Collier (presque) électrique (ou pas)

En bref. Une expérience avec des rats, avec un Skinner box. On s'attendait à ce que le rat en R+ apprennen plus vite que le rat en R-. Donc 2 rats, la même tâche. Un est récompensé pour le progrès, l'autre est puni pour l'absence de progrès.

Le rat en R- a appris plus vite. Beaucoup plus vite. Ça a surpris un peu les chercheurs. Par contre, pendant la pause, alors que les techniciens s'amusaient un peu avec les rats, celui du rat R- s'est fait mordre vicieusement, ce qui l'amène à conclure:

"Tu peux faire faire ce que tu veux via le renforcement négatif, pas de soucis. Par contre, tu veux juste pas laisser trainer tes doigts autour de cet animal trop longtemps lol".

Une baffe, c'est une claque, une gifle, un soufflet, une tarte à 5 doigts ^^

Peu importe l'intensité, là je ne parle pas de punition, où il y a matière à imagination (ça peut aller de la marche forcée que tu fais faire à Sana (copie 100 fois « je dois revenir quand mon maître m’appelle ») à l'isolement dans une pièce vide (va au coin ! ^^) en passant par l'ignorance).

Pour moi le "non" n'est pas une punition mais une communication.

C'est bien là où je veux en venir: on ne cherche même plus à comprendre son chien, on veut tout tout de suite, sans effort, sans s'embêter, et c'est + facile de mettre un collier vibrant à son chien que de lever son Q du canapé pour voir pourquoi il aboie.

Quelque chose qui peut être douloureux ou créer un stress qui ne sera pas temporaire mais permanent et/ou pouvant entraîner des troubles du comportement ou des problèmes de santé, ce n'est pas une punition, c'est une gifle, et elle laisse une trace sur la joue et dans la mémoire.

Comment dire…

Le père qui met une gifle à son enfant pour qu'il enlève ses coudes de la table, il n'éduque pas son enfant, il ne lui apprend pas que ça ne se fait pas de mettre les coudes sur la table ni pourquoi, il lui apprend qu'il n'aime pas ça et que mettre ses coudes sur la table amène un contact non amical entre sa joue et la paluche de son paternel.

Le père qui met une gifle à son enfant après l'avoir rattrapé par le bras avant qu'il ne se fasse écraser par un bus, il lui sauve la vie et lui apprend qu'il faut respecter la signalisation, et qu'il tient suffisamment à lui pour avoir eu la peur de sa vie et exprimer son inquiétude par un geste maladroit, involontaire et regretté mais assez significatif pour qu'il s'en souvienne et ne risque plus sa vie ainsi.

C'est cette différence qui est importante je pense, et qui est bien dite dans ta citation: il s'agit d'une question de vie ou de mort, d'un danger qu'on veut éviter, et on n'a pas d'autre solution non aversive sous la main (ce qui peut signifier : on n’a pas le temps, pas les moyens, on ne veut pas se remettre en question ou faire soi-même un effort ; certaines excuses étant + défendables que d’autres).

Mais, et c'est ce qui me dérange, causer du tort à son chien ne devrait jamais être volontaire ni une solution de facilité, encore moins une façon de défouler son agacement, que ce soit en lui faisant du mal ou en lui imposant une gêne permanente, ou même temporaire mais pouvant créer un "dommage collatéral" +/- permanent.

Et franchement, fais l'exercice du collègue qui bipe, tu comprendras mieux où je veux en venir.

Pour te dire, c’est pas pour rien que je pense à ça, c’est d’expérience : je ne vais pas parler de la période où mes parents voulaient que j’arrête de sucer mon pouce (XD), même si colle avec le sujet, mais je me rappelle d'un copain qui voulait que je l'aide à arrêter de se bouffer les ongles, donc ma mission c'était de lui faire remarquer à chaque fois que je le prenais sur le fait. Pourtant, il savait de quel geste il s'agissait et c'était à sa demande, et je ne le voyais pas tous les jours, mais il n'a pas fallu longtemps pour ça commence à le gonfler et qu'il m'envoie bouler. Résultat, après avoir exprimé de façon fleurie sa mauvaise humeur à mon égard pour avoir fait ce qu’il m’avait demandé (-_-), il a continué à se ronger les ongles.

Autant dire que ça ne m'a pas plu non plus, surtout que ça me saoulait un peu d'avoir chopé ce réflexe de lui faire la remarque, soit oralement soit en lui attrapant la main concernée. -_-

L'exercice que je propose, c'est la même chose, sauf qu'on ne sait pas ce qu'on doit arrêter et qu’on doit trouver tout seul : c’est ce qu’on demande au chien.

Un collier de ce type, qu'il bipe, vibre, ou délivre un choc, qu'il fasse mal ou non, c'est pareil, le risque de la douleur et des troubles du comportement ne sont qu’un +.

Ou même, qui n’a jamais eu cet "ami" qui nous empêche de parler, soi-disant "pour rigoler", et dès qu’on ouvre la bouche, il nous coupe ou nous dit de nous taire (même des fois quand on ne dit rien, c’est encore + énervant -_-); bien sûr, il ne veut pas s'arrêter, même quand on se tait et attend que ça lui passe pour reprendre ce qu'on voulait dire, alors on finit par s'énerver, crier pour se faire entendre, pourquoi pas en venir aux mains, mettre fin à cette "amitié" qui n'est (ou pas) qu'une farce dont on est le dindon...

Le chien qu'on empêche d'aboyer avec un collier comme ça, c'est pareil: il veut nous dire quelque chose, mais on l'en empêche et le coupe avec un bip ou un autre stimulus. Pourquoi ne ressentirait-il pas la même frustration, le même énervement, la même tension à se demander s'il va se passer quelque chose de "pas cool" à chaque fois qu'il veut s'exprimer?

Et surtout, il ne faut pas l'oublier: ce genre d'outils ne traite pas le problème, il gomme simplement un symptôme; rien que pour ça, il ne faut pas le prendre pour une solution miracle.

Mince, le temps d'écrire, j'avais pas vu ta dernière réponse, il faut que je la lise ^^

Eh ben, cet extrait et cette expérience sont exactement là où je voulais en venir, mais en + concentré et mieux dit. 😁

Et ce qui est marrant, c'est que même s'ils sont tombés sur l'exception qui confirme la règle (le rat qui tombe par hasard sur le bouton), ils en arrivent quand même à une conclusion pertinente et qui finalement complète celle qui devait être montrée au départ. ^^

Ton plus gros problème je crois, ce sont les aboiements. Et il nous fera plaisir de poursuivre cette discussion dans cette voie (faut pas l'oublier).

Mais j'aimerais partager avec toi, "mon" plus gros problème (sans vouloir tout ramener sur moi, c'est juste pour philosopher un peu, sur un thème légèrement différent).

Mon plus gros problème, c'est les sauts sur les gens, particulièrement les plus vulnérables, soit les enfants et les personnes âgés. À date, ses 2 pires faits d'arme, juste pour bien asseoir le contexte:

Faire trébucher une dame approchant la soixantaine, et une fois au sol, se mettre à jouer à tug avec ses cheveux. C'était en hiver.

Et pire.

Sauter sur un enfant de 7-8ans alors qu'il était sur une falaise. Sa mère l'a attrapé au dernier instant, sinon c'était la chute. Bon, on parle pas d'une grosse falaise, aucun danger de mort, mais j'avais tout de même une commotion cérébrale qui me pendant au bout du nez.

Ok. Ça, c'est mon plus gros problème. Solution proposée par ma coach, lui interdir systématiquement de sauter sur quiconque. É-vi-dem-ment. C'est la 1ere solution de dressage (car là, on est dans du 100% dressage) qui vient à la tête de quiconque. Conditionne-là à ne plus sauter sur les gens, et le tour est joué. Puis-je faire ça? É-vi-dem-ment! Un jeu d'enfants.

Est-ce que je veux priver ma chienne, pour les quelques 10 années qui lui reste à vivre (selon son espérance de vie), du bonheur de faire un hug à l'espèce qui ne l'a jamais déçue, et dont elle rafolle?

Est-ce qu'au moins 75% des gens à qui le comportement ne dérange pas du tout, au contraire, qui adore se faire envahir d'amour par Sana, devrait s'en priver?

Je préfère pas!

Donc, j'ai codifié une commande, qui veut dire descend, ou encore ne saute pas. Text book. Je lui demande de sauter (sur demande) et de descendre sur demande. Le plan sur papier, est parfait. Mais ça ne fonctionne pas.

Que dois-je faire? Risquer la sécurité de gens plus vulnérables? Interdir à ma chienne d'aimer activement l'humain?

Y a un autre aspect également qui je le crois, justifie ta sortie Sky.

Et c'est Turid Rugaas en ce moment la disciple pour faire connaître cet aspect.

Ça, c'est pas confirmé par la science, mais.....

Le stress tue (à petit feu). Essentiellement, c'est son message.

Oui, j'ai pris l'exemple des aboiements pour me concentrer sur un seul aspect, et c'est celui que je "connais" le mieux. 🥷

C'était surtout parce que ça me permettait d'utiliser quelque chose que justement je connais assez pour pouvoir en discuter et présenter des exemples qui illustrent mes questions, mais bien sûr, ne parlons pas que de ça, le sujet est vaste! 🙂

(Même si je poursuivrai + demain, car l'heure du dodo approche ^^)

Et pour le stress qui tue à petit feu: ça le fait pour nous, pourquoi ça ne le ferait pas pour eux?

Je veux dire, on reconnait de + en + de causes de stress, notamment au travail où c'est codifié.

Par exemple, le bruit justement, n'est pas mesuré qu'en terme de Db, mais aussi de fréquence, de nature et de contexte.

Ce n'est pas pour rien que les mots "suicide" et "burn out" reviennent à l'envi et associés à "stress", "pression"...

Et la sensibilité de chacun est différente: la majorité de mes collègues remarquent à peine quand il y a sifflotements, ou s'en moquent éperdument, voire y participent, alors que moi ça m'horripile. D'un autre côté, quand j'ai ma "patte folle" que j'agite frénétiquement, parfois ça fait du bruit, un bruit très léger mais répétitif, et ça énerve un de ces mêmes collègues.

Le robinet qui goutte peut en rendre fou + d'un.

Certains sont sensibles aux bruit aigus, d'autres aux bruits "humides"...

Tous ces bruits parasites n'agissent pas au même degré sur tout le monde.

Et c'est pareil pour les chiens: ils n'ont pas tous la même sensibilité. Le mien est de nature sensible et il lui reste un fond d'anxiété; comment réagirait-il si je lui mettais un collier vibrant pour qu'il arrête d'aboyer et de tirer en laisse et de mettre son nez dans les fesses des femelles et de... Oui, il serait sûrement + facile à vivre pour moi, il ne me gâcherait plus les moments critiques des films, il ne ferait plus tomber les enfants en leur disant bonjour avec son tortillage intensif d'arrière-train, il ne m'arracherait plus le bras en balade en voyant des copains; mais si c'est pour qu'il me craigne ou n'ose plus bouger de peur de déclencher le collier, ou pour qu'il recommence à se lécher la patte jusqu'à la plaie de léchage, est-ce que je m'en porterait vraiment mieux? Est-ce que ça vaut vraiment le coup?

Du coup, je comprends ton souci pour les sauts de Sana, mais si tu l'empêches de cette façon de sauter sur les enfants, ne crains-tu pas de créer une appréhension aussi avec les autres personnes, au moins le temps qu'elle puisse faire la différence, ou tout le temps si elle n'arrive pas à la faire? Dans ce cas, ça aurait le même effet que lui apprendre à ne sauter sur personne, ça retirerait tout autant ses marques d'amour aux gens qui l'apprécient, ou alors elle n'en profiterait plus autant car guettant le bip ou la vibration qui lui dit qu'en fait là elle peut pas? Donc, en fait, avoir le même effet que lui apprendre à ne sauter sur personne, mais le "stress" du collier en +?

Ou alors, comment vois-tu ça, comment penses-tu procéder?

Enfin, je verrai peut-être la suite demain, là, dodo pour moi! ^^