C'est une étrange question, car elle implique d'autoriser/interdire de "vivre une histoire avec un animal" en fonction de l'âge. Or, les deux composantes de ce jugement qu'on se propose d'imposer à autrui, sont impondérables et totalement changeantes.
La façon dont l'âge se manifeste chez chaque individu, la situation personnelle et familiale, l'histoire de chacun, le tissu social, etc. sont autant de facteurs qui font que l'âge ne voudra jamais dire la même chose en fonction de qui tu es :-)
Déterminer un âge "limite" pour adopter un animal reviendrait à dire qu'on est tous exactement les mêmes à 80 ans.
Donc en gros, avant 80 ans, tu es une personne, avec ton histoire, ton individualité, ton libre arbitre, etc. et à pile 80 ans, pouf, mes condoléances, t'es plus une personne, t'es juste un pion, un "vieux" comme tous les autres "vieux", et la liberté c'est fini pour toi. En tant que société, en tant que communauté, je trouve ce traitement de la question terriblement froid et cruel.
Côté "bien-être animal", non seulement tous les animaux dont le maître décède ou part en EHPAD ne finissent pas en refuge, mais quand bien même ce serait le cas, qui oserait affirmer que leur histoire ne valait pas d'être vécue ? Ce type de jugement me semble totalement absurde et arbitraire. Ce ne sont juste pas des choses dont on peut juger...
Prenons votre chat Ulalie par exemple, le fait qu'il soit passé par la case refuge et coule aujourd'hui des jours heureux chez vous est une "mauvaise chose" en soi ? Aurait-il fallu à tout prix l'éviter par une loi ?
Bref, je pense que dans ce domaine on devrait s'en tenir à la sensibilisation et à la négociation (en informant comme dit plus haut, en incitant les gens à envisager réalistement leurs possibilités et les éventuelles solutions, etc.). Interdire, c'est selon moi aller trop loin dans le "flicage".
Quant aux implications morales... il y a des adoptions catastrophiques à tout âge, de la maltraitance à tout âge, des abandons, des aléas de la vie, des maladies, des décès.
Qui voudrait se faire juge de ce que l'avenir réserve ? Moi en tout cas, je préfère m'abstenir.
Si on va par là, philosophiquement, c'est sans fin... Pourquoi continuer à faire des gosses qui pourraient pleurer leurs parents ? Pourquoi aimer si c'est pour finir le cœur brisé ? Bref, pourquoi vivre si c'est pour finir mort quoi.
C'est pourtant ainsi que nous finirons tous et, en attendant, trinquons à la vie et faisons de notre mieux :-)
Il faut faire ce que l'on peut, mais aussi accepter qu'on ne peut pas tout ! (et que nos lois ne peuvent pas tout...)