Savez-vous ce qu'est un comportementaliste?

Utilisateur anonyme
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Bonjour,

Je cherche à savoir qui sait ce qu'est un comportementaliste animalier et quelle est la différence avec l'éducateur canin.

Ce afin de me permettre de mieux comprendre les besoins des propriétaires d'animaux chiens et chats =)

Je ne vends rien, je veux simplement m'améliorer, merci de répondre à ce QCM

https://docs.google.com/forms/d/19R5-uaM5-0Ex1oJvagLjNg58IuF-XKfahT7OWW6JZ5s/viewform?edit_requested=true

11 réponses
Energiesolaire
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Il n'y a pas de consensus en ce moment. Et j'insiste, vraiment aucun consensus.

La profession de comportementaliste au niveau mondial, n'existe à toutes fins pratiques, pas, puisque sa définition varie selon les continents, et ce, ***-si-dé-ra-ble-ment.

Le standard le plus intéressant je trouve dans le monde, c'est aux USA. Et la meilleure comparaison, c'est avec la France.

En France, un homme a pris sur lui de définir cette profession, on connait la suite. Il "forme" des comportementalistes. On a donc une transmission d'une génération à l'autre. Un "académicien" forme des gens n'ayant pas fréquenté l'université.

Ici au Québec, une personne formée par cet académicien peut prétendre former d'autres comportementalistes. On est donc en 3e génération.

Aux USA? T'as pas le droit de te prétendre comportementaliste, si t'as pas minimum un Master en zoologie, point barre. Personne n'a le droit de s'approprier cette profession. Aux USA, la profession s'appelle Certified Applied Animal Behaviorist (CAAB), et personne au monde, autre qu'une université ne peut te former. Tous les CAAB sont donc de 1ere génération. Ils sont tous formé par des académiciens.

En France, c'est bien sûr Michel Chanton qui semble entretenir les définitions en lien avec cette profession. Toujours en France, il semblerait qu'une nouvelle profession se profile, la cynologie. Ça n'existe pas au Québec, ni aux USA à ma connaissance.

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Bonjour,

Une des principales différences entre un dresseur et un comportementaliste est que le premier agit essentiellement sur le chien alors que le second agit essentiellement sur l'humain.

On pourrait aussi dire que le dresseur dresse le chien en lui inculquant des comportements là où le comportementaliste éduque les propriétaires de chiens en leur apportant ses connaissances et son analyse de la situation ; ceci afin que ces mêmes propriétaires sachent mieux comment (ré)agir et communiquer avec leurs chiens.

Si l'on s'en tient aux principes qui ont donné naissance au métier de comportementaliste, ce dernier ne doit pas recourir au moindre dressage sur le chien. Et j'insiste bien là dessus parce que cela sous-entend qu'un éducateur-comportementaliste n'est pas un vrai comportementaliste.

L'approche du comportementaliste est essentiellement éthologique. C'est à dire qu'il va s'appuyer sur ce qu'est la biologie comportementale d'un chien (ses comportements naturels et son développement ontogénétique permettant de mieux différencier l'inné de l'acquis). Il faut aussi préciser que traditionnellement, les comportementalistes ont une approche systémique. C'est à dire qu'il ne considère pas que seul le chien a un problème mais plutôt qu'un ensemble de paramètres (humains et environnementaux, par exemple) peuvent entrer en jeu pour expliquer les comportements du chien.

L'approche du dresseur est essentiellement béhavioriste. C'est à dire qu'il va s'appuyer sur ce que sont les conditionnements classiques et opérants pour que le chien adopte des comportements qui, au départ, ne lui sont pas naturels.

Typiquement, apprendre à un chien à s'asseoir sur commande, à marcher au pied, à faire le beau ou à ne pas poursuivre ce qu'il peut prendre pour une proie sont le résultat de conditionnements.

Un exemple assez parlant de la différence de méthode entre un dresseur et un comportementaliste peut se trouver dans la façon de gérer les mordillements d'un chiot.

Le dresseur va conditionner le chiot afin que ce dernier arrête de mordiller. Plusieurs approches possibles pour arriver à un tel résultat. Punition négative-renforcement positif étant la plus populaire. C'est un conditionnement opérant.

Le comportementaliste va se servir des mordillements du chiot afin de lui apprendre le contrôle de la morsure et ensuite l'inhibition de la morsure. Il ne fait que reproduire ce qu'il se passe au sein d'une fratrie de chiots ou entre des chiots et leur mère en ce qui concerne l'apprentissage des autocontrôles. C'est une approche éthologique.

" Comportementaliste canin "
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(suite)

Maintenant, ce que j'ai décrit plus haut ne sont que des généralités ; en aucun cas des absolus. En ce sens qu'il sera toujours possible de trouver des dresseurs qui font aussi du très bon travail en tant que comportementaliste et des comportementalistes qui font du très bon travail de dressage.

À l'instar des psychanalystes et des psychologues, les différences entre dresseurs et comportementalistes et avant tout une différence d'école de pensée. Il n'y en a pas une meilleure que l'autre.

Ce qui doit mener à contacter plutôt l'un que l'autre est une simple question de base : mon chien a-t-il un problème ou est-ce moi qui ait un problème dans la relation et le cadre de vie que j'offre à mon chien ?

" Comportementaliste canin "
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Pour moi un comportementaliste comme son nom l'indique c'est quelqu'un qui s'intéresse avant tout aux comportements, et surtout il ne touche à rien avant d'avoir compris comment ça marche. L'éducateur (qui porte moyennement bien ce nom d'ailleurs), peut aussi très bien être en premier lieu comportementaliste, mais intervient sous cette "casquette" pour répondre à des problématiques qui ne nécessitent pas une analyse comportementale poussée. Par exemple : éducation de base d'un chiot, techniques de renforcement positif, etc.

On parle bien de "méthodes et techniques d'éducation" alors qu'on parlera de "thérapie comportementale", ça veut tout dire. Le comportementaliste a une approche holistique de la relation humain-animal.

Un chien sans aucun souci de comportement peut être éduqué tout à fait normalement et n'aura pas besoin de thérapie comportementale, il aura juste besoin d'une éducation (si tant est qu'on souhaite pouvoir lui offrir la liberté qu'il mérite dans notre société).

Moi j'ai fait appel à un éducateur-comportementaliste et il m'a avant tout apporté un enseignement direct par l'observation de son travail, ce qui m'a permis de mieux gérer ma posture, mes gestes, ma voix quand je travaille avec ma chienne. Après dans la conversation bien évidemment on parlait "comportement", mais je n'ai pas appris grand chose de ce côté là : je comprenais déjà très bien ma chienne, c'était sur moi que j'avais envie de travailler.

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Et pour rejoindre ce que dit Humeur-de-chien que je viens de lire : TOUS les pros que j'ai pu croiser, quelle que soit leur casquette, s'accordent à dire qu'ils travaillent avant tout sur les humains :-)

Et c'est aussi mon sentiment quand je fais le bilan de mon aventure avec ma chienne : j'ai beaucoup travaillé sur moi même et elle ben, elle a juste été un chien. J'ai mille fois plus appris d'elle que l'inverse ^^

PS : d'après ce que j'observe autour de moi, les gens ont davantage besoin de comportementalistes que d'éducateurs (s'il fallait absolument distinguer les deux), car la plupart des gens ne comprennent strictement rien à leur chien ! Tous les jours j'entends des trucs aberrants qui me prouvent que les maîtres ne savent rien de leur animal et parfois le maltraitent sans même s'en apercevoir.

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Energiesolaire
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Dans la même veine par contre... si on pousse l'idée...

Ça signifie qu'il serait normal, qu'un comportementaliste réfère à un éducateur, et vice-versa Lorna.

Or honnêtment, j'ignore dans quelle proportion ça se produit vraiment ;)

Je sais que j'enligne ma propre pratique vers ce genre de configuration. Mais ici, je suis à peu près le seul à envisager ça. Juste pour être bien certain qu'on se comprenne. Ce que j'explique signifie, que je référerais à un éduc, pour l'enseignement d'habiletés qui nécessite du conditionnement opérant.

J'ai pas jeté un oeil sur leurs états financiers, mais ici au Québec, on vit le phénomène absolument inverse. Les éducs les plus hauts profiles, non seulement prennent des mandats en comportement et en éducation, mais en plus forment (ou prétendent le faire) des intervenants en éducation et en comportement canin.

Maintenant mon plus gros inconfort. On la met où la limite de l'éducation et du comportement canin? D'abord faut définir éducation, chose qui semble très pénible.

Je sais pas moi. Tiens, je vais prendre l'exemple de mon prochain mandat. C'est un excellent exemple. Les maitres (25a et moins, en coupe), ont 2 Bouviers Bernois. Le plus jeune a 11 mois, il urine et défèque à l'intérieur, et il grimpe de façon compulsive. Ok. Problème de comportement canin? Oui bien sûr, car il se comporte d'une façon vraiment atypique pour l'âge.

Mais on a pas une éducation à la propreté à faire dans ce cas? Ou est-ce qu'éducation serait un mauvais terme?

Qu'est-ce que l'éducation? Répondez à ça, et on saura si oui ou non, il est possible de prendre un mandat 100% comportement, en évitant d'éduquer.

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Energiesolaire
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En fait, ce dossier est teeeeellllement confu, qu'en France, il se profile en ce moment une 3e profession (comme vous le savez j'imagine), soit la cynophilie.

Traditionnellement, cette discipline touchait les éleveurs surtout. Ils apprennent à bien croiser, la génétique, machin. Or là la donne change.

Se considèrent cynophiles, des intervenants qui en ont marre de cette nuance comportement vs éducation. Ils prétendent donc, adresser les 2.

je pense que le coeur de la confusion, vient d'une définition erronée, depuis toujours en fait, de l'éducation.

Je pense qu'on éduque toujours. Mais que dresser, c'est dresser. Ça fait de toi un dresseur. Un manieur. Et c'est pas mal. Éduquer c'est éduquer. C'est contribuer à l'Éducation au sens large. On éduque à la propreté, en insistant sur le marquage (un exemple). On éduque à la liberté. On éduque au partage, on éduque au respect (intraspécifique et interspécifique), on éduque à un tas d'autres valeurs, pas vraiment en lien avec des habiletés précises (même si à la finale, ça implique l'enseignement d'habiletés précises). Mais ça concerne tout le monde.

Définir l'éducation comme une intervention visant à enseigner des habiletés au chien, c'est confus. Pour moi, ces gens sont des manieurs. Je ne m'éloignerai jamais des bons manieurs, car je ne possède pas du tout ce talent.

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Le dresseur va conditionner le chiot afin que ce dernier arrête de mordiller. Plusieurs approches possibles pour arriver à un tel résultat. Punition négative-renforcement positif étant la plus populaire. C'est un conditionnement opérant.

Le comportementaliste va se servir des mordillements du chiot afin de lui apprendre le contrôle de la morsure et ensuite l'inhibition de la morsure. Il ne fait que reproduire ce qu'il se passe au sein d'une fratrie de chiots ou entre des chiots et leur mère en ce qui concerne l'apprentissage des autocontrôles. C'est une approche éthologique.

Voilà. Cette même confusion qui revient.

DOnc 100% d'accord. Le **dresseur** va dresser le chien (le rendre plus docile), et donc comme c'est le cas au Québec, on empeche carrément le mordillement. Ça explique qu'en 2 ans, si j'ai des questions venant des Québécois sur ce sujet là, je réfère à *votre* blogue, et non le blogue de dresseurs Québécois.

Or. Ça pour moi, c'est de l'éducation. Donc, malgré que vous vous définissiez comme un comportementaliste, le véritable éducateur dans ce dossier, c'est vous! Car vous poursuivez l'éducation entamée par la mère de ce chiot!!!

Une mère s'encombre des morsures désagréables, et ne semble pas vouloir empêcher ses chiots de mordiller (au péril de ses mamelons.... outch). Pourrait-elle le faire? Bien sûr. Quelques snaps bien sentis, et c'est réglé.

Pourquoi ne le fait-elle pas? Car la vie sociale du chien, repose en bonne partie sur ce comportement!! Elle éduque donc, à la douceur. Elle ne veut pas empêcher, elle veut adoucir, polir. SI on ne lui enlevait pas ses chiots trop tôt, elle aurait toutes les chances d'y parvenir. Comme on adopte à 8 semaines (qui semble devenir un standard), bien ça prend un pro pour poursuivre cette "éducation".

Pas voulu vous insulter en vous traitant d'éducateur. Mais dans ce cas, selon mes critères, c'est précisément ce que vous faites. Vous éduquez avec un grand É. Et pour preuve, dans l'extrait que je cite, vous mentionnez "... lui **apprendre** le contrôle** avant d'utiliser à nouveau le mot apprentissage.

Apprentissage = éduquer. En fait, vous enseigner à l'humain, à poursuivre cette éducation (on s'entend). Mais quand même, le progrès que fera ce chiot, est imputable à votre intervention.

En plus du plus (comme on dit chez nous). Le controle des morsures n'est pas ce que je considère être un problème de comportement, puisque tous les chiots (adoptés trop tôt) vont mordre trop fort. C'est un aspect de l'éducation presque obligé.

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Si l'on s'en tient aux principes qui ont donné naissance au métier de comportementaliste, ce dernier ne doit pas recourir au moindre dressage sur le chien. Et j'insiste bien là dessus parce que cela sous-entend qu'un éducateur-comportementaliste n'est pas un vrai comportementaliste.

Je comprends l'idée, mais souvent les gens ont besoin des deux : ils ont besoin d'une part de comprendre leur chien et la relation, mais ils ont aussi besoin en parallèle de conditionner un minimum pour que le chien soit accepté dans la société humaine. Tu ne crois pas ?

J'essaie de comprendre ton école de pensée : ton idéal, c'est un monde sans aucun conditionnement ?

Est-ce que cet idéal est compatible avec la réalité ? C'est une idée qui m'intéresse parce que si je trouvais un professionnel qui m'assure que mon chien peut être heureux sans la moindre éducation je serai la première à acheter :-)

Mais ma réalité, c'est que sans éducation/conditionnement, ma chienne traverserait les routes pour chasser les piafs et sauterait sur les mamies, et donc au final pour la sécurité de tous je devrais restreindre sa liberté. J'ai l'impression d'avoir vraiment eu besoin des deux en fait : j'ai commencé par assurer les meilleures conditions possibles pour que ma chienne fasse ses apprentissages naturels en dehors de toute éducation. Et ça a été suffisant pour qu'elle devienne une super chienne bien dans sa peau, super sociable, qui contrôle bien sa mâchoire, etc. donc c'est déjà top. Mais voilà, ça ne va pas empêcher ma chienne de sauter sur les gens ou de courser les chats, et le problème c'est que si elle fait ça, je dois l'attacher... donc je suis bloquée, non ? J'aimerai bien avoir ton avis là-dessus.

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Il n'y a pas de consensus en ce moment. Et j'insiste, vraiment aucun consensus.

La profession de comportementaliste au niveau mondial, n'existe à toutes fins pratiques, pas, puisque sa définition varie selon les continents, et ce, ***-si-dé-ra-ble-ment.

Le standard le plus intéressant je trouve dans le monde, c'est aux USA. Et la meilleure comparaison, c'est avec la France.

En France, un homme a pris sur lui de définir cette profession, on connait la suite. Il "forme" des comportementalistes. On a donc une transmission d'une génération à l'autre. Un "académicien" forme des gens n'ayant pas fréquenté l'université.

Ici au Québec, une personne formée par cet académicien peut prétendre former d'autres comportementalistes. On est donc en 3e génération.

Aux USA? T'as pas le droit de te prétendre comportementaliste, si t'as pas minimum un Master en zoologie, point barre. Personne n'a le droit de s'approprier cette profession. Aux USA, la profession s'appelle Certified Applied Animal Behaviorist (CAAB), et personne au monde, autre qu'une université ne peut te former. Tous les CAAB sont donc de 1ere génération. Ils sont tous formé par des académiciens.

En France, c'est bien sûr Michel Chanton qui semble entretenir les définitions en lien avec cette profession. Toujours en France, il semblerait qu'une nouvelle profession se profile, la cynologie. Ça n'existe pas au Québec, ni aux USA à ma connaissance.

Voilà enfin quelqu'un qui connait son sujet. Aux USA, il faut en effet un diplome de Behavioriste pour pouvoir exercer le metier et ensuite vous pouvez passer differentes certifications pour chaque problèmes de comportements. Ce sont en effet des universités qui délivrent les cours et les diplômes qui necessitent 80% de reussite aux examens. Ces diplômes sont reconnues mondialement sauf en France. En France, il suffit de passer un simple CCAD pour pouvoir se pretendre comportementaliste.

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