Moi aussi, je suis totalement d'accord avec Dellys, d'ailleurs +1.
Mais parce que la question reste intéressante à traiter et parce que ça te montrera sans doute toutes la difficulté de la chose, je vais essayer d'y répondre. On parle souvent des difficultés avant la naissance des petits et des difficultés budgétaires par la suite. Un peu comme si une fois que la mise bas s'est passé et bien passé, on avait évité le plus gros de la catastrophe. Je ne vais pas dire que c'est vrai ou que c'est faux, seulement, que le développement des chiots est un moment critique de leurs vies qui déterminera énormément de choses par la suite. Les troubles du développement étant extrêmement problématique.
Donc, les chiots naissent. Notons que si on attaque avec le décès de la mère ou qu'elle est immature, on risque l'hyperactivité ou l'hypersensibilité ou les deux (HS-HA). Mais on part de l'idée que tout ce passe bien.
De la naissance au 12ième jour environs (l'ouverture des yeux en faites) on a la période néonatale. Durant cette période, le chiot répondra par réflexe (fouissement, labial, pétrissage et périnéal notamment). A l'ouverture des yeux se produit l'imprégnation simple à l'espèce, ou double à l'espèce et à l'Homme (l’imprégnation simple à l'Homme étant vraiment à éviter). Ensuite, on a une période transitoire, jusqu'au 21ième jours où le chiot commence à entendre. En attendant, il commence à explorer autour du nid, à grogner et à aboyer. Durant cette période, il est normal que le chiot tremble en dormant.
Puis arrivent une période de sociabilisation. C'est à ce moment là qu'il y a le plus de risque au niveau du comportement du chiot.
A partir de la 3ième semaine, le chiot commence à apprendre les codes de son espèce (signaux d'apaisement par exemple). Le comportement exploratoire est gustatif. On empêche surtout pas le chiot de prendre les choses dans sa gueule. C'est à partir de cette semaine là que le seuil d'émotivité se fait. C'est à dire qu'une chiot dont l'environnement est pauvre, réagira très fort à la moindre chose, alors qu'un chiot dont l'environnement est riche réagira moins fort ayant déjà assez à faire. Si on retire le chiot à sa mère, si la mère n'est pas équilibrée ou si il s'identifie trop à l'humain, le chiot risque de souffrir de dyssocialisation primaire (problème d'acquisition des codes sociaux) et cela se caractérise par une absence d'inhibition de la morsure et la présence d'agression par irritation. Dangereux.
4ième semaine, inhibition de la morsure. C'est la mère qui s'en occupe et cela passe par le jeu. L'exploration n'est plus seulement gustative (goût), mais orale (texture, dureté, ...). Si durant ces 4 premières semaines, le chiot n'a pas eut de contact avec sa mère (décès ou refus de s'en occuper) voir s'il fait partie d'une petite fratrie (moins de 3 chiots), on tombe dans la dépression de détachement précoce. Le chiot parait incroyablement sage puisqu'il n'a pas de comportement de jeux, ni d'expression de la face, ni de comportement exploratoire, ... Cela s'accentuent en vieillissant jusqu'à arriver à une dépression sévère.
5ième semaine, le chiot apprends à gérer plus de choses par rapport à son espèce. On complète également le seuil d'émotivité. En l'absence de stimulations suffisantes (pas de bruit, pas de jeux, ...), on arrivera à un syndrome de privation sensorielle. Il est utile d'anticiper le futur milieu de vie du chiot (ville, campagne, appartement, maison...) et de lui offrir un environnement aussi riche et variée que celui qu'il devra "affronter" plus tard pour ne pas avoir de problème.
6ième semaine, la phase d'identification des espèces amies diminue. Si le chiot vivra à la campagne avec des vaches, des canards, des chats et des chevaux, il est intéressant qu'il rencontre toutes ses espèces. Attention, ces contacts doivent être positifs pour le chiot, si jamais il se fait piétiner par un cheval, il identifiera l'espèce comme étant dangereuse... Point de vue santé, on déconseille souvent de sortir le chiot avant la fin de ses vaccinations. Il faut savoir qu'il est tout de même protégé par le biais du lait de sa mère (si celle-ci est vacciné, ...) et qu'en surveillant à ce qu'il n'aille pas dans des milieux particulièrement à risque, il est possible de lui faire faire des rencontres. D'un point de vue comportement, si le chiot vivra en ville, le faire marcher sur un trottoir et entendre des voitures sera important ! De la même façon, il faudra que le chiot ait entendu le bruit du vent, de l'orage, marcher dans de l'eau, etc, etc... Certains éleveurs ont recours à des CDs mit tout doucement pour permettre aux chiots de s'habituer aux sons sans prendre peur. Si ce n'est pas fait, on arrive très vite à des chiens adultes terrorisés par l'orage.
7ième semaine, le chiot est sevré. C'est le dernier moment pour apprendre comment réagir avec d'autres chiens. Notons qu'il est très important de manipuler le chiot (pattes, oreilles, bouches, ...) pour que le chiot comprenne qu'il ne risque rien et qu'il se laisse manipuler par la suite (toilettage, coupe des griffes, ...).
8ème semaine, âge légal d'adoption. C'est l'apparition de la peur. On comprends qu'une fois que le chiot commence à avoir peur, lui faire découvrir de nouvelles choses devient plus difficile.
Par la suite, on a l'apparition de la phase d'évitement (je fuis, j'attaque, je me dérobe à ce que je ne connais pas) et la fin du comportement exploratoire oral pour une utilisation des autres sens. A partir de là, impossible de revenir en arrière, ce qui n'a pas été fait ne pourra plus l'être. On pourra obtenir des améliorations de façon individuel (par exemple : le chien qui n'aura jamais vu des chats aura peur / voudra attaquer tout les chats, on pourra néanmoins lui apprendre à accepter un chat. Ce sera "son" chat et son comportement n'aura pas évoluer avec les autres chats.).
... Voilà, j'espère que c'était suffisamment clair, ce n'est pas encore évident à expliquer pour moi.
Bref. Bon courage !!!!
" Comportementaliste canin - hund.fr "