NON à la traite des chiens
Volés. Elevés en batterie. Importés illégalement. Vendus avec de faux documents. Revendus à des laboratoires ou à des pelletiers… Les chiens sont l’objet de toutes sortes de trafics en France, tout simplement parce qu’ils génèrent un chiffre d’affaire exorbitant. Victimes de leur succès, ils paient au prix fort la course au profit d’individus sans foi ni loi. Le trafic de chiens s’inscrit dans l’économie souterraine juste après le trafic de drogue.
On ne vous le dira jamais assez : ne laissez pas votre chien attaché devant la boulangerie quand vous allez chercher le pain, ni dans votre voiture quand vous sortez faire une course : rapides et silencieux, des voleurs de chiens écument tous les lieux où ils peuvent trouver un animal sans surveillance. En moins d’une minute, en solo ou en équipe, ils enlèvent votre protégé, qui sera cédé dans la foulée à un réseau bien organisé, spécialisé dans le trafic de chiens volés. « Mon caniche s’est évaporé sous mon nez », déplore Jacqueline qui se souvient seulement d’un claquement de portières et d’une voiture qui démarre en trombe. Comme son protégé, 70 000 chiens environ sont volés en France chaque année. Jusque dans les jardins de leurs maîtres dont le portail est forcé ou enjambé. « On a emporté Gigi, mon bouledogue anglais, soupire Mathias. Elle était dans le jardin de mon père, on la surveillait de la fenêtre. Brusquement elle n’a plus été là, on n’a pas tout de suite compris comment. En fait une personne a sonné à la porte, pour demander du travail. Pendant qu’elle nous occupait, un complice enlevait Gigi… »
Dognapping et rançon
Que deviennent ces chiens tatoués, pucés, brusquement arrachés à leurs propriétaires et dont on entendra plus parler ? Ils sont appelés à un sort funeste. Revendus quasiment au kilo à des laboratoires, ils sont en général, jusqu’à ce que mort s’ensuive, utilisés à des tests d’effort. D’autres filières de revente existent : les animaux volés deviennent reproducteurs dans des élevages clandestins s’ils ont l’apparence d’une race répertoriée ou même, sont acheminés vers des pays d’Europe de l’Est pour occuper cette place dans des fermes d’élevage sordides. Ils meurent d’épuisement, de froid, de maladie, d’entassement dans des boxes surpeuplés et leurs portées sont renvoyées vers la France pour être écoulés par le biais d’animaleries ou « d’éleveurs » professionnels ou familiaux : ils apparaissent sous la mention « type * » à la mention « race » sur les papiers destinés aux acheteurs. Une seconde option, toujours en direction des pays de l’Est, consiste à fournir des ateliers de fourreurs, où sous une autre appellation, les chiens volés finissent en col et poignets de manteau. Les molossoïdes sont pour leur part jetés en pâture dans des combats de chiens.