Bonjour, comme certains le savent, je m'inquiétais quant à la respiration de mon chien, devenue très bruyante. J'ai vu un nouveau vétérinaire de mon coin, dont on ne m'avait dit que du bien, et il a posé un diagnostic : Snoopy comme beaucoup de vieux chiens, a de l'ascite, de l'eau dans son ventre qui comprime le diaphragme et provoque une congestion pulmonaire. Ceci est lié à une grave mauvaise circulation du sang. Pour lui, il a aussi des soucis hépatiques et rénaux liés à l'âge et vu qu'il serait apparemment vraiment très vieux, le métabolisme se fatigue et le tableau se noircit de jour en jour. Il m'a donné un traitement à base de cortisone, je ne voulais pas au début de peur que ça empire l'état des reins mais il m'a dit qu'au contraire ça fait du bien aux reins car c'est diurétique. En quelques jours, mon chien un peu patraque mais qui mangeait toujours et prenait plaisir à se promener, devait retrouver la forme.... Suite dessous
C'est triste le portrait que je dresse de ces gens, les "sans dents, comme l'avait dit un célèbre politicien" mais, c'est vraiment la réalité. Moi, je me plais à la campagne pour mon amour des grands espaces et de la nature, des animaux, et parce qu'ils sont gentils et simples ces gens mais, je ne peux pas tout partager avec eux.. Il y a des choses qu'ils ne comprendront jamais...
Alors je dois, faire semblant de sourire quand je dis bonjour pour ne pas les inviter à venir m'ennuyer avec la mort de Snoopy. C'est ce qui me paraît le plus pesant en ce moment, faire semblant.... Demain, je reprends la route du boulot et je vais devoir encore faire semblant, j'ai dit que je n'avais pas la force de venir samedi dernier car je venais de perdre un être très cher (je n'ai pas menti, Snoopy était un être vivant et m'était très cher) mais évidemment ils pensent tous que c'est un humain... Car la responsable n'aime pas beaucoup les animaux, elle non plus n'aurait pas compris... Demain ils vont tous gentiment me dire "ça va mieux, pas trop dur, on est désolé ?". Il faudra dire oui et leur dire qu'il est trop dur d'en parler pour l'instant et surtout pour qu'ils me fichent la paix...
Comment ces gens pourraient ils comprendre que j'ai pu mettre 300€ dans tous les traitements possibles pour sauver un vieux chien ? Que je n'ai pas dormi pensant quatre jours pour veiller mon chien ?
Je me rappelle quand j'étais revenue avec Snoopy après son adoption, les voisins me parlaient "vous avez eu un héritage ?" parce que pour eux, ce vieux chien devait être forcément celui d'une grand mère ou un grand père décédé.. Bah oui eux ils prenaient les chiots des portées des chiennes ou des chattes des voisins, voisins qui eux n'allaient quand même pas investir dans une stérilisation vu le prix que ça coûtait.... Et eux ne savaient même pas ce qu'était un chien lof...payer pour un chien, cela leur paraîtrait tellement étrange...
Alors je répondais fièrement "non, j'ai voulu adopter un vieux chien en refuge". Choqués, ils me répondaient mais pourquoi vous avez fait une chose pareille ?
la fierté est celle de l'avoir accompagné jusqu'au dernier jours de ça vie , et il a fermé les yeux avec tous ces bons moments avec ça maîtresse, et c'est le plus important, est ces émotions que vous avez partagé ensemble t'appartienne à toi et pas aux autres, et c'est la et toute la fierté .
Hier une personne de ma famille est venue à la maison et m'a dit qu'elle avait lu une grande partie de ce post, et avait beaucoup pleuré car elle avait bien connu Snoopy et je lui disais qu'écrire sur ce forum, c'est la seule chose qui me faisait du bien en ce moment, elle me répondit "oui mais bon... il faut arrêter d'écrire car maintenant tout est fini, les gens ont été formidables, compatissants, mais bon les pauvres tu ne peux pas continuer à leur balancer ta peine en pleine tête, et qu'il faudrait peut être penser un peu à eux et ne pas abuser de leur gentillesse .... Et puis elle ajoutait " de toute façon, les plus grandes peines sont muettes" .... Encore une phrase mal choisie en ces circonstances qui m'avait profondément blessée et je me disais "alors parce que j'ai besoin de décharger cette peine et de ne pas l'ancrer en moi, cette peine n'est finalement pas si importante que je semble vouloir le faire croire ?" mais qui est on pour juger de ma peine ?
Je me suis à nouveau sentie bien seule et incomprise... Elle s'est excusée car je sais qu'elle ne l'avait pas fait exprès, et puis on est passé à autre chose
Je suis sincèrement désolée s'il y a quand même un peu de vérité dans ce qu'elle m'a dit, mais sachez qu'en déchargeant ma peine ici, je n'ai jamais voulu faire de mal à personne. Et je me dis que ceux qui ne souhaitent pas suivre ce post n'y sont pas obligés....
Je vais réfléchir à faire un bel album photo de Snoopy, ça nous fera beaucoup de bien, c'est une super idée que je vais te piquer doudou....
Vous savez si vous en avez envie, vous pouvez poster une petite photo de votre "ange au paradis" comme le disait joliment gigi.. Moi aussi je suis captivée par le récit de Volka, Swingy, Ayrton et d'autres dont je ne me souviens plus forcément le nom et j'aimerais bien savoir à quoi ils ressemblaient, mais bien sûr si vous n'en avez pas l'envie, le courage, je comprendrai parfaitement....
Merci loup blanc, c'est exactement ça, des moments qui m'appartiennent à moi et à personne d'autre et que je ne peux accepter de partager qu'avec ceux qui en sont dignes.
Merci loup blanc, c'est exactement ça, des moments qui m'appartiennent à moi et à personne d'autre et que je ne peux accepter de partager qu'avec ceux qui en sont dignes.
c'est exactement ça ... les émotions tu les partagent qu'avec ceux que tu aime.
Ta peine se partage avec ceux qui sont en capacité de la comprendre. Tu n'as rien imposée et bien au
contraire, tu as fait preuve de courage et de dignité. Nous t'avons suivie toi et Snoopy car nous nous sentions concernés. Les grandes peines sont peut être muettes mais les amis m^me virtuels sont là aussi pour partager et aider.
Personnellement la disparition de Snoopy m'a profondément affectée. Je dois avouer que j'ai regretté de n'avoir pu partager cette même douleur quand j'ai perdu mon Swingy avec des personnes qui comprenaient et ne jugeaient pas.
Je t'enverrais rapidement une photo de mon Swingy (une de mes préférée)
Hier une personne de ma famille est venue à la maison et m'a dit qu'elle avait lu une grande partie de ce post, et avait beaucoup pleuré car elle avait bien connu Snoopy et je lui disais qu'écrire sur ce forum, c'est la seule chose qui me faisait du bien en ce moment, elle me répondit "oui mais bon... il faut arrêter d'écrire car maintenant tout est fini, les gens ont été formidables, compatissants, mais bon les pauvres tu ne peux pas continuer à leur balancer ta peine en pleine tête, et qu'il faudrait peut être penser un peu à eux et ne pas abuser de leur gentillesse .... Et puis elle ajoutait " de toute façon, les plus grandes peines sont muettes" .... Encore une phrase mal choisie en ces circonstances qui m'avait profondément blessée et je me disais "alors parce que j'ai besoin de décharger cette peine et de ne pas l'ancrer en moi, cette peine n'est finalement pas si importante que je semble vouloir le faire croire ?" mais qui est on pour juger de ma peine ?
Je me suis à nouveau sentie bien seule et incomprise... Elle s'est excusée car je sais qu'elle ne l'avait pas fait exprès, et puis on est passé à autre chose
Lorsque j'avais 12 ans et que la première chienne de mes parents est décédée, la seule chose qui m'avait permis de continuer à avancer c'était d'avoir écrit un long texte dans mon "journal", que j'avais intitulé "l'histoire la plus triste du monde". (je culpabilisais beaucoup car mes parents en voyage nous avaient confiés moi le petit frère et la chienne sur le point d'accoucher à un oncle et une tante qui ne connaissaient rien aux animaux. La chienne a commencé à avoir des pertes, et j'avais dit que c'était normal. En fait par ma faute on a perdu 1 jour pour appeler le véto, qui a fait une piqure pour provoquer un avortement, mais ça n'a pas marché. La chienne est morte de septicémie, dans la nuit elle avait réussi à se trainer jusqu'au garage et était morte à la porte de la voiture, je pense qu'elle voulait qu'on la ramène à ses maîtres - mes parents - pour décéder près d'eux. A priori j'ai mis des années à m'en remettre, et 50 ans plus tard je ne suis pas sûre que la blessure soit totalement refermée ...
C'est très triste docline ton histoire, tu n'as pas à culpabiliser, à 12 ans ce n'était pas à toi de savoir ce qu'il fallait faire et de porter le poids de cette responsabilité sur tes épaules... Tu as cru bien faire et c'est le plus important.... Mais dans certaines circonstances aussi tragiques, on garde toujours malgré nous une certaine culpabilité. Dis toi bien que ta chienne, elle, ne t'en aurait jamais voulu....
Et puis dis-toi bien que si vous aviez appelé le vétérinaire un jour avant, elle ne se s'en serait peut être pas sortie non plus... Personne ne saura jamais mais oui il y a toujours Ces "et si et si" qui nous pourrissent la vie.....
Je suis passée lire les posts. D'abord je voulais dire que c'est une bonne chose de venir ici exprimer votre peine parce qu'on comprend tous. En dehors ce n'est pas toujours simple, les amis la famille tout ça, ne sont pas comprennent pas forcément. Et ça en rajoute une louche, je trouve.
Sinon, en lisant les messages j'ai vu que vous étiez bénévole dans un refuge, j'ai pensé à vous hier. Je regarde régulièrement les annonces des refuges autour de chez moi, dans le futur je voudrais ravoir un chien et je suis tombée sur un article sur les site d'un refuge où ils ont mis un texte que Zola avait écrit que j'ai trouvé vraiment très beau (je fais un copié/collé) :
Ce qu'écrivait Emile Zola à propos des chiens perdus, abandonnés...
"Pourquoi la rencontre d'un chien perdu, dans une de nos rues tumultueuses, me donne-t-elle une secousse au coeur ?
Pourquoi la vue de cette bête, allant et venant, flairant le monde, effarée, visiblement désespérée de ne pas retrouver son maître, me cause-t-elle une pitié si pleine d'angoisse, qu'une telle rencontre me gâte absolument une promenade ?
Pourquoi, jusqu'au soir, jusqu'au lendemain, le souvenir de ce chien perdu me hante-t-il d'une sorte de désespérance, me revient-il sans cesse en un élancement de fraternelle compassion, dans le souci de savoir ce qu'il fait, où il est, si on l'a recueilli, s'il mange, s'il n'est pas à grelotter au coin de quelque borne ?
Pourquoi ai-je ainsi, au fond de ma mémoire, de grandes tristesses qui s'y réveillent parfois, des chiens sans maîtres, rencontrés il y a dix ans, il y a vingt ans, et qui sont restés en moi comme la souffrance même du pauvre être qui ne peut parler et que son travail, dans nos villes, ne peut nourrir?
Pourquoi la souffrance d'une bête me bouleverse-t-elle ainsi? Pourquoi ne puis-je supporter l'idée qu'une bête souffre, au point de me relever la nuit, l'hiver, pour m'assurer que mon chat a bien sa tasse d'eau ?
Pourquoi toutes les bêtes de la création sont-elles mes petites parentes, pourquoi leur idée seule m'emplit-elle de miséricorde, de tolérance et de tendresse?
Pourquoi les bêtes sont-elles toutes de ma famille, comme les hommes, autant que les hommes ?"
-Emile Zola,
Le Figaro, 24 mars 1896,
Je mets une photo de mon Rocky qui est parti à 18 ans, le 29 juin 2017 (je n'ai pas trop l'habitude d'en mettre, j'espère que ça a marché)