En fait, tout montre dans vos propos que ce que vous ne pardonnez pas à votre chien, vous vous le pardonnez à vous. C'est plus ça qui me gène plutôt que la tarte que vous lui avez mise sous le coup de la peur. Je ne comprends pas cette inégalité de traitement ou de considération.
Mais le pire est sans doute que vous pensez que c'est pour son bien. Comment peut-on penser une chose pareille ?
Vous dites savoir que votre réaction n'était pas la bonne mais que vous lui en remettriez une s'il recommençait. Là aussi, j'ai du mal à comprendre.
Je conçois qu'il est loin d'être évident de garder son sang froid face aux comportements d'agression ; qu'il s'agisse d'un chien qui agresse ou d'un humain. Moi-même je dois bien reconnaître qu'en ayant vu un chien se faire frapper il y a quelques années, j'ai eu énormément de mal à me contrôler. C'est quand j'ai vu mon chien de l'époque devenir de plus en plus agressif envers cette personne que j'ai compris que mon énervement devenait contagieux et ne faisait qu'envenimer la situation. Et c'est ce qui m'a arrêté.
Isaac Asimov, célèbre auteur de SF, écrivait que la violence était le dernier refuge de l'incompétence. C'est certes facile à dire mais ça n'enlève en rien la pertinence d'une telle citation, et que chaque propriétaire de chien (mais pas qu'eux !) devrait garder chèrement à l'esprit. Moi le premier.
Pour le reste, il est tout d'abord heureux que votre chien ne soit pas allé plus loin. Il ne faut sans doute pas y voir autre chose que ce que nous appelons dans notre jargon une agression de distancement. Il est en revanche plus curieux qu'il n'ait pas prévenu avant ; ne serait-ce que pas des signaux d'apaisement.
Sinon, c'est une très bonne idée d'exposer votre chien aux enfants (sans forcer le contact bien sûr). Si effectivement il en a peur, ce sera un bon moyen de commencer sa désensibilisation. En revanche, si pendant la balade collective les enfants se mettent à courir partout, à s'approcher puis s'éloigner du chien, à crier et j'en passe, là, il n'y aura à priori pas d'habituation possible.
Quand on travaille sur la désensibilisation/habituation, il faut que le stimulus anxiogène soit le plus fixe possible en intensité. Que ce soit en terme de distance, de volume sonore ou de taille.
Plus le stimulus qui déclenche la peur est de faible intensité, plus rapide sera la diminution de la réaction émotionnelle. Et plus le stimulus qui déclenche la peur est de forte intensité, moins rapide sera la diminution de la réaction émotionnelle.
La fréquence de répétition d'exposition à un stimulus anxiogène influe aussi sur l'efficacité et la rapidité de l'habituation. À intensité égale, plus la fréquence d'apparition du stimulus anxiogène sera élevée et moins grande sera la réaction émotionnelle du chien.
Enfin bref, l'aide d'un professionnel est clairement requise dans ce genre de thérapie comportementale.