dernier communique on a pas fini d'en parler je vous l'assure
Huit militants anti-corrida blessés, dont un grièvement. C’est le bilan des échauffourées survenues samedi soir à Rion-des-Landes pendant une des novilladas programmées lors des fêtes de la commune. Le manifestant le plus atteint, victime d’un traumatisme crânien, avait dû être héliporté au centre hospitalier de Bordeaux, où il avait été placé en coma artificiel. Il en est sorti hier matin, et ses jours ne sont plus en danger. Ce déferlement de violences est une nouveauté dans les Landes. Les forces de gendarmerie ont eu du mal à y faire face. D’autant que cette manifestation n’était pas annoncée.
Les manifestants issus des rangs du Comité radicalement anti-corrida (Crac), de l’association belge Animaux en péril et de la Fondation Brigitte Bardot, étaient plus d’une centaine. Ils sont apparus « particulièrement actifs et organisés », selon les termes de la préfecture des Landes, qui estime par ailleurs qu’« un cran a été franchi ».
Le maire de Rion-des-Landes, Joël Goyheneix, parle de son côté d’une « équipe très organisée », « des pros de l’agit-prop ». « On a vite compris que nous n’avions pas affaire à des amateurs. » C’est au moment où ils ont été évacués par les gendarmes du sable des arènes que la plupart des manifestants ont été blessés. À l’exception du plus grave, qui l’a été par un aficionado qui a reconnu les faits.
Des plaintes évoquées
« On ne s’attendait pas à une telle réaction des gendarmes », explique Christophe Marie, porte-parole de la Fondation Brigitte Bardot. « Il n’est pas exclu que nous portions plainte pour ces violences », avance de son côté Jean-Pierre Garrigues, vice-président du Crac Europe. « Nous allons décider de ça demain (NDLR : aujourd’hui) après avoir consulté les militants, notamment ceux qui ont été blessés. »
Le colonel Fabrice Spinetta, chef du groupement de gendarmerie des Landes, explique que les militaires ont eu face à eux une foule « très agressive », dont les responsables « ne voulaient rien écouter ».
De plainte, il est aussi question chez les organisateurs de la novillada et les élus rionnais. Ils ne l’avaient pas encore fait hier, mais ils évoquent des « outrages et dégradations de biens communaux ».
André Viard, président de l’Observatoire national des cultures taurines, a, via un communiqué, condamné « fermement les actes de violence par un commando de casseurs venus de la région parisienne ».
Les manifestants ne crient pourtant pas victoire en dépit du chaos qu’ils ont provoqué. « Notre objectif était que les novillos ne soient pas tués, or ils l’ont été », expose Christophe Marie. En revanche, il considère la médiatisation nationale de leur action comme un vrai succès. « On continuera tant que la corrida ne sera pas interdite en France », conclut Jean-Pierre Garrigues. Ça peut donc durer longtemps. La corrida fait partie du patrimoine culturel immatériel français.