Ils étaient sur le pied de guerre depuis plusieurs mois, et ils ont enfin pu intervenir. Le 5 mai 2025, deux associations et la Police Nationale et Municipale de Nice (06) se sont rendues dans un camp visé par une enquête de maltraitance animale.
Depuis un certain temps, l'inquiétude s'amplifiait chez les niçois. Présente régulièrement sur le podium du classement annuel des "meilleures villes pour les animaux", il faut dire que "Nissa la bella" compte de nombreux défenseurs de la cause animale dans sa population. Alors, quand au coeur de la ville, les habitants ont constaté une très forte augmentation de la présence de mendiants accompagnés de chiens qui faisaient peine à voir, ils ont décidé d'agir et de multiplier les signalements sur les réseaux sociaux.
Des chiens drogués
Alertées par les nombreux témoignages, plusieurs associations ont décidé de prendre cette affaire en main. Visiblement malades et victimes de mauvais traitements, les chiens étaient régulièrement vus avec des personnes différentes, et plusieurs témoins ont indiqué que certains animaux étaient même proposés à la vente à même la rue, notamment au niveau de l'avenue Jean Médecin, en plein centre-ville.
Caramel, une petite chienne de quelques mois à peine, a d'ailleurs été vendue 150 euros et a pu être conduite chez le vétérinaire par l'association "UPA 06" en vue d'une analyse toxicologique. Les résultats ont malheureusement confirmé certains doutes : la chienne a été droguée avec des médicaments pour la rendre amorphe et docile lors de sa présence dans les rues, ainsi qu'à la caféine, qui sert probablement d'antidote pour rééquilibrer le comportement de l'animal en cas d'apathie trop visible et suspecte. Grâce à la coopération de plusieurs témoins très investis, l'association "UPA 06" a pu constituer un dossier solide et a déposé plainte, afin de poser officiellement la première pierre de cette mission de sauvetage complexe.
Un réseau de mendicité de grande ampleur
Grâce à ce long travail d'investigations et de démarches auprès des autorités compétentes, l'association a finalement obtenu une autorisation de saisie et a pu programmer une intervention. Sur place, les bénévoles de "UPA 06", rejoints par l'association "La tribu du fourmilier" ont pu, grâce au soutien des policiers, procéder au retrait immédiat des animaux présents sur les lieux. Entassés dans des abris constitués de bric et de broc, la plupart d'entre eux étaient solidement attachés à de courtes laisses qui ne leur laissaient pas beaucoup de possibilité de mouvement.
19 chiens et chiots ont été pris en charge au moment de cette opération de sauvetage : parmi eux, les enquêteurs ont découvert 7 portées et une femelle gestante. Une autre chienne en gestation manquait à l'appel au moment de la saisie, mais elle a heureusement pu être récupérée plus tard dans la journée, grâce au courage et à l'investissement de deux policières et de deux bénévoles.
Répartis au sein de plusieurs associations des Alpes-Maritimes (Instinct AniMal, Les Minis, Pour Le Bonheur des Loulous) qui ont prêté main forte dans ce dossier hors norme, les animaux vont dorénavant recevoir les soins vétérinaires nécessaires. De nouvelles recherches toxicologiques doivent être effectuées sur les chiens pris en charge.
Grâce à la détermination de ces associations et des policiers niçois qui n'ont pas reculé malgré la complexité de cette affaire, le calvaire de ces chiens est enfin terminé. Malheureusement, de nombreuses villes françaises sont concernées par ce phénomène qui prend de plus en plus d'ampleur. Cependant, la réussite de ce sauvetage nous rappelle qu'il appartient à chacun d'être vigilant et que chaque action, même minime, peut permettre d'en venir à bout.