Alors, oui et non; disons que les humains ne sont plus (ou en tout cas ne sont plus censés être) des "produits" suivant des "lignées"... Mais en fait, pas si loin de nous que ça, on a eu la sélection des humains en fonction de leur couleur de peau, on sélectionnait et mariait les esclaves en fonction de leurs capacités (comme nos chiens, finalement -_-), on a eu les nazis qui voulaient, schématiquement dans l'esprit collectif, des grands blonds aux yeux bleus (dirigés pas un petit brun nerveux aux yeux noirs! XD), il y a eu des sélections religieuses (on ne marie pas un mormon et un musulman), géographiques (mélanger un danois avec une camerounaise? Euh…), sociales (un fils de patron avec une ouvrière? scandaleux!)...
Et on a beau croire, les sélections de lignées dans la reproduction humaine ont encore lieu: les différences sociales sont censées être gommées, les castes en Inde sont censées être abolies, on est censé se réjouir autant de la naissance d'une fille que de celle d'un garçon, la politique de l'enfant unique est censée être un mauvais souvenir... Oui: "censé" est le mot important, car les esprits ont du mal à tourner la page, surtout quand la sélection est perçue comme "tradition ancestrale", et surtout quand les personnes qui en profitent ne veulent pas abandonner les privilèges qu’ils en retirent.
Même aux Etats-Unis, jusque dans les années 60, on stérilisait les individus "indésirables": handicapés mentaux, alcooliques, délinquants sexuels, groupes ethniques marginaux...
http://www.liberation.fr/planete/1997/08/28/l-eugenisme-hante-encore-les-etats-unis-plus-de-60-000-sterilisations-furent-pratiquees-de-force-de-_212291
Même en France il a été question de la stérilisation des handicapés mentaux.
http://www.liberation.fr/societe/2001/05/30/la-sterilisation-des-handicapees-mentales-sort-de-l-ombre_366324
Pourtant, parce qu'on est handicapé ou "différent", on devrait se voir interdire le droit à la joie de trouver l'amour et de fonder une famille? Ben, si le fruit de cette joie est un enfant d'à peine 9 ans d'espérance de vie dont 7 sous respirateur artificiel, pourquoi pas accepter cette interdiction, aussi injuste soit-elle, pour le bien de tous et notamment de l'éventuel enfant qui ne serait venu sur terre que pour y vivre un encore + injuste calvaire...
La difficulté étant à nouveau de trouver une limite: handicapés mentaux, physiques, diabétiques, sourds, aveugles, épileptiques, alcooliques, pédophiles et zoophiles, autistes, daltoniens...??
Bien sûr, grand débat, tout ça est question de point de vue et sensibilité personnels, et aussi de vécu: sûrement qu'une personne ultra-intolérante va changer d'avis le jour où elle apprendra que son petit-fils est autiste, ou au contraire quelqu'un ultra-tolérant et pacifique peut se mettre à prôner la peine de mort le jour où sa soeur de 16 ans se fait violer et torturer...