Le Cane est un molosse. Pas un berger. Et ça c'est très important pour comprendre ce qu'il se passe dans sa tête.
Quand tu as un berger, un belge ou un border par exemple, il sera toujours ravi d'apprendre et de reproduire des tonnes d'ordres, ce sont des chiens qu'on a créés pour le travail sur ce mode-là. Tu appuies sur un bouton, ils réagissent, robotiquement. Le mauvais côté des choses c'est qu'ils peuvent se créer eux-mêmes leurs boutons, et réagissent sans une once de réflexion.
Les molosses, c'est très différent. Ca se pose, ça cogite, et si ça voit un intérêt à faire ce que tu lui demandes, ça s'exécute. La difficulté de mettre un molosse au travail vient du fait qu'il faut arriver à réduire son temps de réflexion ou accélérer son cogitage. Le mauvais côté des choses ici c'est que si pas d'intérêt, pas d'exécution.
Et c'est là que se pose la double difficulté pour Sophie Annais :
- Le Cane est très proche de son maître, et encourager la demande à outrance peut poser des problèmes non pas de détachement, mais d'exclusivisme. Mais ça, ça n'apparaîtra de façon flagrante qu'aux alentours de ses 18 mois, quand la chienne fera une bonne quarantaine de kilos.
- Et entre temps, si la chienne devient blasée de tous ces exercices et figures imposées, elle perdra toute envie de répondre à quoi que ce soit. Qu'elle ait soif d'apprendre, c'est très bien, mais il faut veiller à ne pas la gaver. Et surtout privilégier une sociabilisation à outrance à la place des assis-couché-debout parce que là elle est toute mignonne, mais le Cane prend TOUJOURS un virage comportemental à 180° à la fin de son adolescence, qu'il ne faut pas négliger de préparer.
C'est entre autres pour ça que je dis toujours que ces carafons-là sont déconseillés à des débutants, parce que très subtils, sur lesquels il est plus que facile de faire des erreurs, et que ces erreurs sont difficilement pardonnées.
