@Leelee
Différencier ce que tu appelles les "autocontrôles" de l'obéissance, d'un point de vue humain, ça peut se comprendre. Du moins je comprends par quel chemin tu peux en arriver à percevoir cette opposition.
Ceci dit, dans le cerveau, les choses ne sont pas hermétiquement compartimentées... Tout se tient.
Un chien impulsif, explosif, avec une très haute appétence naturelle dans un domaine donné (par sélection), tu vas avoir besoin de canaliser ça et tu vas l'inclure dans ton programme, à moins de vouloir un chien qui exprime l'ensemble de ses pulsions au naturel sur toute cible de son choix, ce qui n'est généralement pas le plan, à fortiori avec un chien sélectionné pour le travail dans les extrêmes que l'on voit actuellement sur certaines lignées...
Avoir recours à la discipline et à l'obéissance formelle n'empêche absolument pas de faire réfléchir le chien de multiples façons.
Si certains restent en surface, c'est leur problème, celà ne disqualifie pas la discipline, si ?
Lorsqu'il apprend à se retenir/redescendre (cessation) sur une pulsion extrêmement puissante, le chien prend sur lui et augmente, au fil du temps et de la diversification des expériences, sa capacité de contrôle tout court.
Le fait d'entraîner l'obéissance sur des pulsions extrêmes se répercute sur ce que tu appelles les autocontrôles.
On peut comparer celà à la discipline sportive humaine. Il est évident que quelqu'un qui a pratiqué * années d'arts martiaux va en tirer des bénéfices qui dépassent largement les limites du tatami. Le chien aussi s'approprie son vécu, le digère mentalement.
Il me semble que c'est l'essence même de toute discipline, les bénéfices résident dans la façon dont elle structure le corps et l'esprit.
Lorsque ma chienne a appris à stopper sur chevreuil, celà a bien évidemment augmenté sa capacité de contrôle globale.
Ma chienne réfléchit 36 fois par jour à des "problèmes" bien plus complexes que celà, que d'ailleurs j'ignore probablement en partie.
Le simple fait de passer à l'entrée de l'impasse ou réside son pote Marley, de renifler pour voir si les traces sont fraîches et de m'observer pour deviner si oui ou non on va aller chercher Marley aujourd'hui la fait réfléchir.
Elle obéit, et elle réfléchit. L'un n'empêche pas l'autre et les deux s'alimentent.
Les chiens savent faire les deux et peuvent maîtriser d'innombrables nuances de gris... De l'obé pure/conditionnée, à une obéissance mitigée avec la réflexion en diverses proportions, en passant par la capacité à savoir exactement quand passer de l'obé à l'initiative, et comment yo-yoter d'un bord à l'autre avec une finesse qui me laisse la gueule ouverte 364 jours par an.
De ce fait, j'ai des difficultés à adopter ce point de vue binaire obé VS "autocontrôles".