Bizarre que personne n'ait répondu. C'est pourtant facile.
Selon les régions, on appelle rat-dormant ou rat-bayard le lérot tout simplement. Ce petit animal de plus en plus rare ressemble de loin à un rat : même corpulence que le rat noir, tête proche de celle d'un rongeur. En réalité ce n'est pas un vrai rongeur, mais un prédateur redoutable et très utile puisqu’il s’attaque aux insectes et aux souris ou autres petits animaux. À ce titre et à cause de sa rareté, il est sur la liste rouge des espèces menacées de l'UICN et protégé en Europe… sauf en France. Pourtant il est proche de ces animaux non nuisibles comme le loir et le muscardin.
Nous en avons chez nous. Outre les petites bestioles, il est friand de fruits, mais ne fera aucun dégât dans vos réserves à moins de stocker noix ou noisettes. Il est très agile et capable de courir à la verticale et même au plafond si celui-ci est fait d’isolants où il peut s’accrocher (constaté de visu !). Il est très reconnaissable à son pelage, à ses yeux comme entourés d’un masque noir (d’où le rat-bayard) et à sa queue touffue… et amovible puisqu’il peut en perdre une bonne partie qu’il abandonne sans dommage lors d’une agression, mais elle ne repousse pas. Les seuls ennuis qu’il occasionne : des trous dans les murs et plafonds pour y faire son nid et des crottes un peu partout. Mais il vous débarrassera des souris, rats, nids de guêpes ou de frelons et insectes divers.
Il est par contre en concurrence avec le chat et apprécie ses croquettes. Il est arrivé une fois qu’une lérotte nidifie chez nous : elle trempait les croquettes dans l’eau du félin afin de les ramollir pour sa portée. Le chat a du mal avec cet animal qui grimpe partout, dont la queue s’en va, qui sait très bien faire le mort (de visu) et assez redoutable pour ne pas être agressé de face (j’ai été mordue une fois au sang !). D’où la morsure de votre chat.
À la mauvaise saison il hiberne (d’où son appellation locale de rat-dormant) et parfois dans les maisons, mais jamais dans les pièces d’habitation. C’est aussi lui qui est responsable de ces bruits de pas dans les greniers qu’on attribue parfois aux fantômes.
Étant écrivaine, notamment de fables, j’en ai fait un personnage récurrent de mes textes et je viens même d’en écrire un nouveau à ce sujet "À Lérot, notre héros.".