Pancréatite fulgurante bichon maltais

GeaiPetit9175
GeaiPetit9175

Bonjour à tous,

A travers ces quelques lignes, je cherche sans doute un peu de réconfort, lever les doutes qui restent suite au départ précipité de mon chien et avoir des retours pour ceux qui ont déjà rencontré "la pancréatite aiguë" avec leur chien.

Mon chien avait quasiment 17 ans et se portait dans une forme incroyable pour son âge. La majorité des gens lui donnait même pas 10 ans. Il avait uniquement une légère insuffisance rénale et une petite toux chronique depuis 6 mois. Pour lui, j'aurais fait n'importe quoi. On a parcouru l'Europe ensemble. J'avais pour habitude de l'emporter dans un sac à dos et moi sur mon vélo. 

Un jour, dans la nuit de lundi à mardi, il a commencé à vomir, beaucoup vomir... Il ne voulait rien prendre. Au bout d'une heure, je suis parti au véto de garde. J'avais peur d'une déshydratation. La véto fait un bilan sanguin, aucun diagnostic de posé, peut être une gastrite selon elle. Elle fait une injection pour les vomissements et me dit que je vais être tranquille 24h et que si les vomissement reprennent il faut consulter de nouveau...

Je rentre chez moi, je dors 3, 4 heures. Au petit matin, le mal être de mon chien reprend : vomissement et aussi diarrhées... Je le ramène chez mon véto à l'ouverture du cabinet. On me dit de le laisser, qu'ils vont faire des examens et le perfuser. Je reviens au cabinet vers 17h. Mon chien a littéralement changé physiquement depuis la matinée : il est pétri de douleurs, figé, n'arrive plus du tout à s'allonger et bave beaucoup... Mon véto m'annonce le diagnostic : pancréatite aiguë. Elle me dit que son pronostic vital est engagé en raison de son âge (et même si 4 chiens sur 5 s'en sortent avec ce problème). Elle a mis en place un traitement/protocole sur 48h par perfusion avec de la morphine. Elle me dit que mon chien reste donc hospitalisé. Je comprends rapidement que mon chien va passer la nuit tout seul en clinique, cela me bouleverse considérablement.

Je passe la nuit la plus horrible de ma vie, j'avais l'intuition profonde qu'on allait se quitter. Je prie mon chien de bien vouloir tenir le coup pour m'attendre et lui dire au revoir et merci pour ce magnifique parcours ensemble.

Au petit matin, je rappelle à l'ouverture le cabinet, déjà juste pour savoir si mon chien est toujours en "vie". On me dit que oui, mais ils veulent pas me donner plus d'infos. Ils vont faire des examens complémentaire et me rappeler. Vers 10h30, la clinique me rappelle et me dit de passer pour 11h00. 

On m'installe dans un box vétérinaire et là mon chien arrive : tétanisé, il gémit, n'arrive quasiment plus à marcher, bave beaucoup et son ventre avait doublé de volume. Mon chien n'a même pas réussi à remuer sa queue quand il m'a vu. Il a juste fait trois, quatre pas précipités pour signifier qu'il a remarqué ma présence et sa "joie" de me revoir. A cet instant j'ai vu dans son regard qu'il en pouvait plus. Le vétérinaire, un remplaçant très jeune car sa collègue est absente le mercredi, me dit que le traitement n'a pas fait effet depuis la veille. Il vient se faire une échographie abdominale et que son estomac est dilaté de 5 fois sa taille initiale, d'où son ventre gonflé !!

Rapidement, je comprends qu'il souhaite prolonger l'hospitalisation sans nouvelle stratégie thérapeutique. A ce moment là, et avec les cris du cœur, on échange sur la situation qui pour moi est intenable. J'évoque avec lui ses chances de survie. Il m'annonce qu à ce stade il y'a peut être un peu moins de 30% de chance de survie avec de potentielles séquelles...C'est moi même qui doit évoquer la possibilité d'arrêter ses souffrances et l'euthanasie. Le vétérinaire valide également mes propos et ce choix. C'est la mort dans l'âme que je dis adieu à mon chien après une dernière bouffée d'air frais et de câlins à l'extérieur. 

4 mois après son départ, la culpabilité et le doute m'envahit toujours. J'en suis parfois à en vouloir au vétérinaire (surement injustement) de ne pas avoir porter ce choix là en premier et en dépit d'une situation clinique dramatique et évidente. Je porte à moi seul, ou presque, ce choix et c'est horrible. J'ai l'impression d'avoir trahi mon chien. Il y'a des fois où je me dis que cela aurait été plus facile à accepter si le vétérinaire avait proposé cela en premier. Peut-être que le véto remplaçant ne voulait t-il pas empiéter sur le protocole de 48h de sa collègue ? Peut-être voulait-t-il tenter le tout pour ne pas briser le lien fort qui m'unissait à mon chien ? On ne saura jamais. Mon chien me manque et je n'a pas supporté le fait qu'il souffre et qu'il puisse partir sans moi, seul, dans le froid d'une cage de vétérinaire.

Quelqu'un a t-il déjà eu une expérience similaire ? 

Merci pour votre lecture et vos retour. 

 

 

 

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    Bonjour, 

    Je suis désolée pour la très difficile perte que vous avez vécue. 

    La pancréatite aigue est une affection parfois difficile à diagnostiquer pour laquelle il faut combiner plusieurs examens complémentaires, et aujourd’hui encore le taux de mortalité est de 20% chez le chien à la prise en charge initiale. Malheureusement, même en pleine forme l’âge de votre chien n’a certainement pas joué en sa faveur, tout comme son début d’insuffisance rénale. En effet, la pancréatite engendre une déshydratation assez sévère ce qui peut alors aggraver l’insuffisance rénale. Il est parfois difficile pour le vétérinaire de savoir quand continuer à se battre et quand décider qu’il faut envisager d’arrêter surtout sans connaître l’état d’esprit du propriétaire. 

    Vous avez fait ce jour-là un choix très difficile mais très courageux, et qui a sans doute soulagé votre compagnon. Peut-être que s’il avait été pris plus tôt vous auriez eu peur de ne pas assez avoir tenté. Les pancréatites aiguës sont douloureuses et la limite entre les tentatives de traitement et l’arrêt pour stopper la douleur est parfois difficile à placer que ça soit pour le vétérinaire ou le propriétaire. 

    Vous avez fait tout ce que vous avez pu dans une situation compliquée, en faisant toujours passer votre compagnon à quatre pattes avant tout. Au vu de ce que vous expliquez, il aura vécu une vie riche, stimulante et pleine d’affection. Et une belle longue vie. Et vous avez été là jusqu’au bout pour lui. 

    En espérant vous avoir aidé au mieux et en vous souhaitant bon courage, 

    Johanne. 

    " Étudiant(e) vétérinaire, chargé(e) de mission pour la Junior-Entreprise ProVéto Junior Conseil "
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