faire s'asseoir mes chiens 10min devant un chat, quand vous les libérerez, ils courront quand même après. Autant leur apprendre directement ce que signifie que laisser un chat, y renoncer. Et là le "non" à toute sa place.
Dans le même genre d'idée, mais encore plus problématique en terme de tromperie, je vois souvent des maîtres dire "tiens ! tiens !" à leur chien, en faisant mine d'avoir une friandise dans la main, pour le rappeler (et souvent le rattacher) sans avoir à passer par un rappel qui risquerait de ne pas être obéi sciemment par le chien. Faire ça, clairement, c'est détruire toute crédibilité aux yeux du chien.
D'ailleurs, c'est quelque chose que j'ai oublié dans mes indispensables, mais qui est effectivement majeur : la sincérité, l'honnêteté. J'essaie au maximum, dans ma communication, d'être sincère avec mes chiens. De ne jamais les tromper en leur faisant croire que je leur demande quelque chose, alors qu'en réalité je leur demande autre chose. D'éviter de les détourner, sur des friandises par exemple, pour qu'ils ne s'intéressent pas à quelque chose qui pourrait poser problème. Ou encore de leur faire croire qu'un ordre n'en est pas un, que la réponse à ma demande dépend de leur bon vouloir (à grand renfort de friandises, jouets, etc), si je sais pertinemment que cet ordre est non négociable et devra d'une façon ou d'une autre obéi. Quand c'est non négociable, je cherche toujours à le faire comprendre d'emblée au chien (et donc à lui faire accepter le renoncement, la frustration), même si ça ne m'empêche pas à côté de valider et encourager les bons comportements pour créer en parallèle de la motivation.