Personnellement ce qui peut me gêner le plus, ce sont les arguments trompeurs, laissant penser que se passer de la castration, ou, plus justement, avoir un male entier, ne rend pas la vie si compliquée. Ca dépend, pourtant, si tu sors beaucoup ou pas, si tu croises beaucoup de femelles en chaleur ou de mâles entiers prets à se mesurer au tien pour un oui ou pour un non, quelles sont les réactions des maitres en face, etc. Et ca dépend de ce qu'on fait : partir au moindre doute, ou rattacher son chien au moindre doute...
Tout le problème est là. On n'a pas du tout les mêmes attentes, les mêmes contraintes, la même idée de ce qu'est un "chien qui ne pose pas problème avec ses congénères".
Si j'en crois connaissances qui font ou ont fait de la pension canine "familiale" (donc plusieurs chiens d'horizons différents qui se retrouvent à se cotoyer dans une maison inconnue), la plupart des maîtres présentent leur chien comme "ne posant aucun soucis avec ses congénères". Et pourtant, dans de nombreux cas, une fois le chien réellement plongé dans un groupe de chiens hétérogène, ça ne le fait pas. Pour des problématiques différentes d'ailleurs (chevauchements, agressivité, peur et repli, aboiements intempestifs, etc), non forcément liées à la question castré/entier : cela dit, elles sont toutes arrivées à la conclusion avec l'expérience qu'en refusant de prendre des mâles entiers elles s’épargnaient déjà une bonne partie des problèmes.
Quand on creuse un peu, on se rend compte que pour beaucoup de maîtres un chien qui ne pose "aucun soucis avec ses congénères", c'est un chien qui sait croiser des congénères (ou au mieux : se promener avec) sans qu'il y ait bagarre, avec plus ou moins de gestion humaine. Le problème, c'est que ça ne signifie absolument pas que le chien va réussir à cohabiter plusieurs jours avec des congénères, dans un espace fermé, avec des ressources en jeu, et une gestion humaine limitée (quand on gère un groupe de chiens, on ne peut pas être en continu sur le dos de chaque chien à gérer ses moindres mouvements). Pour que ça marche dans ce contexte, on ne parle alors pas simplement d'un chien bien codé et/ou bien éduqué, on parle d'un chien particulièrement souple, tolérant, dans ses relations congénères. Mon expérience, c'est que la castration aide à obtenir cette souplesse comportementale, en limitant (sans forcément les supprimer) l'intensité de certains comportements sexuels/de rivalité. Ca ne règle pas tout non plus, il y a plein de chiens de berger par exemple qui seront ingérables dans ce contexte, qu'ils soient entiers ou castrés, simplement parce qu'ils vont en continu chercher à troupeauter les autres chiens.