Résumé du pavé (le détail apporte quand même un peu de contexte) : Chienne idéale mais grave anxiété de séparation qui me complique tellement la vie que j'en perds patience, que je commence à en vouloir à ma chienne et que je me dis que je n'y arriverai jamais et qu'elle serait peut-être mieux avec des gens disponibles H24. J'écris tout cela aussi pour garder un historique clair pour un éducateur canin, et aussi pour faire le point sur ma capacité à adopter un chien...
Bonsoir à toutes et tous,
J'ai adopté ma petite chienne d'a peine trois mois il y a à peine plus d'une semaine.
C'est une Pomsky F1B, adopté via un bon ami qui à eu une portée, Yuna semble avoir vécu ses premiers mois dans de bonnes conditions, sociabilisation, sans doute pas mal de vie en extérieur dans le jardin avec sa meute (la maman que j'adore et 7 autres chiots) un peu en liberté j'imagine (peut-être peu de contrôle ?). Je l'ai moi même vu grandir car j'ai hésité à prendre un des chiots depuis que la maman Husky était gestante. En tout cas elle a vécu chez un couple avec enfants (3 dont un bébé) attentionnés et aimants. Donc je n'identifie pas vraiment de terreau traumatisant.
D'ailleurs cela se ressent pas mal : la chienne est adorable, ne stresse pas beaucoup en voiture ni chez le véto, sociable avec les autres chiens, suit bien en balade sans laisse, et s'adapte assez bien à la laisse (sauf quand on passe devant les brebis ou les poules...) pas peureuse, magnifique, câline, calme avec humains enfants et chats.
Elle à clairement beaucoup plus hérité du côté Husky, dans la portée on avait des chiots très très "pomsky" boule de poil, elle faisait plutôt partie des plus typées Husky. D'ailleurs la chienne de 3 mois fait déjà 5,5kg (parfaitement équilibré selon la véto vu hier), ce qui selon les estimations me semble complètement en dehors du poids attendu pour cette "race". Ce n'est pas un vrai soucis, mais je m'attendais à un chien assez petit, on dirait qu'elle va finalement être quasiment aussi grande que sa maman.
Elle apprends aussi tellement vite : rappel, assis, panier, propreté en partie acquise. Notons que je ne la force pas trop, je ne lui apprends pas des choses jusqu'à épuisement, mais vu que j'ai pris ma semaine de congés justement pour l'accompagner correctement sur ce gros changement, je profite de son esprit vif et de mon temps pour lui inculquer chaque jours des choses utiles pour elle et moi.
Évidemment, vous avez lu le titre. N'ayant jamais eu de chien en dehors du chien de famille quand j'étais petite, lorsque Yuna à commencé à hurler dès que je n'étais plus dans son champ de vision, j'ai pensé que c'était totalement normal, le temps qu'elle s'acclimate et comme pour tout, j'ai fouillé tous les bons conseils pour y aller progressivement.
D'ailleurs je vous déroule un peu les évènements, puisqu'ils sont si récents :
J1 : Chienne récupérée en fin de journée, quand même un peu flippée par le trajet et la séparation (je l'ai blottie contre moi par reflexe..), je dors dans le salon sur le canapé à quelques mètres d'elle, dans son petit coussin sur lequel elle était contente d'aller.
J2 : Journée commence par du caca et pipi un peu partout dans le salon, bon c'était attendu, donc je m'affaire à tout nettoyer. Balades, manger, câlins, etc. Je remarque tout de même qu'elle hurle instantanément dès que je me déplace hors de sa vue dans le salon, que je vais à l'étage ou que j'utilise les toilettes en bas.
Je fais mes recherches sur le net pour m'assurer que je ne suis pas malgré moi en train d'envenimer la situation. Là, plein de conseils mais un soucis se confirme : la maison.
La façon dont est faite la maison est particulière, au RDC, en dehors des toilettes d'1m², il n'y a qu'une seule grande pièce avec salon, cuisine, bureau, tout cela fait un angle avec le coin boulot d'un côté et le coin salon de l'autre. Aucun accès vers mon garage (j'y accède depuis l'extérieur). Et à l'étage, 2 chambres et une SdB.
Bref, toutes les ressources semblent indiquer que je dois imposer une forme de séparation avec la chienne pour éviter de renforcer son angoisse et au contraire d'essayer de l'en libérer rapidement.
Donc pour cette nuit, je décide de dormir à l'étage et ignorer tous ses cris, hurlements, aboiements.
En tout : des pleurs de 22h30 à 2h30 du matin puis de nouveau vers 5h ou j'ai laissé tombé ma nuit et suis descendu dès qu'il y a eu la moindre accalmie pour ne pas récompenser les pleurs.
Je ne vous le cache pas, c'était l'enfer, mais bon, c'est ce que me dit l'ensemble des conseils que j'ai pu compiler sur les forums et sites experts. (je bosse dans le web donc je varie mes sources, prends soin de vérifier, éviter les blogs générés en IA qui disent des sornettes etc, donc j'ai confiance en ces stratégies). et c'est normal elle vient tout juste d'arriver.
J3 : Je fais maintenant mes recherches sur tout ce qui peut aider dans ce genre de situation, et aussi pour l'aider sur la propreté, j'applique des routines pour les sorties besoins et constate déjà qu'elle prend assez bien à cœur le caca dehors.
Je ne vous refait pas les journées, elles sont toujours quasi identiques, en dehors de quelques départs pour RDV de santé, etc, pendant lesquels j'ai l'impression qu'elle hurle de A à Z. Pour les autres sorties nécessaires suivantes je l'ai toujours amenée en voiture pour des courses rapides où elle reste dans le coffre aménagé, confortable avec jouets etc. J'en profitais pour faire des ballades sympa en ville où elle était au top, ou la laisser quelques minutes dans la voiture.
J'ai aussi bouffé jusqu'à la nausée des conseils, tutoriels, recommandations, stratégies pour améliorer le quotidien de Yuna.
Le soir même, la boule au ventre, je retente l'expérience, dormir en haut, limiter l'accès à l'étage et prier pour que je récupère un peu de sommeil. Hurlements d'une bonne heure, mais ensuite un peu de calme. Le lendemain c'est toujours la guerre en bas, pas spécialement de destruction, en dehors de ce que génère les mouvements erratiques liés à l'angoisse, mais surtout des besoins et pipis de stress un peu partout.
J4 : Le souci est bien identifié, elle est extrêmement angoissée toute seule, c'est quasi frénétique, sans repos, elle qui adore jouer en ma présence ou tapper une longue sieste, une fois seule elle est prise d'une angoisse littéralement folle et perd même la capacité de se reposer.
Bref, encore une fois je me dis que ça vient de moi, que je ne connais pas les techniques (je vous parle pas de la culpabilité d'avoir pris un chiot qui arrive déjà...). J'identifie qu'un parc à chiot pourrait lui rappeler l'endroit où elle dormais petite avec la meute, et en même temps pour moi l'assurance qu'elle ne se retrouve pas en danger dans mon grand RdC. Elle hurle pendant encore une ou deux heures, reprends ses hurlements en pleine nuit, ou très tôt le matin. Je ne cède pas avant 5h du matin, en me disant qu'au moins je peux nettoyer facilement et qu'elle a du "apprendre" un peu.
J5 : même journée, j'essaie de monter souvent de renforcer le fait que je ne répondre pas aux pleurs etc. Toujours de longues balades, des choses stimulante, voir sa maman, une de ses sœurs, elle se régale.
Pourtant, mauvaise nuit, entre deux hurlements incessants elle arrive à sauter au dessus de l'enclos, mon plan d'urgence à 160€ (j'ai du acheter un truc pour protéger les enfants des cheminées) tombe à l'eau entièrement, Et j'ai de nouveau un chiot en liberté dans un salon trop grand pour être rendu "sûr" dans lequel j'ai quand même des choses qui ont de l'importance pour moi, et tout pue forcément.
Quasiment pas dormie, le matin je suis épuisée, triste, voir défaite car je ne veux pas la faire dormir en haut à cause des escalier, puis je ne veux pas sacrifier la seule autre chambre à la chienne. Le garage ferait trop de bruit pour les voisins, qui doivent, même si le son est plutôt atténué, être déjà fatigué du bruit la nuit.. Sachant que j'essaie vraiment d'avoir un bon relationnel avec mes voisins car on est à la campagne et que je suis arrivée il y a un an et je ne veux pas débuter des hostilités. Idem je ne veux pas la faire dormir dans ma chambre pour ne pas renforcer ce truc malsain qui la pousse au pire dès que je m'absente.
Encore une fois, je regarde les solutions possibles : la cage. J'achete donc une grande cage de voyage encore en urgence (pas cher celle ci), et j'organise le truc pour que l'enclos lui fasse un petit coin sympa, bref le grand luxe même si la cage est un peu trop petite (j'en réserve une grande sur leboncoin pour le lendemain). Il y a des jouets, un kong, des coussins, et surtout je passe du temps à lui faire aimer sa cage. ça ne manque pas, elle y va facilement en journée, y tappe la sieste pas loin de moi. Je commence à me dire que j'ai enfin trouvé une solution, et comme depuis 5 jours j'y place un peu tous mes espoirs.
Dans sa cage, elle va hurler, mais sans réponse de ma part et dans un endroit contrôlé elle risque moins de faire ses besoins et va comprendre que je suis ici pour de bon, même si je m'absente pour dormir ou pour sortir faire des courses ou travailler (à la fin des vacs, avec le télétravail j'aurais toujours 5 jours dispo chez moi).
Et donc elle hurle, couine, pleure, pendant quelques dizaines de minutes puis dodo, c'est inédit !! je suis ravie, c'est la belle vie. je dors pour une fois plus de 2h consécutives et la boule au ventre se calme un peu.
J6 : A peu près la même, mais dans la grande cage. Vraiment confort pour elle, la cage est vraiment grande, j'ai pu déplacer tout ce qui la rassure dedans, et laisser l'enclos un peu vide pour qu'elle aille dedans instinctivement. La nuit se passe à peu près de la même façon, mais les pleurs sont quand même toujours très forts et reprennent pendant la nuit.
J7 : Toujours les journées balades, apprentissages, je la fatigue, je reste relativement distante, bref j'essaie vraiment de faire au mieux et j'essaie de positiver en me disant que ça va mieux. J'en profite pour faire quelques tests de "sorties" que j'ai mis de côté jusque là pour déjà améliorer la nuit, plutôt que les départs.
C'est un grand non, elle hurle instantanément pendant de lonnnnnngues dizaines de minutes dès que je passe la porte sans elle. Tant pis, je me concentre sur le dodo.
Le soir je vais pour la nuit en mode, new life, le top, je vais bien dormir.
NON, je ne dors quasiment pas, elle hurle plus que jamais et j'entends qu'elle se bat vraiment avec la cage, je la vois même mordre la grille. Impossible qu'elle se blesse par ma faute, j'ouvre et je la laisse sortir vers 4h du matin, je reste avec elle le temps qu'elle se calme, remonte dormir en me disant que de toute façon je n'ai plus le choix.
Mais bonne nouvelle, elle semble plus à l'aise avec mes "absences" dans la maison, elle ne hurle pas directement quand je vais aux toilettes, ne hurle pas directement quand je monte, et là, elle me laisse carrément dormir de 5h à 8h du mat, une première.
J8 : Bon, du coup c'est aujourd'hui. J'ai passé une partie de la journée à essayer de suivre les conseils pour calmer ses angoisses liées à mon départ. (et a essayer de calmer ce qui sont devenues mes propres angoisses..)
- Partir de la maison et revenir avant qu'elle hurle : c'est impossible, elle hurle directement.
- Faire semblant de partir, sortir sans rituel, être distante, attendre qu'elle soit occupée ou endormie : elle s'en fiche, je ne vois aucune différence, même dans un profond sommeil, ou à fond dans son kong, elle arrête tout à la seconde où j'ouvre la porte et hurle à la seconde ou je la ferme derrière moi.
- Revenir quand elle s'est calmée : c'est impossible, elle hurle sans discontinuer, je crois vraiment qu'elle peut tenir plusieurs heures.
Et cette nuit je compte la laisser libre dans le salon, j'ai rangé plein de trucs, en espérant ne pas devoir trop nettoyer demain matin, mais surtout en espérant qu'elle me laisse enfin faire une nuit, que mes voisins passent une nuit sans entendre une chienne hurler lorsqu'ils se couchent et lorsqu'ils se lèvent.
Bref, c'était une semaine vraiment difficile... L'idée de devoir remettre autant d'énergie à l'habituer à mon départ à l'extérieur, et surtout le constat de quasi folie, perte de contrôle, d'envie du jeu et du sommeil, bref l'angoisse réelle et profonde dont elle fait preuve dès que je ferme cette satanée porte du salon alors que 1 seconde avant elle joue toute contente avec ses jouets, ça me traumatise un peu.
Je me rends bien compte que depuis deux trois jours, je ne prends plus du tout le même plaisir à la ballade, à lui faire rencontrer du monde, car j'angoisse non stop de ma prochaine nuit, de ma prochaine sortie, des voisins, de la santé mentale de la chienne, des erreurs que je commets sans doute. Aussi de savoir si je pourrais aller bosser l'esprit juste UN PEU tranquille et gérer mes grosses responsabilité au boulot une fois de retour de vacances.
J'ai l'impression que je commence à la détester, c'est horrible, la culpabilité me ronge.
Bref, j'ai prévu évidemment d'aller en parler à un éducateur canin, mais j'angoisse aussi qu'on me sorte les mêmes banalités, j'espère que non.
a l'heure actuelle j'imagine qu'on va me proposer de continuer, ce qui a finalement plutôt marché pour le dodo (enfin cela reste à prouver sur les semaines à venir) :
- la force brute avec juste des départs à la chaine jusqu'au calme (donc jusqu'à épuisement de la chienne, avec les conséquences sur mon RdC)
- ignorant tout cela
- maintenance de la distance avec la chienne pour éviter de renforcer un lien trop étroit
D'où peut-il provenir ce lien ? j'ai été "normale" avec elle, j'ai imposé directement des limites.. J'imagine que c'est seulement la solitude qui la torture (même si elle semble bien le vivre lorsqu'elle va dehors).
Bref, j'avais besoin de raconter ma vie et de me rassurer sur le fait que je ne subis pas tout cela passivement, sans essayer d'améliorer les choses. Mais c'est sûr qu'aujourd'hui, bah j'ai vachement de mal avec cette chienne que j'adorais tant il y a encore 5 jours... Je me retrouve même à penser à la revendre, ou la confier à une assos, ou a des gens qui peuvent vraiment être là H24 avec elle.
Merci pour les courageux et courageuses qui liront cette longue complainte.
Avez-vous un avis sur tout cela ? Est-ce que selon vous j'ai un cas particulier à gérer ou je suis juste trop sensible à tout cela ?