Ah oui, en fait, je me rends compte que pour moi la problématique est très différente.
J'adore marcher. Honnêtement, je peux marcher 1 journée entière sans m'arrêter si les conditions sont bonnes (pas en plein soleil, pas de grosse côte) sans fatiguer et surtout... sans m'ennuyer. Je n'ai pas besoin de portable, de compagnon de route (à part mes chiens, mais limite, je dois avouer que mes chiens sont presque une "excuse" pour que ma manie de marcher soit considérée comme acceptable par la société... c'était beaucoup plus bizarre pour les gens que je connais quand je n'avais pas mes chiens et que je m'en allais marcher, pendant des heures, seule) ou que sais je. Quand je marche, je pense, et me suffis totalement à moi même.
Mais par contre je ne suis pas DU TOUT hyperactive dans le sens : être toujours sur 10 projets à la fois, avoir besoin de "faire des choses" (qui soient valorisées socialement : être inscrite a un cours de danse, faire un art martial ou du tennis, sortir au cinema, etc). Et j'ai beaucoup de mal avec cette société qui valorise toujours le fait de "faire des choses", de bien employer son temps. Même partir en vacances semble devenir une corvée car il faut cocher des objectifs, avoir des choses à raconter aux collègues à la rentrée. Ca fout toujours un sacré malaise quand je rentre de vacances et qu'on me demande si je suis allée visiter tel ou tel monument, si je suis allée dans tel ou tel ville. Et que je ne sais même pas de quoi les gens me parlent. Ah non, moi je me suis juste baladée dans la nature avec mes chiens, je n'ai rien vu de tout cela, de toute façon les monuments sont souvent interdits aux chiens donc ça fait bien longtemps que je ne les visite plus lol
Bref, j'adore ne "rien faire", en tout cas ne "rien faire" de tout ce qui est palpable pour la société. Par contre, j'aime bien ne "rien faire" mais..en mouvement. J'ai juste du mal à rester statique. C'est viscéral. Un peu comme si j'avais hérité de gènes ancestraux de "proie" qui poussent à rester en mouvement, pour ne pas se retrouver être la cible d'un prédateur. Être statique fait rapidement naître un sentiment d'angoisse chez moi, surtout en publique. Je vais avoir du mal, par exemple, à m'asseoir sur un banc pour attendre le metro sur le quai. Je vais avoir tendance à faire les 100 pas sur le quai. Mais dans l'absolu, à part marcher, j'aurais quand même cette tendance à ne rien faire autre qu'être dans mes pensées, je n'aurais pas ce reflexe qu'ont bcp de sortir mon portable pour passer un appel ou aller sur facebook pour "meubler le temps". Je "meuble le temps" en observant ce qui m'entoure, en pensant. Je ne sais plus qui disait ça plus haut... mais je ne crois pas connaître la sensation d'ennui. Alors que j'ai une vie qui pourrait paraître incroyablement pauvre et routinière à beaucoup de mes concitoyens.
Bref, je n'aime pas le statique MAIS pour autant, je suis plutôt du genre "contemplative" aussi, cela n'est pas antinomique.