(suite)
un groupe de chien qui vit ensemble, comment doit-on l'appeler ?
Au sens éthologique du terme, on ne peut en tout cas pas dire qu'il s'agit d'une meute.
La meute répond à un certain nombre de critères bien précis que l'on ne retrouve pas ou très peu chez le chien domestique.
La meute est un groupe social intraspécifique, de la même famille et existant pas nécessité de survie.
- il n'existe aucune meute entre 2 espèces différentes. C'est une chose qui ne s'observe jamais dans le règne animal. Toutes les théories sur l'homme chef de meute sont d'ores et déjà balayées.
- il n'existe aucune meute entre des individus de la même espèce mais n'appartenant pas au même groupe social.
- il n'existe aucune meute si la survie des individus n'est pas menacée. La survie du chien n'est pas menacée tant que l'homme s'en occupe.
- il n'existe aucune meute avec des individus qui n'ont pas de comportements de meute
Sur ce dernier point, que sont les comportements de meute ?
- la coordination des actions de chasse (les chiens n'ont pas de patrons-moteurs de recherche de nourriture, et les comportements de prédation ne sont absolument pas motivés par le besoin de se nourrir. Quand bien même, il faudrait en plus constater que les chiens sont capables de se coordonner pour chasser ensemble)
- l'autorégulation de la reproduction (seuls les individus dominants peuvent se reproduire, et c'est même de cette façon qu'il confirme leur rang. Il ne peut exister d'individu dominant s'il n'y a pas reproduction)
- le partage des ressources pour nourrir les petits (contrairement aux canidés sauvages, les chiens mâles ne s'occupent absolument pas de nourrir les petits en régurgitant ce qu'ils ont mangé.)
Certains concepts sont souvent confondus et mal compris.
C'est notamment le cas entre dominance et hiérarchie de dominance, comme c'est aussi le cas entre chien dominant et chien ayant du caractère.
La dominance s'observe chez les chiens et naît de compétition ou du conflit pour s'accaparer ou protéger une ressource. L'individu le plus motivé gagne, l'autre perd. Pour arriver à ce résultat, on observe généralement des comportements agonistiques, très ritualisés, qui visent à régler le conflit.
La dominance est toujours un comportement ponctuel là où la hiérarchie de dominance est une organisation sociale durable. La dominance est aussi fluctuante selon la motivation des individus par rapport à différentes ressources. Tantôt l'individu A fera preuve de dominance et tantôt ce sera l'individu B. La hiérarchie de dominance, elle, est stable.