Pour vous expliquer un peu comment ça se passe : À la maison on a découvert un chien ultra-expressif qui sort une palette de mimiques, de postures et de vocalises impressionnantes. Donc c'est un chien avec un comportement social très développé, on voit qu'il a évolué en meute. Hier je leur ai distribué de la sardine à la main côté à côte, il n'y a vraiment plus la moindre trace d'agressivité envers ma chienne que ce soit par rapport à la nourriture ou aux câlins. Mon chat de 3 kilos lui pique son panier, on les caresse en même temps, pas de souci. Par contre en dehors de la maison en présence d'autres chiens, il "rejoue" un truc que je ne cerne pas encore tout à fait. D'abord il y a une certaine crainte lorsque les autres approchent trop vite ou qu'il se sent "coincé", il n'est pas trop à l'aise au reniflage, il a tendance à se coller dans nos jambes. Puis au bout d'un moment, il prend un peu confiance et commence à faire des allers-retours entre la bande de chiens et nous. Et là il me fait des trucs un peu bizarres, en gros il va esquisser quelques positions de jeu, entrer dans le mouvement comme si ça y est, il était détendu. Mais à un moment donné il va à nouveau se carapater dans mes jambes sans raison apparente et cette fois, lorsque d'autres chiens approchent, il va grogner et montrer les dents, soit en se planquant derrière moi soit en me tournant autour. Et ainsi de suite : va dans la mêlée, revient faire son cirque de pseudo-protection autour de moi, va dans la mêlée, fait son cirque, va dans la mêlée, fait son cirque, etc.
Tout se passe trop vite. Ça fait 3 ans que j'observe passionnément les chiens, tout se passe tellement vite, que "sans raison apparente", hummm, je me méfie.
Ceci dit, ce que tu décris, n'a absolument rien de surprenant. Un chien sent une force qui le pousse à socialiser, c'est comme ça. Par contre, le chien demeure un prédateur, capable de meurtre. Donc, ce processus suit un trajet inconstant. Tant qu'il va de l'avant, on ne doit pas trop s'en faire avec le fait qu'il revienne. Tiens, le mot clé ici, serait "vertige". Il vit un vertige. Si ça dure trop longtemps ce vertige, il vient s'en affranchir auprès de toi, avant de retourner vivre ce vertige.
Quand je parle d'une force qui le pousse à socialiser, cela n'est pas une métaphore. Tous ces chiens névrosés, sentent une force qui les amène dans un sens, et une autre force --celle imposée par l'humain et son sens analytique-- qui les retiennent.