Snoopy ne va pas bien du tout

Oui, c'est étrange et ça interpelle ces signes aggie, comme tu dis, que la vie nous envoie, cette pub qui semble donner vie à Gaston.... Je ne sais même pas où il est aujourd'hui, qui sait peut être que lui aussi qui ne devait pas être très jeune non plus, vu le nombre d'années qu'il avait passées au refuge, a aussi rejoint désormais les étoiles.

Ce signe du petit chiot qui naitra deux mois plus tard à la même heure et au même jour que celui qui est parti... Combien y avait il de probabilités pour qu'une telle chose arrive ?

Après avoir écrasé mon chat Pablo, je me sentais très mal, je lui suppliais de me faire un signe, comme pour me dire qu'il me pardonnait.... Ma fille, plus petite alors, était bien sûr très triste et elle ne quittait plus un petit chat blanc en peluche, comme un souvenir de lui... Un jour, je devais aller rechercher les enfants à l'école et les emmener directement chez leur mamie chez laquelle ils devaient exceptionnellement dormir je crois, je ne sais plus pourquoi, ma fille m'avait demandé de ne surtout pas oublier le petit chat en peluche....

Avant d'aller les chercher à l'école, je vérifiais de ne rien avoir oublié, je m'apercevais que le petit chat que j'avais placé sur le siège auto n'était plus là, je cherchais partout, quand en baissant les yeux au sol, je m'apercevais, qu'il était tombé exactement pile sous la roue qui l'avait écrasée..... Il avait glissé sans que je m'enbrede compte.... J'ai voulu y voir un signe....

Oui c'est vrai aggie, ce n'est pas facile de choisir un chien en refuge parce qu'on ne peut pas tous les prendre... Les bénévoles, souvent, en prennent un, deux, trois et puis ils s'aperçoivent que s'ils continuent, ils vont eux aussi se substituer à un refuge....

Le plus terrible à vivre, ce n'est même pas le fait qu' à travers les chiens maltraités et mutilés parfois, elle nous ramène au fait que l'être humain est parfois bien décevant et pourri, non, parce qu'on est là pour montrer à ces animaux que tous les humains ne sont pas comme ça, véritable défi pour nous bénévoles, et qu'est qu'on est fier quand on réussit !

Beaucoup m'ont dit je n'irai jamais en refuge parce que je suis trop sensible, je crois que ce post a prouvé à tous que je l'étais moi aussi, si on n'est pas sensible, on ne vient pas aider les chiens des refuges car il faut cette sensibilité pour se mettre à leur place et comprendre leur histoire, réussir parfois à la deviner à travers leurs réactions, sans même la connaître....

Le plus dur, c'est ceux bien sûr qu'on ne peut pas

sauver certains.. . Les chiens eux, ont une volonté de vivre et une force incroyable, chez les chats c'est assez différent. Combien de chats j'ai vu mourir impuissante sous mes yeux autrefois, des chats arrivés jeunes et en forme, qui trop sensibles, n'ont pas supporté la cohabitation et l'abandon, et ont décidé de ne plus lutter et abandonner.... Les bénévoles en ont bien pris quelques-uns puis se sont résignés parce qu'ils savaient qu'ils ne pourraient pas tous les prendre. Les statistiques sont là : un chat sur trois se laisse mourir de stress suite à son abandon dans un refuge... Je me rappelle que chaqye bénévole venait souvent un jour par semaine et on avait un petit tableau qu'on regardait à l' arrivée sur lequel on écrivait ce qui s'était passé la semaine, on y lisait "minou adopté" ", on était content et puis dessous on lisait le nom d'un autre chat cette fois décédé, un chat qu'on avait nourri chaste jour à la seringue, soigné à l'infirmerie mais qui, trop faible, n'avait pas pu tenir le coup....

Le cercle sans fin, c'est ça le plus dur à vivre. Un chat ou un chien est enfin adopté dans une bonne famille, et mon dieu qu'est ce qu'on est heureux dans ces moments là ! Deux heures plus tard, alors qu'on contemple satisfait la cage vide, et qu'on se réjouit pour l'animal placé, un personne passe le portail pour venir en abandonner un autre.... Ça ne s'arrête jamais...

J'ai une grande admiration pour les bénévoles qui s'investissent inlassablement dans des refuges parce que, comme tu le décris, il faut avoir une sacrée force morale pour tenir le coup ! Comme j'ai déjà eu l'occasion de le dire, le refuge où j'ai adopté Norkham est assez atypique car les chiens ne sont pas enfermés dans des box, ce qui change beaucoup la donne, je pense. Ils sont répartis dans trois grands enclos en fonction de leurs affinités et de leur compatibilité et la nuit, les trois groupes dorment tous à l'abri sur de vieilles couvertures.

Certains chiens sont là depuis assez longtemps, mais ne semblent pas accablés comme des chiens en box.

Au début, mon loulou semblait un peu apathique (déjà il ne savait pas jouer) et j'ai eu peur que sa meute lui manque en se retrouvant tout seul dans une maison inconnue.

Ce refuge est, je pense, moins traumatisant que les refuges traditionnels. En tous cas, je ne cesserai jamais de dire "Adoptez un chien plutôt que d'en acheter un" ! Et ceux qui veulent un chien de race, il faut savoir que même des chiens de race sont abandonnés dans des refuges !

Je me rappelle qu'après avoir adopté Snoopy pour lui offrir une belle fin de vie, je m'en voulais presque d'avoir moins de temps à consacrer à tous ces chiens de refuge... J'ai continué pourtant à être bénévole presque jusqu'à la fermeture, mais à présent j'avais mon Snoopy à promener avant de partir... Et je m'en voulais presque....

Et puis Snoopy ne supportait pas d'être seul, de peur d'être à nouveau abandonné, alors il me faisait mal au cœur et j'avais de moins en moins envie de partir....Lorsque je rentrais de course, Snoopy me faisait la fête joyeusement au retour, mais je sais qu'il souffrait que je sois partie. .. Quand je revenais du refuge, il venait aussi me faire la fête, et venait sentir mes bottes du refuge, mon pantalon chargés d'odeurs et il me regardait d'un regard différent "ah, ok, tu as été là haut...." comme s'il me disait, "bon d'accord d'habitude je n'aime pas que tu t'en ailles mais pour aller là haut, ça je comprends..." . Qui donc aurait pu mieux le comprendre, lui qui avait vu la plupart des chiens partir sous ses yeux alors que lui était resté enfermé pendant quatre longues années, durant lesquelles il avait croisé le regard des adoptants qui l'avaient jugé gentil mais bien trop vieux.....

Oui c'est vrai aggie, les refuges traditionnels laissent peu à peu la place à des systèmes plus respectueux pour les chiens, le système de familles d'accueil s'est de plus en plus développé. J'aimais beaucoup l'une des campagnes de la spa militant pour l'abandon il y a quelques années m, où on voyait un chien au regard triste derrière les grilles de son box et où il était écrit en dessous "ce ne sont pas les coupables qui sont derrière les barreaux". Pauvres chiens à qui on fait subir l'enfermement alors qu'ils ont commis comme seul crime d'avoir aimer un maître qui n'en valait pas la peine....

Il y a un poème que j'ai partagé un jour avec certains d'entre vous, qui m'a fait pleuré le jour où je l'ai lu, tellement il était vrai, et parce que tout ce qu'il disait j'avais l'impression de l'avoir vécu... Je vais à nouveau le partager pour ceux qui ne le connaissent pas, parce qu'il rend hommage aux chiens de refuge, cette cause qui me tient tant à cœur, et à ces chiens de l'ombre que seuls les bénévoles auront pleuré. À travers mon post et ce poème, je voudrais aussi rendre hommage à tous les compagnons d'infortune de Snoopy qui ont croisé sa route, et qui aujourd'hui sont morts ou ont enfin trouvé une famille....

bois,

Depuis deux ans je purge, d'avoir trop cru

en toi.

Tous les jours je t'attends, certain que tu viendras,

Tous les soirs je m'endors, sans que tu ne sois là.

Pourtant je suis certain, je te reconnaîtrai,

Viens me tendre une main, je te la lécherai.

Tu te souviens très bien, quand je sautais sur toi,

Que tu me caressais, que je dansais de joie.

Que c'est il donc passé, pour que ce 16 juin,

Heureux que tu étais, je me rappelle bien,

Tu sifflais, tu chantais, en bouclant les valises,

Que tu m'aies attaché, là, devant cette église.

Je ne peux pas comprendre, et ne croirai jamais,

Que toi qui fus si tendre, tu sois aussi mauvais.

Peut-être es-tu très loin, dans un autre pays,

Mais quand tu reviendras, moi j'aurai trop vieilli.

Ton absence me pèse, et les jours sont si longs,

Mon corps s'épuise, et mon cœur se morfond.

Je n'ai plus goût à rien, et je deviens si laid,

Que personne, jamais, ne voudra m'adopter.

Mais moi je ne veux pas, que l'on me trouve un maître,

Je montre bien mes dents, et je prends un air traître,

Envers qui veut me prendre, ou bien me caresser,

Pour toutes illusions, enfin leur enlever.

Car c'est toi que j'attends, prêt à te pardonner,

A te combler de joie, du mieux que je pourrai,

Et je suis sûr, tu vois, qu'ensemble nous saurions,

Vivre des jours heureux, en réconciliation.

Pour cela, je suis prêt, à faire de gros efforts,

A rester près de toi, à veiller quand tu dors,

Et à me contenter, même si j'ai très faim,

D'un vulgaire petit os, et d'un morceau de pain.

Je n'ai jamais rien dit, lorsque tu m'as frappé,

Sans aucune raison, quand tu étais énervé,

Tu avais tous les droits, j'étais à ton service,

Je t'aimais sans compter, j'acceptais tous tes vices.

Tu m'as mis à la chaîne, ou tu m'as enfermé,

Tu m'as laissé des jours, sans boire et sans manger,

J'ai dormi bien souvent, dans ma niche sans toit,

Paralysé, raidi, tellement j'avais froid.