Alors voyons voir... déjà, le Border collie n'est pas sélectionné pour la compagnie ou la beauté, c'est une des rares races pour laquelle la sélection se base encore uniquement sur les aptitudes au troupeau (source : centrale canine).
Ensuite, pour répondre à ton sujet, il faudrait d'abord définir ce que tu entends par "devenir un chien de compagnie". Tu parles de la sélection de la race ou de sa simple adoption en tant que chien de compagnie ?
Si tu tu parles de sélection, alors ton questionnement revient à se demander : pourquoi on ne sélectionnes pas toutes les races uniquement pour leur aptitudes à la compagnie ?
Réponse relativement simple : parce qu'une race ne se définit pas uniquement par un look, c'est un ensemble de caractéristiques et d'aptitudes parfois très anciennes, qui constituent la valeur de la race.
Un épagneul breton est un excellent chien d'arrêt, il développera les allures et comportements de sa race dès 2 mois. Un Patou est un excellent gardien de troupeau de par ses aptitudes naturelles, tandis qu'un Bulldog ben, il est surtout excellent pour faire le clown et apporter de l'affection à sa famille, etc.
Donc si on commence à sélectionner tous les chiens pareil (juste pour les aptitudes à la compagnie, rien d'autre), ben il n'y a plus de race, tout simplement.
Donc je pense que tu n'as pas très bien cerné ce débat en fait, il ne s'agit pas de dire qu'un chien de travail de DOIT pas ou ne PEUT pas tenir compagnie aux humains... bien entendu.
Comme l'a dit Oxyz, le chien de travail à toujours été le compagnon de l'homme, en plus de faire son travail.
Dans le monde de l'élevage (et chez tous ceux qui s'intéressent à la sélection), la critique ne porte donc pas sur les aptitudes à la compagnie mais bien sur la sélection des lignées dite de "beauté" qui a totalement passé certaines races au rouleau compresseur ces dernières décennies.
Les passionnés de ces races sont écœurés de voir les aptitudes naturelles des chiens se déliter au profit de critères de "beauté" qui prennent le pas sur tout le reste, y compris sur la santé.
Il y a, par exemple, un éleveur de Patous en Haute-Garonne, qui a totalement quitté le circuit du LOF par dégoût, car il ne supportait plus de voir sa race détruite au niveau mental et physique par une sélection superficielle axée sur la "beauté". Ses chiens ne seront donc jamais champions de beauté mais resteront élevés pour leur aptitudes naturelles.
C'est un dégoût que l'on retrouve chez pas mal de passionnés de races anciennes.