Participation à une étude scientifique

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Bonjour,

Je suis actuellement étudiante en doctorat au Laboratoire Ethologie Cognition Développement (LECD) de l’Université Paris Nanterre. Pour mon sujet de thèse, je m’intéresse plus particulièrement à l’apprentissage interspécifique (entre deux espèces différentes) à la fois chez des enfants et des perroquets. Je souhaite savoir s’ils peuvent apprendre à utiliser différents objets à partir d’une espèce différente de la leur. Le but serait de mieux comprendre comment les humains et les animaux perçoivent les autres espèces, et ainsi permettre d’approfondir les connaissances sur la relation entre les animaux non humains et les humains. Pour cela, j’ai besoin d’un chien qui servira de modèle d’apprentissage. Les objets sont au nombre de quatre et seront adaptés aux capacités du chien (exemple : mettre un bâton dans le trou d’une boite). Etant donné que ces objets peuvent être assez petits pour des chiens de grande taille, je recherche plutôt un chien de petite taille (exemple : Jack Russel, chihuahua, etc.) qui a l’habitude d’être dressé, et dont le propriétaire réside en Ile-de-France. Si vous êtes intéressés, vous pouvez m’envoyer un message privé. Je peux aussi répondre à vos questions si vous en avez, et je peux aussi vous en dire plus sur l’étude si vous le souhaitez. La participation de vos compagnons canins sera très utile pour la science !

Bonne journée a tous !

21 réponses
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Bonjour,

Je m'intéresse de près à l'éthologie et je connais pas mal d'expériences comparables menées à l'international.

Forcément, je trouve le sujet de votre thèse très intéressant, mais pourriez-vous développer votre projet ?

Question de curiosité ;-)

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Energiesolaire
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Bonjour,

Je suis actuellement étudiante en doctorat au Laboratoire Ethologie Cognition Développement (LECD) de l’Université Paris Nanterre. Pour mon sujet de thèse, je m’intéresse plus particulièrement à l’apprentissage interspécifique (entre deux espèces différentes) à la fois chez des enfants et des perroquets. Je souhaite savoir s’ils peuvent apprendre à utiliser différents objets à partir d’une espèce différente de la leur. Le but serait de mieux comprendre comment les humains et les animaux perçoivent les autres espèces, et ainsi permettre d’approfondir les connaissances sur la relation entre les animaux non humains et les humains. Pour cela, j’ai besoin d’un chien qui servira de modèle d’apprentissage. Les objets sont au nombre de quatre et seront adaptés aux capacités du chien (exemple : mettre un bâton dans le trou d’une boite). Etant donné que ces objets peuvent être assez petits pour des chiens de grande taille, je recherche plutôt un chien de petite taille (exemple : Jack Russel, chihuahua, etc.) qui a l’habitude d’être dressé, et dont le propriétaire réside en Ile-de-France. Si vous êtes intéressés, vous pouvez m’envoyer un message privé. Je peux aussi répondre à vos questions si vous en avez, et je peux aussi vous en dire plus sur l’étude si vous le souhaitez. La participation de vos compagnons canins sera très utile pour la science !

Bonne journée a tous !

J'imagine que vous êtes au courant des travaux de Dr. Paul McGreevy, Ph.D, qui s'intéresse énormément à ces questions. Je vous conseille (bien que mon petit doigt me dit que vous êtes déjà au courant):

" An overview of the dog–human dyad and ethograms within it" (McGreevy et al., 2012)

Je ne peux pas vous aider, sinon qu'en vous remerciant d'avoir choisi ce sujet. Je crois que si on parvient à enseigner dans un langage naturel pour l'autre espèce, la qualité du tissu relationnel s'en trouve améliorée.

Si le papier de McGreevy n'est pas assez, dans la même veine, il y a un bouquin qui s'intitule "Social Dog: Behavior and Cognition" qui est pas mal incontournable (tout en ratissant bcp plus large ceci dit).

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Bonjour Helianthus,

Pourriez vous développer sur les perroquets aussi le parallèle avec un enfant me semble fragile.

Cordialement

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Avez-vous une définition de cet "apprentissage interspécifique" ?

Quelles conditions doit on réunir pour placer un apprentissage dans cette catégorie ? Je pense notamment aux apprentissages liés à l'imitation d'un individu d'une autre espèce, en fonction de l'intérêt et de la confiance portée à celle-ci.

Exemple : en partant d'un chien qui fait confiance à son humain. La balle du chien atterrit dans un récipient dont le matériau est désagréable (boîte en fer qui fait du bruit par exemple). Le chien n'ose pas récupérer sa balle malgré la motivation.

Le maître répète l'expérience en allant lui même récupérer la balle. Peu à peu le chien prend confiance et la récupère lui même. De quoi s'agit-il ? Peut-on parler d'apprentissage interspécifique dans des cas similaires ?

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Dans le cas contraire, comment mettre en place des conditions qui permettent de démontrer un apprentissage interspécifique en dehors de la pure imitation ? Je suis convaincue qu'un chien peut sauter une clôture en imitant une chèvre, etc. Donc il a appris à sauter la clôture.

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Selon moi, elle réfère au concept d'apprentissage social, donc de ces apprentissages qui font partie de l'éducation animale, un concept qui on se souvient, est relativement controversé (ex, Manuel Faouen, Michel Chanton, etc). Et donc même si l'exemple du saut d'une clôture me semble un peu simpliste, ce serait dans cette veine là oui. Et dans les faits, à cet égard, l'analogie de l'enfant et du perroquet, me semble très valide.

L'apprentissage se produit par imitation. Le défi tel que je le perçoit, c'est de tester le avant et le après. Pour ça, je crois que dans le passé on défini des séquences qui sont pas hyper naturelles, mais qui demeurent assez simples pour être apprises rapidement.

C'est un sujet sûr, pour produire des lectures / résultats positifs, ce qui est une bonne chose en guise de premier papier pour une étudiante de 3e cycle. C'est chiant débuter sa carrière en faisant chou blanc.

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Energiesolaire
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Un chaton ayant testé positif pour la leucémie féline, qui serait selon ce que j'en comprends, a été confié en adoption, à un.... rat :)

[youtube=https://www.youtube.com/watch?v=PtqiANsvpM8]

Pendant ce temps, l'humain demeure persuadé qu'il ne peut pas jouer avec un chat, en exposant ses mains / ses doigts. Le rat comprendrait-il le chat encore mieux que l'humain? En tous cas, il semble lui faire davantage confiance lol.

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Energiesolaire
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Ça y est, je veux un rat.

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Lol ! Energie, tu t'emballes !

Bon, moi je veux un Orang Utang, alors je ne juge pas 😁

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Tout d’abord, désolée pour le délai de réponse, les semaines sont souvent très chargées… ! Bien sûr, je peux vous en dire un peu plus sur le contexte scientifique ! Ça risque d’être un peu long par contre ! Du coup, je coupe en plusieurs messages (j'espère que c'est quelque chose qui se fait, je ne sais pas encore bien utiliser les forums).

Cette étude s’intéresse à ce qu’on appelle l’apprentissage social, à savoir lorsqu’un individu apprend d’un autre, par observation ou interaction, directe ou indirecte (Galef et Laland, 2005). Toutefois, les individus n’apprennent pas de n’importe qui, ils vont sélectionner préférentiellement certains types de modèles, plus que d’autres, en se basant sur différents types de critères. Chez les enfants, ils vont utiliser par exemple des critères comme l’âge, le sexe (Perloff, 1982), etc., du modèle. Chez les animaux, on retrouve aussi ce type de critères : âge (Biro et al., 2003), familiarité (Perry, 2011 ; Guillette et al., 2016), etc.). En effet, pour eux, il vaut mieux par exemple apprendre d’un individu plus âgé plutôt que d’un individu du même âge, ce qui semble plutôt logique. Ce qu’il faut savoir, c’est que les individus apprennent majoritairement d’individus qui appartiennent à leur groupe social (en anglais « in-group »), donc des individus qui ont une chance plus élevée de posséder des normes similaires et donc des informations plus fiables pour l’individu, plutôt que d’individus d’un autre groupe social (en anglais « out-group »). Par exemple, chez les enfants, ils vont préférer apprendre d’un individu qui parle la même langue qu’eux (Kinzler et al., 2011 ; Esseily et al., 2016), car un individu parlant la même langue partage vraisemblablement la même culture (Labov, 2006) et il est donc « mieux » d’apprendre de cet individu qui possède les mêmes normes sociales, plutôt qu’un individu parlant une autre langue, qui a plus de chances de posséder des normes sociales différentes. Dans un sens, si un individu apprend d’un modèle, cela signifie donc que l’individu qui apprend considère que son modèle appartient à son même groupe social : c’est la catégorisation sociale. C’est le fait de mettre chaque individu dans une catégorie : est-il de mon groupe social ? Ou d’un groupe différent ?

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