Snoopy ne va pas bien du tout

Coucou

J'essaye aussi de passer te faire un p'tit coucou .. et comme Nat , je sais comme c'est difficile de reprendre après le grand vide sans nos patounes ..

Gaston c'est presque cette vision que j'avais à partir de ta description , il avait une bonne expression !

A demain

en espérant une bonne nuitée pour toi et ta famille

Merci Tania et merci Arabesquee, c'est exactement ça, j'ai l'impression d'avoir trouvé ici des amis vituels mais bien rééls, une amitié réelle qui nous rassemble et nous unit dans cet amour des chiens. Mes enfants semblent aller un peu mieux merci...Le temps continue doucement à faire son oeuvre. Je tente de ne pas m'enfermer dans ma peine mais je suis tellement triste à l'idée de ne pas pouvoir revivre un jour une histoire aussi belle que celle que j'ai vécu avec Snoopy...Je sais que je pourrai à nouveau un jour rendre un chien heureux mais la vie ne me le permet pas. J'ai toujours su que Snoopy serait mon premier et dernier chien, c'est peut être pour ça que j'ai voulu vivre cette histoire à fond et que je n'ai pas de remords aujourd'hui, mais j'ai des regrets qu'il soit parti bien vite et de savoir que je n'aurais plus la chance de posséder à nouveau un chien, et cela m'accable.

Mon mari m'a toujours dit que j'étais excessive dans mes relations avec Snoopy, que mon amour était démesuré...Ce qui m'attriste, c'est que lui souffrait réellement de cette relation privilégiée que j'entretenais avec Snoopy, il aurait aimé devenir mon chien....Et puis l'odeur de chien l'insupportait tellement qu'il était obligé de parfois quitter la pièce de vie pour aller dans une autre pièce pour ne pas être saisi par cette odeur qui,selon lui, avait fini par imprégner toute la maison....Jai souvent demandé à des personnes extérieures qui n'aimaient pas particulièrement les chiens de me dire honnêtement si cela sentait fort, personne n'a jamais trouvé que cela sentait si fort, il faut dire que j'aérais longtemps tous les jours, je lavais très souvent, mais laver faisait, selon lui, encore plus ressortir du sol cette odeur tenace de chien...Il y a des odeurs comme ça qui insupportent, j'aime tous les animaux, pourtant je reconnais avoir un certaine aversion pour celle du furet, et je ne me vois donc jamais adopter un furet..Eh bien, mon mari c'était ça, une réelle aversion pour cette odeur de chien, il n'y pouvait rien et il reconnaît aujourd'hui encore en être désolé, mais il avait l'impression de plus être chez lui et de "subir" comme il me le disait si souvent en permanence cette odeur. Mon chat, Pablo, ne sentait rien et mon mari le reconnaissait, pourtant il ne l'aimait pas non plus....parce qu'il se roulait dans le compost, qu'il était sale et que sa place était dehors...J'aurais tellement aimé qu'il partage mon amour des animaux ! Je me sens tellement triste qu'il ne soit pas comme moi...

Le voyant vraiment gêné et indisposé par cette odeur, même s'il avait fini par ne plus rien dire, parce qu'il n'y pouvait rien et que cela aurait créé des tensions, je lui ai fait la promesse de ne plus reprendre de chien, une fois Snoopy décédé ou seulement à la condition de le faire vivre dehors....Maintenant je dois honorer ma promesse..Mon dieu, qu'elle est dure cette promesse !

Bien sûr, je pourrais adopter un jour un chien pour le faire vivre dehors mais je n'arrive pas à m'y résoudre parce que cela va à l'encontre de mes valeurs à moi. Je me vois passer la porte d'un refuge en disant "bonjour, je souhaite adopter un chien et j'aimerais un chien qui vive à l'année dehors". J'aurais l'impression de ne pas valoir mieux que ceux qui viennent abandonner leur chien...Quel intérêt de prendre un chien pour le laisser croupir dehors..? Un chien de refuge qui a déjà souffert et à qui on n'autorisera pas l'entrée de sa maison....Non, je ne pourrai pas imposer ça à un chien....surtout un chien de refuge qui a déjà souffert et qui se verra une fois de plus rejeté en tentant de franchir la porte e sa nouvelle maison après son adoption....

D'ailleurs, au début quand on avait décidé d'adopter Snoopy, il devait vivre dehors, je le voyais par la fenêtre, il semblait bien seul, je me levais la nuit, inquiète, le sachant transi de froid parce qu'il n'aimait et n'utilisait pas la belle niche isolée que nous lui avions achetée, sans doute parce qu'elle lui rappelait ces quatre longues années en refuge....Il était allongé parterre sur la couverture qu'il avait sortie ...Pauvre Snoopy, le voilà qui devait encore vivre à l'extérieur dans une niche.....Comme s'il n'avait pas amplement mérité son confort douillet....J'ai gardé quelques photos de cette époque où il dormait dehors, et elles me font encore mal au coeur aujourd'hui....

Contre l'avis de mon mari, ne supportant plus cette situation, quelques mois après son adoption, j'accueillais Snoopy dans la maison. Et mon dieu qu'il l'aimait son panier douillet dans la maison ! Qu'il appréciait de pouvoir enfin participer à une vie de famille, pouvoir espionner ses maîtres et les enfants de la maison, renifler puis manger les miettes laissées sous la table, je n'avais pas pu lui faire plus beau cadeau que de lui avoir ouvert ma porte.

On m'a parfois dit, prend un chiot et habitue le petit à vivre à l'extérieur, je ne peux pas faire ça, parce que cela va aussi à l'encontre de mes valeurs, j'ai fait tellement de bénévolat dans des refuges que j'aurais un réel problème de conscience d'adopter un chiot alors que des milliers de gentils chiens croupissent derrière les barreaux de leur refuge, des chiens comme Snoopy qui ont peu de chance d'être adoptés. Je ne vis que pour ces chiens.

Une photo de Snoopy au refuge

Mince ça ne marche pas, j'essairai ensuite de mon portable

Vous savez, ce qui me touche le plus chez ces chiens de refuge, c'est que, derrière ces chiens se cache des histoires souvent boulversantes, des histoires de gens que la vie n'a pas épargné.

Bien sûr, il y a ceux qui n'ont jamais été aimés parce qu'ils n'avaient aux yeux de leurs maîtres qu'une valeur utilitaire, la chasse, la reproduction et lorsqu'ils deviennent encombrants, ils se voient déposés, accrochés à un arbre près des grilles d'un refuge, sans aucune explication. C'est triste mais souvent, on ne lit absolument rien dans les yeux de ces chiens, ils sont durs parce que la vie leur a appris à être ainsi, ils sont résignés et peinent à toucher les adoptants. Il n'y a souvent qu'en racontant leur histoire qu'on peut les mettre en valeur et leur donner une chance d'être remarqué. C'est l'histoire de l'épagneul breton du refuge dont je vous ai parlé atteint d'un cancer et qui avait été soigné par les propriétaires, "Nanar", un chien qui avait vécu toutes les premières années de sa vie enfermé dans le noir....Après avoir passé lui aussi plusieurs années au refuge, Nanar avait la chance de se voir adopté par une famille aimante qui allait envoyer de joyeuses nouvelles, et ce, peu de temps avant que le refuge ne ferme definitivement ses porte.s

Mais contrairement à ce qu'on pourrait croire, ces chiens représentent une minorité. Si tous les chiens ont aimé leur maître, la plupart d'entre eux ont aussi été aimés par leur maître. L'histoire la plus courante de ces chiens, c'est l'histoire d'un chien adulé par une dame qui s'est vu offrir un petit chiot par ses enfants (un chien qui va embellir sa vie et qui va lui permettre de sortir de la solitude en prenant plaisir à le sortir, parce que ce qui est extraordinaire chez un chien, c'est le lien social qu'il crée inévitablement). Mais voilà, la dame est décédée et quand le chiot avait été offert, tout le monde lui assurait de ne pas s'inquiéter, qu'ils le récupéreraient bien sûr, si par la plus grande des malchances un malheur venait à lui arriver. Oui mais c'était sans compter qu'entre temps, l'un des petits enfants de la famille avait développé une allergie, le fils de la dame s'était remarié avec une femme qui contrairement à la précédente n'aimait pas les animaux......Toujours les mêmes histoires....Conséquences dramatiques pour un vieux chien, qui arrive dans un environnement inconnu au milieu d'autres chiens qui ne paraissent pas toujours sympathiques avec qui il va falloir cohabiter, un vieux chien habitué depuis tout petit à son confort et à être chouchouté par une maîtresse qui n'a plus que lui à aimer dans sa vie, un vieux chien qui va devoir dormir dehors sur le béton froid de son box. Un chien qui pensera qu'on va venir l'y rechercher bien vite, et qui restera avec un peu de chance jusqu'à la fin de vie dans son box, ou qui sera euthanasié peu de temps après, les vieux chiens ne trouvant pratiquement jamais d'adoptants....

Ce qui me sidère, c'est que ces vieux chiens pourraient être heureux chez une personne âgée et surtout finiraient leur vie heureux dans une maison, pourtant pratiquement aucune personne âgée n'adopte ces chiens....ce sont des gens comme moi, assez jeunes qui les adoptent... Pourquoi veulent-ils tous toujours désespérément un chiot ?

Voilà pourquoi je n'envisage pas d'adopter un chiot, même s'ils sont ultra craquants et qu'on peut en profiter plus longtemps, non, je ne veux pas parce que ces chiens qui ne sont plus des chiots, personne n'en veut .... Et je ne peux pas fermer les yeux.....

L'histoire la plus touchante du refuge, c'est probablement celle de Jazz, l'histoire d'une vie gâchée, d'une vie passée derrière les barreaux à attendre un maître qu'il aimait tant et d'un maître qui gardera toute sa vie l'espoir de venir rechercher son chien qu'il adorait....

Jazz c'était le gentil pit bull comme on l'appelait, un bel american staff, le coup de coeur de mon fils qui adore ce type de chien à la musculature puissante. C'est un des chiens gentils que je promenais avec mes enfants...Jazz, c'est l'histoire d'un chien adoré par son maître, un homme qui bascule soudainement dans la précarité et qui, de galère en galère, accepte la main tendue par sa mère, celle de l'accueillir chez lui, mais à l'unique condition qu'il ne prenne pas son chien, qui ne s'entend pas avec les trois autres de chiens de sa mère. C'est ainsi que Jazz allait franchir la porte du refuge, emmené par un maître dévasté et à jamais hanté par ce choix qu'il avait dû faire... Un maître qui viendra souvent le voir au début, mais qui, incapable de retenir ses larmes, se verra conseillé par la responsable de ne plus venir car le chien se rendait malade de ne pas pouvoir repartir avec son maître, et la situation était devenue très éprouvante pour tous..Cet homme demandait souvent des nouvelles de son chien à la responsable qui habitait non loin de chez lui, mais les années passaient et le pauvre chien attendait toujours, et le pauvre homme était toujours dans la même situation. Combien de fois aurait-il pu être adopté ce chien ! Il plaisait beaucoup... Jazz avait bien vieilli, il avait aujourd'hui 12 ans....Quel gâchis ! Au moment où le refuge allait fermer ses portes, son maître n'était toujours pas en mesure de le récupérer ....Jazz finissait donc par être transféré au refuge de Charleville, dans lequel il n'aurait jamais la chance d'être adopté puisque le vétérinaire lui découvrait une tumeur en stade terminal...Jazz n'en avait plus que pour deux semaines à vivre. Le refuge, lançait alors un appel à l'aide comme une bouteille à la mer pour permettre à Jazz de vivre ces derniers jours dans une famille. L'appel était miraculeusement entendu et Jazz avait la chance ou la malchance de ne vivre que quelques jours dans une famille avant de s'éteindre à tout jamais....

À jazz

À Snoopy