Shiba Inu comme premier toutou ?

Le cerveau est fait de 3 couches superposées. C'est de la couche primitive que proviennent les pulsions primitives (comportements agonistiques, pulsions sexuelles etc), elles sont modulées par le cerveau émotionnel (la 2e couche). Donc les ondes voyagent de bas en haut au début.

De là elles peuvent voyager vers la dernière couche, le néocortex. Si ce dernier le souhaite, il peut prendre le contrôle de certaines de ces ondes, s'en suit une collaobration complexe entre ces 3 couches, où le néocortex agit un peu comme un chef d'orchestre. À ce moment, les mêmes ondes voyagent dans tous les sens.

Il est possible que pour ces chiens dits primitifs, utiliser son néocortex ne soit pas du tout une seconde nature, du moins pas au même niveau. Je spécule ici, la réalité c'est que ton ressenti ne te trompe pas. Ce n'est pas si simple d'expliquer qu'est-ce qu'un chien primitif, puisque bien des "non-primitifs" ont des comportements primitifs, et que des primitifs ont des comportements plutôt modernes et civilisés.

Sana aime bien mes énigmes, et elle réfléchit énormément. Mais l'émotion --par défaut-- qui l'envahit si je lui fait une demande qui la force à réfléchir, c'est une forme en apparence primaire de tristesse. Le même style de couinement que lorsqu'elle ressent d'autres besoins comme celui de se soulager, ou de manger.

L'autre distinction qui nous frappe mon pote et moi, au point où ça devient caricatural...

Nous marchons souvent à 2 adultes et 3 chiens. Ces 3 chiens sont très potes naturellement. Sana les a connus alors qu'ils étaient chiots. Ils s'entendent donc très bien comme vous pouvez vous imaginer.

Sana est à part, presque toujours. Elle est différente, un peu comme si elle était carrément d'une autre espèce. Son besoin de recherche et découverte est ridiculement élevé en comparaison avec Gaga. Si ce dernier cherche pendant disons, 10min dans l'heure, Sana va chercher au moins pendant 40min. Mon pote a zéro connaissance en entraînement canin, et n'a pas du tout entraîné ces 2 chiens. Mais ils reviennnent au premier rappel. Mon pote ne peut pas s'éloigner pour aller faire pipi, sans que Gaga se mette à angoisser.

Lola, c'est pire. Elle ne le quitte pas. Son besoin de recherche de dépasse pas 5min par heure. Elle marche au pied parfaitement. Où est Sana? On ne la voit pas. De temps en temps elle se pointe pour quelques secondes, ensuite elle repart côté court ou jardin.

Ils jouent, ils échangent beaucoup d'affection, ils s'aiment, mais ils sont franchement différents.

Marrant, c'est justement ce lien que Temple Grandin fait entre son cerveau autiste et celui des animaux je crois, ça se passe au niveau du néocortex... il faudrait que je me rafraîchisse les idées à ce sujet, je ne me souviens plus exactement du propos.

Je vois ce que tu veux dire niveau attitude du chien, mais je suis d'accord, c'est compliqué à décrire (et on pourrait vite en tirer des conclusions erronées aussi).

Exact, mais gardons en tête que ses idées ne font pas l'unanimité. Mais oui, elle prétend avoir fait un phd sans néocortex LOL.

J'ai pensé à ça en répondant un peu plus tôt, mais je n'ai pas osé aller dans ces zones là. En gros, si Temple a réellement le cerveau d'un chien, a-t-elle celui d'un border? d'un GSD? d'un husky?

Tu sais, peut-être qu'un jour ils vont éliminer cette distinction.

Oh non quand même pas ! Elle dit qu'elle l'utilise moins (enfin que le sien est moins développé), pas qu'elle s'en passe complètement :-)

Pour moi ça tient debout, ça corrobore mon ressenti : langage et généralisation (néocortex) = la vision du "tout" altère la vision des parties. À l'inverse chez les animaux moins de néocortex > moins de connexions ENTRE les choses, mais du même coup ils perçoivent les parties avec beaucoup plus d'acuité que le tout.

Tiens ça m'a rappelé cette petite vidéo :

https://www.youtube.com/watch?v=vJG698U2Mvo

À cause de notre capacité de généralisation, un gorille peut s'inviter sur le terrain sans qu'on s'en aperçoive.

À l'inverse, un chien peut se jeter sur le facteur qu'il voit tous les jours depuis 10 ans parce que ce jour là il a juste mis une casquette ^^

C'est pour ça que je compare souvent les chiens (et autres animaux d'ailleurs) à des détecteurs d'erreur sur pattes.

Toi, tu vois que "grosso modo" le tableau est cohérent, le chien, lui, il voit l'ERREUR dans le tableau.

J'ai retrouvé une citation qui te donne raison:

"Bad input can happen to normal people, too. Just being incredibly tired and sleep-deprived will lower your frontal lobe function, and the aging process hurts the frontal lobes much more than any other part of the brain. That brings me back to animals. The good news is: when your frontal lobes are down, you have your animal brain to fall back on. That’s exactly what happens, too. The animal brain is the default position for people. That’s why animals seem so much like people in so many ways: they are like people. And people are like animals, especially when their frontal lobes aren’t working up to par. I think that’s also the reason for the special connection autistic people like me have to animals. Autistic people’s frontal lobes almost never work as well as normal people’s do, so our brain function ends up being somewhere in between human and animal. We use our animal brains more than normal people do, because we have to. We don’t have any choice. Autistic people are closer to animals than normal people are."

Cool ! Comment tu as retrouvé ça ?

Le sujet du vieillissement et du retour aux couches de cortex "animales"me fait penser à l'histoire de la grand-mère d'une amie qui en vieillissant avait perdu toute inhibition sociale et demandait à son gendre de lui "faire l'amour" (texto) au moment du dîner ^^

Ce qui pour mon amie était très embarrassant à l'époque mais un sujet à fou rire aujourd'hui.

LOLLLL trop marrant.

Un des ouvrages l'ayant fait connaître pour ces positions là, s'intitule Animals In Translations. La citation est extraite de ce livre.