La solitude et les races, vraiment un rapport ?

Jakeza
Jakeza

Bonjour à tous,

J'ai lu beaucoup de choses sur le forum notamment au sujet du berger blanc suisse, j'avoue qu'un point m'interpelle.

Il est souvent décrit comme sensible et ne supportant pas la solitude.

Mais finalement, quelle race supporte "mieux" la solitude ?

Vous semble-t-il vraiment qu'une race est plus disposée à supporter l'absence du maître ?

Sans entrer dans le débat habituel et les critiques de type "aucun chien ne peut rester seul X heures, prenez plutôt un chat, etc.", je souhaite avoir votre ressenti sur ce point.

Je ne cherche pas la polémique, juste à avoir des retours d'opinions / expériences.

🙂

2 réponses
Utilisateur anonyme
Utilisateur anonyme

Je dirais que la faculté de supporter la solitude, qu'on attend aujourd'hui de beaucoup de nos chiens, n'est déjà pas quelque chose de naturel en soi. Un chien est à mon sens bien plus heureux pendant le temps passé avec nous que le temps passé à nous attendre.

La faculté à rester seul doit ensuite dépendre de deux choses, l'inné et l'acquis.

L'acquis, ça va être l'apprentissage de la solitude qu'on prendra le temps de faire, dédramatiser les départs du maître, essayer de rendre le moins désagréable le temps d'absence.

Mais cet enseignement acquis sera plus ou moins réussi en fonction des capacités du chien à assimiler cet enseignement, et là on vient sur l'inné.

Les races de chiens ont toutes été créées pour une fonction, que ce soit celle de simplement tenir compagnie à leur maître à la protection de troupeaux, et on a par la sélection perpétué un certain nombre d'atavismes et de traits de caractère destinés à bonifier le chien dans la fonction qu'on lui donnait.

Pour moi, sur le papier, les chiens les plus enclins à supporter quelques heures de solitude dans la limite du biologiquement raisonnable seraient les protecteurs de troupeau et gardiens de propriété ainsi que certains primitifs chasseurs.

Si tu veux parler spécifiquement du BBS, oui, il est sensible, mais ce n'est pas là son plus gros défaut dans le cadre de cet apprentissage. C'est surtout l'attachement au maître pour moi, hérité de son passé de chien de travail pour lequel on a valorisé la proximité et la dépendance à son conducteur, qui fait qu'il risque de ne pas sagement t'attendre sur le canapé, mais plutôt s'employer à en faire de jolis confettis pour substituer à son angoisse d'avoir été laissé à la maison.

La réussite de l'apprentissage de la solitude dépendra donc pour moi de ces deux facteurs, et de l'intelligence qu'aura le maître à doser entre les deux, et donc à se tourner vers une race, et on le répète assez, le plus compatible possible avec le mode de vie qu'on va lui imposer.

Et sans compter qu'un élément essentiel de l'apprentissage de l'absence va être lié à la satisfaction des besoins du chien pendant le temps de présence (chien fatigué = chien content).

Citer
Utilisateur anonyme
Utilisateur anonyme

Il y a plein de facteurs qui jouent dans le fait qu'un chien supporte plus ou moins bien l'absence de son maître (finalement c'est de ça qu'on parle quand on dit "solitude").

Je pense notamment au niveau d'énergie et au tempérament : si on a un chien extrêmement actif ou nerveux qui a du mal à se poser en général, il est possible qu'il supporte mal l'absence du maître parce qu'elle est synonyme d'inactivité et d'ennui, tout simplement. Un certain nombre de soucis mis sur le dos de la "solitude" sont donc plutôt des problèmes liés à l'inactivité qui disparaissent assez facilement quand les besoins en activité sont comblés.

Ensuite il y a bien-sûr l'anxiété que le maître transmet au chien. Si on vit dans le stress les yeux rivés sur la montre et qu'on passe à la maison "en coup de vent" pour sortir le chien, on ne peut pas espérer que ce soit très agréable pour lui. Forcément il va associer les allées et venues du maître à des trucs pas cool. Nous les humains, on est les seuls animaux à stresser pour des choses aussi ridicules qu'une réunion ou un horaire de travail, mais dans le reste du règne animal, il n'y a pas de stress sans véritable menace, et le chien le perçoit ainsi.

Ensuite effectivement, certains types de chien ont été sélectionnés pour être extrêmement "connectés" à leur référent, au point qu'ils ne savent pour ainsi dire pas vivre sans lui. Je connais des malinois et bergers qui sont ainsi, quand leur maître s'absente ils restent "c.o.n.s", mais vraiment, ils n'ont pas la moindre idée de ce qu'il faut faire quand le maître n'est pas là pour leur dire, et pour un chien sensible, ne pas savoir ce qu'il faut faire c'est stressant. (Petite parenthèse HS, ça me fait un peu penser aux personnes que l'on dit plus ou moins "scolaires", pour certains l'absence de consigne génère une véritable angoisse, alors que d'autres au contraire préféreront réfléchir hors cadre).

C'est ce que certains relient aux notions de dépendance/indépendance, mais je n'aime pas trop ce raccourci car les humains ont tendance à y mettre beaucoup trop d'affectif. On va donc s'imaginer que plus un chien est dépendant plus il aime son maître et vice versa, ce qui est complètement absurde.

Voilà donc les 3 influences principales que je vois : niveau d'énergie et satisfaction des besoins, stress induit par le maître, et enfin tendance innée (surattachement à un référent, à travers la sélection).

Et on peut en conclure que la plupart des problèmes attribués à la "solitude" n'ont finalement rien à voir avec la solitude en elle-même. Dans ma liste, seul l'hyper-attachement y serait vraiment lié.

Citer
Confirmation de la suppression

Êtes vous sûr de vouloir supprimer ce message ?