Bonjour @Skyfyx,
Ce qui me semble important à comprendre pour n'importe quel maître, et à fortiori quand on parle de jeunes chiens, ce sont les mécanismes de tension/relâche qui influent en permanence sur les comportements et l'état d'esprit de votre chien.
Même si l'image est simpliste, vous pouvez imaginer votre chien un peu comme un accumulateur d'énergie (je parle aussi souvent d'effet "cocotte minute" pour les jeunes ^^), c'est-à-dire que toute la tension que votre chienne accumule au fil de la journée, selon les contraintes que vous lui imposez, les pulsions auxquelles elle doit résister et les milliers de stimulis qui lui parviennent dans l'environnement (attendre l'autorisation pour agir, ne pas pouvoir aller saluer un congénère ou explorer un endroit qui l'attire, interpréter 10 000 sons, odeurs, mouvements...), etc. va devoir à un moment ou un autre se "décharger".
On peut canaliser en partie les instincts du chien en proposant des activités adaptées, mais il y a également des moments ou il va avoir besoin d'exploser, de faire son quart d'heure de folie, de péter sa pile, bref de se lâcher un peu.
Or bien souvent avec un premier chien, on est presque trop bon élève si j'ose dire : on mise sur l'éducation, les ordres, le contrôle, et on oublie un peu de fournir au chien les fameuses soupapes de décompression dont il a besoin.
Une relation harmonieuse va donc reposer en grande partie sur la capacité de l'humain à comprendre et à surfer sur cette dynamique naturelle du chien. Toute la subtilité est là en fait (et ça vient avec le temps), il faut apprendre à détecter quand le chien est réceptif et quand il ne l'est plus, quand on peut se permettre de lui en demander un peu plus, de le pousser un peu dans l'effort (obéissance, contrôle, etc.) et quand il faut juste tout lâcher, etc.
De plus, la logique de cette dynamique n'est pas forcément évidente à première vue. Par exemple, les novices se demandent souvent pourquoi leur jeune chien fait une crise de folie après une longue ballade ou il a pourtant eu l'occasion de se dépenser, ou bien le soir au moment d'un retour au calme de la famille.
En fait, c'est assez similaire à ce qu'on observe chez les jeunes enfants... la densité d'informations, d'émotions et de frustration que leur système nerveux juvénile doit traiter au quotidien est juste énorme ! En cas de surcharge (un événement banal pour tout être en plein développement), des mécanismes de décompression se déclenchent naturellement - courir comme un dingue, sauter, mordiller, se rouler par terre, tout est bon.