Mon défi un an: changement de direction

Moi oui, je croise régulièrement des gens qui sont assis ou posés tranquilles avec leurs chiens.

Hier j'ai passé presque une heure dans un champ en bordure de chemin de promenade, il y a avait une légère brise et le bruit des feuilles me donnait envie de dormir. Honnêtement je pense que je n'aurai eu aucune difficulté à m'endormir si je n'avais pas eu les chiennes à surveiller ^^

Miya a du prendre sur elle, car pour le moment elle n'est vraiment pas patiente... elle commence à pigner au bout de même pas une minute d'arrêt.

Alors j'ai alterné des moments de calme et de relâche avec la petite, pendant que Molène se reposait tranquille contre moi (dans ces moments là elle aime bien me coller et me sert d'accoudoir ou de petit dossier).

C'est bien parce que sans le vouloir, on a travaillé un point important pour Miya. À force de nous voir (Mo et moi) calmes, elle s'est laissée aller aussi. À un moment un Malinois est apparu dans le champ comme une fusée, son maître lui lançait la balle.

Et alors là MIRACLE, Miya n'a rien dit ! (alors qu'elle tire comme un bourrin et pleure dès qu'elle voit un copain d'habitude).

À la rivière et à la plage, on reste statiques aussi de longs moments après avoir nagé, j'aime bien rester au soleil pour me réchauffer. Le soleil étant quand même un invité de marque par chez nous... on essaie d'en profiter un maximum.

Tiens une autre idée pour toi qui a besoin de ne rien faire en faisant quelque chose : la pêche !

C'est pas un truc qui pourrait te tenter ?

Chez moi il y a plein de petits coins où les pêcheurs amateurs viennent se poser avec leur chien, des potes, des bières, ou plus solitaires... c'est une activité assez méditative mine de rien.

Finalement le pêcheur est un "guetteur tranquille", ça te met dans un état de calme profond, tout en restant en éveil, c'est une forme d'attention douce et distanciée si on veut, exactement l'inverse de la rumination.

Bon, moi je ne pratique pas la pêche parce que j'ai peur des hameçons et pitié des poissons ^^

Mais j'ai des copains pêcheurs vraiment passionnés (avec des compétences très pointues que je n'ai pas) et je trouve leur pratique très belle.

Ou beaucoup plus simple : LIRE.

Fais comme Perceval: remplace l'hameçon par un caillou. 😁

Ou le 'no kill' (on relâche le poisson dans l'eau après l'avoir pris en photo ^^)

Tu parles de balcon et tu le compte en tant que dehors,

dans la mesure du possible, tu voudrais pas déménager dans un logement avec un petit terrain? Je sais que même si tu auras un jardin tu sortiras quand même Sana.

Le jardin n'est pas nécessaire et surtout il n'exclue pas de sortir le chien mais je le perçois tout de même comme petit un plus.

Oui, c'est ce que font mes amis, mais ça implique quand même que le poisson repart avec un piercing... gloups.

Salut Energiesolaire et les autres,

Ton post m'a amené à me poser la question : et moi, je suis quoi, dans le camps de ceux qui ont du mal à "se poser", ou l'inverse ?

Je crois en fait que je suis née assez "contemplative", très très proche de la nature et des éléments.

Petite, je pouvais rêvasser des heures au pied d'un arbre ou jouer avec l'eau d'un ruisseau. Plutôt imaginative et intuitive à la base que réfléchie, au bout du compte.

Je suis assez zen de nature, je crois qu'à la base "simplement ne rien faire" ne m'a jamais fait flipper, loin de là...

Tout s'est compliqué plus tard, finalement. Après la fac, avec mon entrée dans la vie active dans un environnement technique très intéressant mais un rythme extrêmement soutenu. Non seulement je m'y suis adaptée, mais j'ai aimé cette adrénaline de pouvoir faire plusieurs choses en même temps, de courir de projets en projets, de décisions à prendre en sujets à démêler.... Mon cerveau s'est quelque part régalé, je me suis nourrie de cette hyperactivité ! A cette période, mon mari, qui a vraiment un gros gros soucis avec le fait de ne rien faire et de ne rien avoir à faire de prévu, m'a clairement habitué à ne jamais m'arrêter : sorties, sports, visites, ... mêmes nos vacances ne comportaient finalement pas de temps mort. Dès qu'il n'y avait rien de prévu, un simple moment où on aurait pu en profiter pour être simplement "oisif", le faisait réellement flipper.

J'ai tenu 15 ans à ce rythme. Au début j'ai eu du mal, mais finalement, comme avec le boulot, je m'y suis habituée, je m'en suis nourrie.

Puis je me suis rappelée que je savais certes très bien le faire : tenir ce rythme, utiliser (rentabiliser) chaque moment de nos temps, ... mais que ce n'était pas totalement moi, ou du moins que c'était réducteur me concernant : je savais faire les deux et j'aspirais aux deux.

J'ai quitté mon mari, ses plannings, ses activités à profusion, des voyages millimétrés, ...

Et j'ai pris Ookipa, ...

Au début, ce n'est pas simple de désaprendre d'être en permanence dans l'action.

Parfois, même je panique de ne plus voir mes agendas aussi remplis à l'avance, ou dernièrement des vacances où je laisse finalement la place à du "on verra bien le moment venu où on a envie d'aller, et si on a envie de faire quelque chose".

La conscience de ce temps qui nous est compté revient toujours nous scander de quelque part "bien utiliser" ce temps, de ne pas le gaspiller à ne rien faire ...

Pour Ookipa, c'est comme dans ma vie maintenant, on sait faire les deux : prévoir des sorties "objectivées" (éducation, cani-cross, ballade planifiée ...), et aussi se mettre à "buguer" : c'est à dire se dire tiens, on se pose là, le coin est sympa, la lumière est belle (la lumière joue vraiment beaucoup pour moi dans l'envie de me stopper à rien foutre), et on ne fait rien. Le chien est laché, il vaque tranquillement à ses occupations canine dans un périmètre proche de moi, et moi je le regarde, ou pas, je ne pense à rien. J'ai reappris à avoir ce genres de moments avec lui.

J'avais oublié...

Et ce temps, pour moi humain, compte double.

Pour mon ookipa, c'est juste un temps dehors, pendant lequel son humain ne fait rien.

Ca me fait penser à un moment très étrange que j'ai vécu dernièrement avec Ookipa. Nous étions invités en début de soirée chez des voisins. Il y avait du monde, du bruit. Je me sentais, comme parfois, en "décalage" avec ces humains, là sans être là, envie d'être ailleurs, de ne pas faire semblant de m'amuser à sociabiliser ... j'ai dit que je devais m'absenter, que je devais sortir mon chien (sans préciser que j'en avais vraiment envie). Ces gens m'ont plaint de cette "corvée" ... pensant probablement qu'en 10 mn je serais revenue.

Nous sommes partis dans notre colline de d'habitude, en haut de nos maisons. L'été en Provence peut réserver de très doux moments. Arrivés en haut de la colline, elle m'est apparue comme différente de d'habitude. Les odeurs de la garrigue étaient plus fortes, la lumière tellement plus belle, un coucher de soleil dans les pins. On était seuls avec Ookipa, je savourais cette bouffée d'air. Je crois que le facteur déclenchant a été cette musique. De l'autre côté de la colline, il y a de très grandes maisons, on ne les voit pas, elles sont assez loin, mais ce soir là, mariage, anniversaire, que sait-je, il y avait un groupe de musique orientale qui chantait. C'était une musique très douce, comme un muezzin mais chanté, je ne m'y connais pas trop à la base c'est pas trop ce que j'écoute.

Mais là, l'instant a été complètement surnaturel... comme presque magique. J'avais l'impression de me tenir à un endroit et moment complètement uniques. C'était comme un cadeau.

Je n'ai pas eu envie de continuer la ballade classique pour "faire se dépenser Ookipa". Je me suis assise par terre et je n'ai strictement rien fait que de contempler autour de moi.

J'imagine qu'on aurait pu me prendre pour une folle, d'autant que ce moment m'a tellement touché que je me suis mise à pleurer. Je n'ai de mon souvenir réfléchi à rien de précis. Ookipa a fini par venir se coucher lui aussi à côté de moi. On a rien fait, il avait l'air d'être aussi "rassasié" par cette sortie "statique" que par notre course habituelle.

Puis je me suis d'un coup rendue compte qu'il faisait nuit ... je n'avais pas regardé ma montre. (enfin, mon téléphone). Nous étions partis plus d'une heure !!! En termes d'activités et de km, OOki n'avait pour moi pas eu son compte ... eh bien pour autant, il n'a pas été infernal ensuite et semblait autant satisfait que d'habitude de sa sortie.

En te lisant Emma, je me dis aussi que ca dépend du lieu,

Rester sans rien faire et contempler dans un lieu ou il n'y a personne qui vient t'embêter c'est bien ca peut le faire.

Dans mon cas si j'aime pas tant rester statique c'est parce que je suis dans des endroits souvent peuplé plus ou moins. Et ca me saoule vraiment de me poser et d'avoir soit les gamins qui veulent caresser le chien sur son banc, ou les gens qui demandent c'est quoi comme chien tout les 10mn, et veulent le prendre en photos etc, ceux qui demandent si t'as pas du feu ou une clope, etc...Sans compter ceux qui débarque, sans chiens mais savent tout sur les chiens

@bobkat, oui, j'ai beau réfléchir, mais me poser à rien faire avec Ookipa, ça m'arrive, à des terrasses de café par exemple... mais en fait tu as raison, je suis quand même quelque part en hypervigilance (chiens, gens ...), ce qui fait que ce n'est pas les mêmes moments.

Par contre, ça doit quand même compter pour le chien comme "du temps dehors", car même si il ne se dépense pas, il vit plein de choses : des gens qui passent, des chiens au loin, le york de la table à côté, de la bouffe à renifler ...

Bref, est ce que tout ce qui est "en dehors de sa maison régulière" (jardin compris) compte pour de l'extérieur pour un chien (attention, mon but est de ne pas remplacer le temps de sortie classique, mais de voir si ça peut entrer dans le challenge d'Energiesolaire) ?