C'est intéressant de se pencher sur la pyramide des besoins, car ça permet de prendre conscience que toutes les dépenses d'énergie liées aux besoins primaires ont aujourd'hui disparu de la vie du chien domestique (trouver sa nourriture, son abri, ses partenaires et... mêmes les dépenses liées aux hormones sexuelles chez les chiens stérilisés)
Ensuite pour les dépenses liées au travail : la grande majorité des chiens domestiques ne travaillent pas dans le contexte correspondant à leur sélection (chien de troupeau qui troupeaute, chien de traîneau qui tracte, etc.)
Les "loisirs", dont la promenade, constituent donc l'essentiel de l'activité physique et mentale du chien, à fortiori quand celui-ci est laissé seul entre 4 murs de 9h à 17h.
Donc la promenade ne peut se définir comme un besoin subsidiaire qui vient en dernière position comme tu le présentes Patou, mais bien comme un vecteur essentiel d'activité et d'interaction, qui vient combler des besoins essentiels que le mode de vie actuel du chien domestique ne permet pas de combler autrement.
1 - boire et manger > implique d'un point de vue évolutionnaire une dépense physique et mentale (qui active le SEEKING system : explorer/chercher/trouver) > réinjecté dans les loisirs/la promenade (Sapiens et Canis familiaris sont sensiblement logés à la même enseigne ici)
2 - se reposer > trouver un abri impliquait originellement une dépense de même ordre.
3 - se reproduire > fortement lié aux interactions sociales et à la compétition > autre forme de dépense réinjectée dans les loisirs pour beaucoup de chiens.
Ensuite :
4 - l'interaction avec les hommes > pour une vaste majorité de chiens, les loisirs/la ballade constituent les principales sources d'interaction, que ce soit avec leur propre espèce ou avec l'humain.
5 - son travail > pour une vaste majorité de chiens, les loisirs ont remplacé le travail avec plus ou moins de succès.
Nous avons (C. familiaris comme Sapiens) des cerveaux archaïques qui nous placent en position de "mismatch" quasi-permanente dans notre environnement actuel.
Et on aura beau retourner la pyramide des besoins dans tous les sens, si on ne permet pas à un cerveau d'activer ses circuits primaires, il dépérit.
La bonne nouvelle, c'est que pour le faire il suffit de chausser ses baskets et d'aller faire un tour dans la nature :-)