Je considère totalement mes chiens comme "mes enfants", et je n'ai aucune honte à l'avouer :)
Cela ne signifie absolument pas que je les vois et m'en occupe comme s'il s'agissait d'humains. Je sais parfaitement ce qu'est un chien, et ce qui diffère dans son fonctionnement, ses besoins, par rapport à un humain, et m'adapte en fonction.
Il n'y a en fait pas vraiment d'antropomorphisme là dedans.
En considérant mes chiens comme "mes enfants", je ne leur attribue pas des traits humains mais qualifie simplement mon sentiment à leur égard, le style de relation que j'entretiens avec eux, qui est bel et bien de type maternel/parental.
Je crois que si les chiens se sont si bien introduits dans les vies humaines (parfois jusque dans leurs lits !), c'est bel et bien parce que leur espèce sait parfaitement surfer sur notre besoin de "maternage". Leur physique comme leur comportement semble avoir été façonné au cours des générations pour s'introduire un peu plus profond dans cette "faille" de notre cerveau qui nous pousse à étendre notre instinct parental à d'autres espèces.
Je n'ai pas d'enfant, donc il m'est difficile de faire une comparaison, mais il me semble bel et bien que ceux ci viennent combler chez moi un besoin de "maternage" au sens large, le besoin d'être responsable de quelqu'un, la recherche d'un lien affectif inconditionnel, d'une forme de dépendance. Le plaisir de voir un être grandir, se développer, affirmer sa personnalité, fonctionner dans le monde. La difficulté à trouver le bonheur autrement qu'au travers de l'épanouissement d'un autre être.
On m'offre un séjour all inclusive dans un hotel 3 étoiles dans le plus beau des pays exotiques = je me demanderais ce que je fais là. Voir mes chiens courir comme des fous sur une plage de Camargue, haletant de bonheur, sous la pluie, par 2 degrés, en plein hiver = je suis la plus heureuse du monde.
J'imagine, mais sans l'avoir vécu, qu'avoir un enfant, c'est à peu près ça, dans l'idée. Alors peut être plus intense, plus fort ? Certains parents se moqueront en affirmant que le lien avec un enfant est incomparable. Peut être, peut être pas, je n'en sais rien et je pense de toute façon que ça dépend des personnes, de leur histoire, et qu'il n'y a pas de règles. Il n'est pas compliqué de trouver des témpignages de personnes décues par l'expérience de la "vraie" parentalité et qui reconnaissent avoir trouvé plus de bonheur dans "l'équivalent" de parentalité que représente l'adoption d'un chien. J'ai une collègue qui rigole souvent en disant que le chien de son père sera "le futur héritier" de la famille, tant son père lui semble plus proche de son animal qu'il ne l'a été avec ses enfants.
Tant que cela n'altère pas la façon dont l'humain s'occupe de son chien, je n'y vois pas d'inconvénient :)