Comment l’éduquer sans friandise ?

Emma3e
Emma3e

Bonjour,

J’ai un broder-collie croisée labradors de 5 mois.

Je voulais savoir comment l´eduquer sans friandise ? Parce que maintenant il n’obeit pas à moi mais justement à la friandise, ce qui n’est pas très pratique.

Donc avez vous Des astuce ?

18 réponses
Energiesolaire
Energiesolaire

Quelques pensées dans le désordre.

Technique, les 3 "renforceurs" généralement reconnus sont nourriture, jeu, et affection. Je pense que c'est un tantinet plus complexe que ça, mais c'est une bonne base de départ.

En effet, une des perles que Cesar Millan nous enseigne, c'est qu'on peut baser une relation exceptionnelle avec un chien, en utilisant très peu de nourriture. Il le fait à l'occasion, mais surtout pour conditionner des émotions. On doit tout de même préciser que Millan enseigne très peu d'habiletés à des chiens.

Le grand Ian Dunbar a émis de sérieuses réserves quant à la façon dont les entraîneurs interprètent ses travaux. Il constate en effet, qu'une portion non négligeable de la sphère d'éducation dite en renforcement positif, repose énorément sur la nourriture en tant que leurre. Et il déteste. On peut l'entendre de sa bouche ici:

[youtube=https://www.youtube.com/watch?v=FJ8A0Spotys]

En éducation canine, on tend à être énormément motivés comme humain, dans les 2 premières années (tout au plus) d'éducation de notre animal. Je connais peu de gens qui "cliquent" leur chien de 3, 4 ou 8 ans. C'est dommage. Je pense qu'il est crucial de définir nos objectifs très tôt, pour ensuite les "répartir" dans le temps. Il n'y a pas le feu au lac.

Je préfère nettement baser l'éducation sur les interactions verbales ou vocales, que sur les signaux visuels. Avec un Border croisé, on peut probablement obtenir énormément d'efficacité en signaux, au point où on se dit "ouin, cela vaut-il la peine de se donner le mal d'enseigner les mots?". Je pense que oui ça vaut la peine, justement pour l'avenir. C'est un investissement à moyen/long terme.

Le futur de l'éducation positive réside dans ce qu'on appelle aujourd'hui le Choice Based trainining, ou l'éducation basée sur le choix.

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Energiesolaire
Energiesolaire

Au niveau de l'éducation Choice Based, je donne un net avantage à l'entraîneuse Susan Garrett en ce moment, ce qui m'amène à pouvoir répondre à ta question Emma.

Susan construit sa méthode sur des principes psychologiques ayant fait l'objet de publication scientifique. Qui plus est, les chercheurs ayant publié à ce sujet (appliqué à l'humain), bossent dans ma court (Université de Sherbrooke je crois, donc au Québec).

Le principe est le suivant. Très très simple tu vas voir.

Si on propose un défi à un être doté d'une certaine intelligence (chien, humain, primate, dauphin), et que ce défi est trop difficile. Il risque d'y avoir de l'incompréhension, de la frustration, du stress. Pas bon ça...

Si on propose un défi trop facile, il risque d'y avoir de l'ennui, du désintérêt. Là t'auras besoin de tes friandises justements. Pas bon ça non plus...

Le but, est de fixer un défi qui soit juste assez difficile pour plonger le participant dans l'incertitude, la délicieuse incertitude. De là, on tente de laisser le participant figurer la clé de l'énigme par lui-même. Ce processus de découverte, rend l'activité beaucoup plus marquante pour l'individu.

Pense à tout ce que tu as découvert par toi-même, dans des domaines qui t'intéressent. En théorie, ces apprentissages t'ont davantage marqué.

Susan Garrett n'enseigne pas à un chien comment aller à son panier. Elle lui permet de découvrir qu'aller à son panier, c'est très très cool. Mais il doit le découvrir par lui même. Quand le chien découvre que cette zone génère du jeu, de l'agrément, cette découverte rend cette zone très très cool. Tu vois le principe?

Oui de la nourriture est utilisée au début. Mais l'activité représente bcp plus que recevoir une croquette de temps en temps. Y a toute l'excitation en lien avec la découverte, le jeu, tout ça.

Éventuellement, lorsque l'animal gagne en maturité émotionnelle (passé 2 ans). Si on a bien joué nos cartes, la bouffe ne sert presque plus à rien pour l'obéissance en lien avec les commandes connues. Sana, ma shibette, *adore* ces jeux d'obéissance maintenant. Son renforceur, c'est l'attention, l'interaction, la relation elle même. Oui certes la bouffe est bienvenue. Mais le simple moment passé ensemble lui suffit.

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Energiesolaire
Energiesolaire

Si tu parles Anglais, et que tu as les moyens (environ 500 euros par an), je te recommande de joindre le programme Recallers de Susan Garrett. Ça va assurément répondre à tes questions, tout en changeant entièrement ta vision de l'éducation canine.

Le seul hic, c'est qu'elle admet une nouvelle cohorte par an (seulement), et la dernière a été admise en Mai. Donc je crois que la prochaine ira en Mai 2019.

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Energiesolaire
Energiesolaire

Tiens, je t'ai fait une petite vidéo ce soir. Entièrement improvisé. J'voulais te démontrer comment lorsque présentée comme ça, l'OB a besoin de bien peu de friandises:

[youtube=https://www.youtube.com/watch?v=LYUARr_7Lpk]

On voit qu'au début, quand je sollicite son attention, elle me donne un petit hochement de tête latéral. Ça, c'est l'effet de lui avoir enseigné le langage. Si je m'adresse à elle, elle cherche à comprendre ce que je lui raconte, car elle aime déchiffrer le langage.

Bon je ne lui demande que des trucs de base. Sauter sur une buche, suivre mon doigt. C'est un Shiba, cette race tend à renifler les objets. Ça n'obéit pas du tac au tac. Mais tu peux voir qu'elle se complait dans l'activité, au point où si je lui offrait de la nourriture, ça briserait le rythme (pas sur qu'elle apprécierait).

Outre l'ambiance de jeu, et les "ouiiii bon chien", sa récompense est assez subtile. C'est le son du click, tout simplement. J'ai intégré ça à mon langage. Je clique des gens, je n'y peux rien. Cliquer avec sa bouche, c'est génial, car tu peux vraiment l'intégrer à ton langage. Ça devient une seconde nature. Et l'animal n'a besoin de rien de plus.

Ça me ramène à Dunbar. Il insiste énormément pour tenter d'inspirer les entraineurs à s'éloigner du conditionnement opérant, au profit du conditionnement classique. Le conditionnement classique c'est le fait d'associer du positif à des stimuli. Mon click est conditionné en classique évidemment. Donc j'ai longtemps cliqué/nourri cliqué/nourri. Avec le temps, le conditionnement se fait, et on a plus besoin de nourrir.

Peut-être une dernière petite chose. Faut aller avec les gouts de notre chien. Bon, border/lab on peut déjà prédire qu'on aura un chien porté sur son maître. S'il tient plus du border surtout. S'il tient plus du lab, on pourrait avoir un rapporteur exceptionnel. Plus on va dans le sens des goûts réel du chien, moins on a besoin de faire d'effort. L'activité elle même devient une récompense. On donne pas une friandise à un lab qui rapporte une balle, on lui relance la balle. Par contre, pendant le jeu de balle, on peut faire des assis, couchez, reste, STOP, tout ça. Le lancé devient la récompense!

Un border, on s'en fiche de la récompense. Tu es la récompense. Il vit pour son berger. Mais pour que tout ça devienne très grand un jour, conditionnement classique en tant que chiot, construire une excellente relation, et en prime enseigner l'art du langage humain.

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Utilisateur anonyme
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Cette question pourrait être posée différemment. Qu'est ce que votre employeur devrait faire pour que vous acceptiez de travailler sans qu'il ait besoin de vous payer? Des felicitations ou des éloges vous suffiraient-elles?

Pourquoi travaille-t-on ? Il me semble qu'en premier lieu, c'est pour se nourrir, avoir un toit et se faire plaisir.

Si votre employeur vous donne une prime, il me semble que c'est pour augmenter votre motivation.

Qu'elles sont les activités principales que nous faisons en premier: travailler, aller dans les magasins pour acheter notre nourriture, puis cuisiner. Ensuite seulement, nous cedons à nos plaisirs. Je vois mal quelqu'un être motivé pour aller jouer au tennis, alors qu'il est affamé.

Dans la nature, la première motivation d'un être vivant, c'est de se nourrir PUIS seulement de jouer.

En ce qui concerne, nos chiens nous leur donnons à manger sans qu'ils aient besoin de travailler. Nous en avons fait des assistés, un peu comme les gens qui touchent le RSA. Nous leur avons retirer l'activité essentiel qui correspond au principe même de la vie. C'est la plus grosse erreur commise en tant que maître car cela limite la création de DOPAMINE qui est essentiel à la survie d'un individu provoquant ainsi un certain nombre de problème de comportement. A comparer avec l'état d'esprit d'un grand nombre de gens sans travail ( depression, tristesse, etc...)

Par conséquent, puisque votre chien est déjà nourri ( son salaire), il vous reste la prime ( récompense) pour augmenter sa motivation et donc la création de DOPAMINE.

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Utilisateur anonyme
Utilisateur anonyme

La dopamine est le neurotransmetteur le plus puissant qu'il puisse exister dans l'education ou le dressage d'un chien. Gerer son taux de dopamine et vous aurez un chien qui executera tous ce que vous voudrez dans n'importe qu'elle circonstance.

Le pic de dopamine n'a pas lieu au moment de la recompense, il se situe entre le moment de la potentielle recompense et le moment de la recompense.

C'est pas le MOMENT OU VOUS RECEVEZ VOTRE PRIME qui vous motive, MAIS LA POSSIBILITE EVENTUELLE DE L'OBTENIR

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Bobkat
Bobkat

Mouais, bon on travaille tous pour avoir notre salaire, oui

Mais on aime la reconnaissance aussi, enfin ca dépend des personnes, de plus en plus de gens préfèrent peut être gagner moins mais justement avoir de meilleurs conditions de travail, des collègues plus sympas, des patrons plus sympas, aimer ce qu'on fait.... on est payé quand même biensure

Réduire le truc a travailler pour être juste payé, ca revient a ce que décrit Lorna dans son comm a propos du bananier

Et ca peut aussi mener à la dépression, burn out etc...

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Utilisateur anonyme
Utilisateur anonyme

Je pense que c'est pas très pertinent de citer le RSA dans une conversation sur la friandise en éducation canine, ni de confondre psychologie humaine et psychologie canine en général d'ailleurs.

Des tas de facteurs entrent en jeu dans l'éventuelle tristesse ou dépression d'une personne au RSA K9Trainer, en dehors du fait qu'on lui ait ôté une motivation à la survie. Des facteurs comme un climat social odieux par exemple. Mais passons...

Ta partie sur la dopamine est plus intéressante, mais finalement ça revient à dire qu'il faut jouer sur la motivation du chien et sur son incertitude à recevoir (la délicieuse incertitude dont parlait Energie j'imagine ?)

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